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Marion Fayolle

Marion Fayolle
Née en 1988, Marion Fayolle a grandi en Ardèche. Inscrite en dernière année de l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, c'est au sein de l'atelier d'illustration qu'elle a rencontré Matthias Malingrëy et Simon Roussin, avec lesquels elle a fondé en 2009 la revue «Nyctalope».

Avis sur cet auteur (13)

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    Couverture du livre « Du même bois » de Marion Fayolle aux éditions Gallimard

    Babeth_ladreyt sur Du même bois de Marion Fayolle

    Une succession de tableaux. La représentation d’une ferme et de ses occupants, de générations en générations.
    Tout recommence indéfiniment, rien ne change, les plus jeunes prennent la place des anciens et ainsi de suite. Une sorte de ronde éternelle.
    L’agriculture est au centre de ce très...
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    Une succession de tableaux. La représentation d’une ferme et de ses occupants, de générations en générations.
    Tout recommence indéfiniment, rien ne change, les plus jeunes prennent la place des anciens et ainsi de suite. Une sorte de ronde éternelle.
    L’agriculture est au centre de ce très court roman qui rend hommage aux hommes et aux femmes qui consacrent leur vie aux animaux, à l’agriculture et qui ont un sens très développé de la famille et de l’entraide.
    Marion Fayolle est dessinatrice de profession. Elle met ici ses dessins en mots, sur un même thème et dans un seul décor. Du même bois est son premier roman.
    Un roman au style graphique qui oscille entre dessins et poésie, pour les amoureux de ruralité.

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    Couverture du livre « Du même bois » de Marion Fayolle aux éditions Gallimard

    Eva Tu vas t'abîmer les yeux sur Du même bois de Marion Fayolle

    « Ici on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite, et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable. »

    Une gamine un peu particulière, colérique, mélancolique, qui ne mange rien, nait dans une famille de paysans: les grands-parents...
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    « Ici on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite, et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable. »

    Une gamine un peu particulière, colérique, mélancolique, qui ne mange rien, nait dans une famille de paysans: les grands-parents ont une ferme.

    Ici on naît, on vit, on meurt au même endroit. On mène des « vies minuscules », avec des histoires de voisinage, des histoires de bêtes, des histoires de famille aussi, comme ce beau-frère un peu simplet dont la grand-mère s’occupe et qui habite de l’autre côté de la cloison, ou cet apprenti orphelin qui aimerait tant en faire partie, de la famille.

    L’écriture est simple, belle, évidente, elle est fluide et coule de source. Il y a un attachement à la terre, aux détails, aux choses de la vie – les plus joyeuses comme les plus tristes.

    « La mort des veaux, tout petits, tout mignons, ça les entraîne à accepter la mort des anciens, comme ils disent. »

    C’est l’histoire d’une famille, c’est l’histoire d’un lieu, d’un village, de la campagne, avec ses jeunes qui ont des envies d’ailleurs. Et puis de cette gamine qui elle, ne vit pas à la ferme mais aime la nature et s’y ancre, avec un compagnon et un enfant qui semble porter en lui à la fois les tourments des générations précédentes et leurs antidotes.

    Un récit à la fois sauvage et poétique, une très belle lecture !

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    Couverture du livre « Du même bois » de Marion Fayolle aux éditions Gallimard

    Florence Mur sur Du même bois de Marion Fayolle

    La vie à la ferme est affaire de famille et de transmission. Génération après génération, on y naît, on y vit, on y travaille et on y meurt dans un cycle proche de celui de la nature. Et les êtres se suivent dans ce corps de ferme qui les garde à l’abri, leur sert de colonne vertébrale, comme...
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    La vie à la ferme est affaire de famille et de transmission. Génération après génération, on y naît, on y vit, on y travaille et on y meurt dans un cycle proche de celui de la nature. Et les êtres se suivent dans ce corps de ferme qui les garde à l’abri, leur sert de colonne vertébrale, comme une matrice nourricière et protectrice, accueillant, indifféremment, bêtes et humains.
    Mais c’est quand la transmission s’est grippée, quand les étables se sont vidées de leur bétail, que Marion Fayolle a ressenti le besoin de d’écrire , de coucher sur le papier, les souvenirs de la ferme de ses aïeux, comme une dernière tentative de la garder présente, vivante. Peut-être sa façon à elle d’en transmettre l’héritage symbolique à son fils.
    Alors, dans ce récit, de façon presque impressionniste, par touches successives dans de cœurs chapitres, elle dit la cohabitation des générations, le dur labeur, les plaisirs simples, la solidarité familiale, l’entraide, l’éveil des sens et le désir, le rapport à la terre, quasi charnel. La langue est belle, poétique et brute à la fois, pour livrer un livre très tendre, tout en douceur, sur le temps qui passe. On ressent une pointe de mélancolie à l’idée de voir une époque s’éteindre, une douce nostalgie mais pas de regrets. Le cours inexorable de la vie et l’impérieux besoin de dire l’attachement a son terroir et la nécessité d’en garder le souvenir. C’est émouvant on a du mal à refermer la porte de cette ferme désormais vide. Puisse t-elle continuer à vivre dans les pensées de tous ses lecteurs.

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    Couverture du livre « Du même bois » de Marion Fayolle aux éditions Gallimard

    Henri-Charles Dahlem sur Du même bois de Marion Fayolle

    La vie à la ferme

    Marion Fayolle réussit son entrée en littérature. Servie par une langue poétique, sa chronique de la vie dans une ferme de montagne résonne avec l’actualité la plus brûlante. En partageant le quotidien de cette famille, qui rassemble plusieurs générations sous un même toit,...
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    La vie à la ferme

    Marion Fayolle réussit son entrée en littérature. Servie par une langue poétique, sa chronique de la vie dans une ferme de montagne résonne avec l’actualité la plus brûlante. En partageant le quotidien de cette famille, qui rassemble plusieurs générations sous un même toit, on comprend la difficulté de tenir le cap.

    Une ferme familiale, comme il en existe de moins en moins, mais qui dessine nos campagnes. Celle-ci est perchée à quelques encablures de la source de la Loire. Autour du chef de famille et de son épouse, il y a les grands-parents, les enfants et un beau-frère différent. «Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable.»
    C'est autour de la vie de celle qu'on appellera tout au long du livre la gamine que va se centrer cette chronique pleine de sensualité. Une gamine qui a eu du mal à arriver et qui a une enfance difficile, qui chouine et renâcle, qui ne fait pas honneur aux repas qu'on lui sert. En s'acharnant sur les morceaux de viande, «c’est toute sa famille qu’elle dissèque, qu’elle décortique dans l’assiette. Le travail de toute une vie qu’elle abîme, qu’elle recrache, qu’elle n’arrive pas à déglutir, tout cet amour qu’elle refuse d’avaler, c’est ça surtout qui fait mal au cœur.»
    Car ici les hommes, les bêtes et la nature vivent en symbiose, avec leurs bruits et leurs odeurs, avec leur instinct et leurs peurs.
    L'activité se concentre autour de l'élevage, de l'entretien des bêtes, des vaches qu'il faut aider à mettre bas, des poules qu'il faut nourrir, des repas qu'il faut préparer. Une vie qui ne permet pas de trop s'éloigner ou de prendre des vacances.
    Alors la gamine s'évade par un imaginaire puissant qui déroute les siens. Quand elle regarde une vache, elle voit bien davantage que ses taches. Elle s'évade. «Il y a, vers ses hanches, des petites îles, un archipel de taches de rousseur. Personne ne voit que c’est beau, que cette vache, ce n’est pas un vieux torchon sale mais un tableau, une percée sur le monde, une promesse d’évasion.»
    Construit autour des chapitres thématiques qui peuvent ressembler à des nouvelles qui disent la gamine, le beau-frère, les bêtes, l'orphelin ou encore la mort, le cimetière et l'héritage, ce roman à l'écriture poétique raconte toutefois avec force détails le quotidien de ces paysans de montagne au moment où leur fin approche, où le cycle de la vie, de la naissance à la mort, va laisser la place au vide. Car continuer à «résister à la solitude et au climat» est devenu impossible.
    À l'heure où les agriculteurs reviennent au cœur de l'actualité, ce premier roman éclaire bien davantage la dure réalité de ce métier qui est d'abord un sacerdoce, que des colonnes de statistiques. Mais il dit aussi l'attachement à la terre et la peine que l'on peut éprouver quand il faut la quitter, se séparer du troupeau. Alors résonnent les paroles du pépé Il a souvent répété «que le jour où il n'y aura plus de bêtes, ça ne sera plus vivable.»
    Si on peut inscrire ce roman dans la lignée des autres chroniqueurs de famille d’agriculteurs que sont Serge Joncour avec Nature humaine et Chaleur humaine et d’Éric Fottorino avec Mohican, on trouvera davantage de points communs avec Corinne Royer et Pleine Terre et surtout Marie-Hélène Lafon, à commencer par cette écriture qui trouve sa sève dans la poésie. Une référence qui prouve que Marion Fayolle a brillamment réussi son entrée en littérature !
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
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