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S. J. Parris

S. J. Parris
 S. J. Parris est le nom de plume de Stephanie Merritt, journaliste au Guardian et à l'Observer. C'est en préparant sa thèse sur l'influence de l'occultisme dans la littérature de la Renaissance qu'elle rencontre le fascinant Giordano Bruno ! Face au destin et à la personnalité exceptionnels du s... Voir plus
 S. J. Parris est le nom de plume de Stephanie Merritt, journaliste au Guardian et à l'Observer. C'est en préparant sa thèse sur l'influence de l'occultisme dans la littérature de la Renaissance qu'elle rencontre le fascinant Giordano Bruno ! Face au destin et à la personnalité exceptionnels du sulfureux Napolitain, germe l'idée du Prix de l'Hérésie, entré dans le cercle très fermé des best-sellers du New York Times.

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    Couverture du livre « Le temps de la prophétie » de S. J. Parris aux éditions 10/18

    CATHIE LOUVET sur Le temps de la prophétie de S. J. Parris

    1583. Londres. Le roman s'ouvre par une séance de voyance chez John Dee : le voyant Ned Kelley affirme avoir eu une vision annonçant la venue du Trigone Ardent, signe avant-coureur du renversement définitif de la vieille religion au nom de la nouvelle.
    Aussi, quand Cecily Ashe, une des...
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    1583. Londres. Le roman s'ouvre par une séance de voyance chez John Dee : le voyant Ned Kelley affirme avoir eu une vision annonçant la venue du Trigone Ardent, signe avant-coureur du renversement définitif de la vieille religion au nom de la nouvelle.
    Aussi, quand Cecily Ashe, une des demoiselles d'honneur de la reine Elisabeth considérée par les catholiques comme une hérétique qui ne mérite que le bûcher, est retrouvée morte, les vêtements déchirés et étendue les bras en croix comme le Christ dans l'enceinte du palais, la rumeur s'enflamme, d'autant que le corps de la jeune fille porte des marques étranges. Partout dans la cité, et surtout dans l'entourage de la reine, on chuchote que ce meurtre annonce la fin du règne des Tudor et, encore plus grave, la fin du monde.
    Afin de démasquer le meurtrier et de protéger la reine et son royaume, Francis Walsingham demande à Bruno de mener une enquête discrète mais rapide et efficace.Protégé par le roi catholique Henri III de France, Bruno travaille néanmoins pour le chef du service d'espionnage de la reine protestante depuis son arrivée en Angleterre. En vertu de la protection du roi de France, Bruno est logé à l'ambassade de France où il doit surveiller la noblesse anglaise, qui vient y dîner, qui y assiste à la messe ( autorisée pour les seuls membres de l'ambassade), qui entretient des liens avec l'ambassadeur et de quelle nature, et qui correspond avec les catholiques anglais en exil sur le sol français. Quant à Castelnau, l'ambassadeur de France, il croit que l'amitié de Bruno avec Philip Sidney constitue un avantage pour lui, une sorte de garantie d'"immunité". De temps à autre, Bruno lui confie de fausses informations mais sa position est on ne peut plus délicate car les plus puissants et les plus agités des lords catholiques d'Angleterre se réunissent régulièrement à la table de Castelnau. "Le souper n'est pas des plus agréables. Mendoza bombarde Marie et Courcelles de questions sur les forces en présence à la cour de France et les interroge longuement sur les soutiens que compte le duc de Guise dans la noblesse française, ainsi que sur la faveur du roi auprès de ses sujets." (Page 340).

    Position délicate de Bruno montrant combien la situation politico-religieuse était tendue: "Pour être honnête, j'ai peur. Quelle que soit l'issue de ces complots avec Marie Stuart, mon propre sort est en jeu; je le comprends avec une grande clarté. Si cette invasion, qui pour le moment ressemble à une tentative de revanche de la part d'une reine captive et de ses pantins, devait se concrétiser, je n'aurais pas la moindre chance dans une Angleterre à nouveau catholique. Mais si, comme je l'espère sincèrement, ces complots sont déjoués, il me semble impossible que Castelnau reste ambassadeur. Il perdra toute crédibilité quand son implication sera connue. Et s'il est chassé, il faudra que je m'assure d'être utile à Walsingham et à la cour d'Angleterre pour autre chose que pour l'accès que je leur donne à l'ambassade et à ses intrigues." (Page 139). => Ainsi, il apparaît clairement que l'auteur a parfaitement négocié le difficile mariage entre la réalité et la fiction.
    Le contexte historique:
    La remarquable reconstitution historique de ce roman s'appuie, de toute évidence, sur de solides recherches, attestant du sérieux et de l'érudition de Stéphanie Merritt, sans alourdir le récit ni gâter le plaisir du lecteur. Car il s'agit de donner un accès aisé à cette période trouble de l'histoire de l'Angleterre et de l'Europe chrétienne, en plein cœur de la lutte entre catholiques et protestants, tout en situant les événements et les personnages dans leur contexte initial afin de permettre au lecteur d'en comprendre les tenants et les aboutissants par de nombreuses et néanmoins discrètes allusions historiques tout en privilégiant une lecture divertissante. Par exemple, l'on apprend qu'à la cour de la reine Elisabeth, l'étiquette ne tolérait aucune immoralité et que les demoiselles d'honneur sont très instruites, capables de lire le latin couramment. On apprend également une foule de détails concernant la vie quotidienne; par exemple que les courtisans "embarrassés comme ils sont de braies et de manches bouffantes, ouvertes elles-mêmes de façon à révéler les riches doublures aux couleurs contrastées, je crois qu'ils vont étouffer dans leurs fraises fantasques et leurs dentelles amidonnées."

    Le contexte religieux: 
    L'action se passe en 1583; Marie Stuart, reine d'Ecosse, est gardée prisonnière par sa cousine Elisabeth depuis octobre 1568 (voir plus bas Clefs pour Comprendre). A cette date, certains proches collaborateurs d'Elisabeth, dont lord Walsingham, croit encore qu'une sorte de réconciliation est possible, ce que l'auteur explique parfaitement bien: "Tout l'été, j'ai œuvré pour amener les deux reines à engager des pourparlers face à face, peut-être à négocier un traité. La reine Elisabeth n'aimerait rien tant que rendre sa liberté à sa cousine Marie, pour peu qu'elle renonce à prétendre au trône d'Angleterre. De son côté, je suis enclin à croire que Marie se lasse de la captivité et qu'elle est prête à jurer n'importe quoi." (Page 27)..."Tant qu'elle est en vie, Marie Stuart est une bannière à laquelle se rallient tous les catholiques d'Angleterre et tous ceux en Europe qui souhaitent revoir un monarque papiste sur notre trône. Cependant, Sa Majesté ne souhaite pas agir de façon préventive à l'encontre de sa cousine, bien que le Conseil privé ne cesse de souligner le danger qu'elle représente. C'est pour cette raison que votre présence à l'ambassade de France est plus cruciale que jamais à mes yeux, Bruno. Il faut que je sois au courant de toutes les communications entre Marie et la France qui passent entre les mains de Castelnau. Si elle conspire encore contre la souveraineté de la reine, il faut que j'aie des preuves qui l'incriminent avec certitude, cette fois." (Page 28).

    Clefs pour comprendre: Marie Stuart était la seule enfant survivante du roi Jacques V d'Ecosse, et de Marie de Guise, princesse française, sœur du fameux duc François de Guise, chef du parti catholique évoqué dans le roman. Elle naît le 8 décembre 1542. Son mourant du choléra 6 jours plus tard, elle hérite de son royaume qui est confié à un groupe de régents dont sa mère fait partie. Elevée en France, elle épouse son cousin, le futur François II, en 1558. Après sa mort prématurée en 1560, Marie retourne vivre en Ecosse. Mais la situation du royaume a changé: reine catholique dans un état devenu protestant, elle est considérée avec grande méfiance malgré sa politique modérée. En 1564, elle épouse son cousin Lord Darnley avec lequel elle aura un fils, le futur Jacques VI d'Ecosse et Ier d'Angleterre.
    Le meurtre de son mari en 1567 fragilise sa position un peu plus. Mais c'est son remariage avec James Hepburn, principal suspect malgré son acquittement, qui précipite la chute de la reine. Elle est contrainte d'abdiquer au profit de son fils alors âgé de 1 an et est emprisonnée. Elle tente de remonter sur son trône en demandant l'aide de sa cousine, reine protestante du royaume d'Angleterre, qui la perçoit plus comme une menace que comme une possible alliée, d'autant que Marie est considérée par les catholiques comme reine légitime du trône anglais. Dans ces conditions, comment Elisabeth aurait pu accepter de l'aider? Plutôt que d'instruire un procès qui pourrait se retourner contre elle, elle préfère garder Marie Captive, la déplaçant dans différentes prisons afin d'empêcher ses partisans de la libérer. Devenue plus une charge qu'un atout politique, Marie, convaincue d'avoir fomenté nombre de complots visant à assassiner sa cousine, sera exécutée pour haute trahison en février 1587.

    Le temps de la Prophétie est bien meilleur que le premier opus, plus abouti dans les détails et dans la construction de l'intrigue, dans l'agencement des décors et la maîtrise des personnages. La seule chose que l'on pourrait reprocher à l'auteur est que Giordano Bruno semble particulièrement doué pour se sortir des situations les plus périlleuses: une inspiration salvatrice ou une aide extérieure tombant toujours à pic...Cela dit, ce thriller constitue une très agréable manière de connaître une période sombre et mal connue de l'histoire de l'Angleterre. Les passionnés d'histoire y trouveront leur compte, tout comme les personnes à la recherche d'un bon thriller...

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    Couverture du livre « Le prix de l'hérésie » de S. J. Parris aux éditions 10/18

    Corinne sur Le prix de l'hérésie de S. J. Parris

    Excommunié pour ses théories coperniciennes et sa vision héliocentrique du monde, contraint de fuir l'Inquisition, Giordano Bruno quitte son Italie natale et, après une période d'errance à travers l'Europe, rejoint l'Angleterre où il devient espion de la reine Elisabeth 1re.
    C'est ainsi qu'en...
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    Excommunié pour ses théories coperniciennes et sa vision héliocentrique du monde, contraint de fuir l'Inquisition, Giordano Bruno quitte son Italie natale et, après une période d'errance à travers l'Europe, rejoint l'Angleterre où il devient espion de la reine Elisabeth 1re.
    C'est ainsi qu'en 1583 il est envoyé à Oxford où il doit participer à une «disputation» contre le recteur du Lincoln College, adepte de l'aristotélisme et de sa vision du monde.
    Si Bruno a accepté la mission de débusquer et de surveiller ceux qui, à Oxford, seraient restés fidèles à l'église romaine, il a surtout le secret espoir d'y retrouver le manuscrit perdu d'Hermes Trismegiste, ouvrage que Marcile Ficin n'osa pas traduire tant son contenu était sulfureux.
    Or, à peine arrivé, Bruno est confronté à une série de meurtres violents qu'il est chargé d'élucider.

    Je pensais lire une biographie romancée de Giodano Bruno et je me retrouve plongée dans un polar historique passionnant sur fond de conflits religieux dans l'Angleterre élisabéthaine.
    Malgré un démarrage un peu lent, l'intrigue était telle que je ne me suis pas ennuyée une seconde. Pourtant, le livre est volumineux !

    En résume : Un très bon polar !

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