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Je l’ai acheté sur les conseils d’une libraire de la grande librairie , normalement ce type de roman n’est pas mon truc.
Et bien c’était une jolie découverte : Astrid a perdu son mari et ses 2 enfants et part s’installer dans le village le plus perdu au milieu des montagnes pour être seule, sauf que ces montagnes sont des lieux de passage des migrants et elle va en rencontrer une qui va bouleverser tous ces plans
Il n’y a pas du tout de pathos , tout est dans la retenue. Il y a beaucoup de poésie et ça permet de comprendre ce que vivent les migrants qui fuient leur pays
Petit bémol : je trouve que la fin est un peu bâclée et aurait mérité un chapitre de plus
Ce roman de Marie Pavlenko au si joli titre « Traverser les montagnes et venir naître ici » est l’histoire de deux femmes, de deux souffrances, de deux combattantes, de deux cultures.
Ce livre m’a bouleversée ; il est riche en émotions et plein d’humanité.
J’avais hâte de lire ce roman dont j’avais eu de très bons échos. Pour commencer, je trouve le titre magnifique. Traverser les montagnes, et venir naître ici, pour le bébé qui a décidé de venir au monde entre les roches escarpées, pour la résilience de femmes meurtries dont le destin s’entremêle. C’est beau, c’est merveilleusement bien approprié pour cette histoire marquante, difficile mais également pleine d’espoir.
Nous débutons avec le personnage d’Astrid qui a tout perdu et qui quitte tout. L’écriture est saccadée, aussi hachée qu’est la vie de cette femme brisée. Je n’adhère pas tout de suite au style, mais l’autrice s’adapte au personnage, à son ressenti, à sa colère, à sa peine. Je poursuis parce que je sens que le récit va m’attraper et qu’on ne pourra plus se lâcher. Puis vient Soraya, jeune femme syrienne enceinte qui a vécu le pire. La guerre, la poussière, les corps décharnés, les détonations, la fuite et une route semée d’obstacles détestables. L’écriture est différente, plus fluide mais emplie d’un but à atteindre. Enfin, vous vous en doutez, vient la rencontre de ces deux âmes déchirées. Les débuts sont compliqués, il y a la barrière de la langue, un peu, la confiance qui s’est faite la malle, la douleur qui prend le dessus sur tout le reste, et les mots qui restent coincés dans la gorge parce qu’on a plus envie de les vomir que de les dire, beaucoup.
Au fil des chapitres, les paroles se délient, la poésie prend sa place et notre cœur. On s’attache à Astrid, à Soraya, et les larmes arrivent au bord de nos yeux, soudainement, puis rebroussent chemin parce que la montagne, ses couleurs, ses paysages que l’on imagine tout à fait, les flocons de neige, les rencontres, l’apprivoisement des Hommes et de la nature nous émerveillent et nous baignent d’espérance. Tout est fragile mais le lien ne casse pas. Nous sommes souvent sur un fil et nous le maintenons fort. On espère, tout le temps.
Les choses s’accélèrent, le cœur bat puissamment, et le dénouement nous ballote entre deux sentiments. Mais puisque notre cerveau nous protège, nous ne gardons que le beau, sans pour autant oublier le reste.
Le récit nous enveloppe encore un long moment après avoir refermé le livre. On se dit que la lecture est belle et dure à la fois, on se dit que c’est ce que vivent de nombreuses personnes sur cette Terre. On se sent impuissants, on enrage, mais on sait qu’un peu partout, il y a de l’espoir et des rires, au milieu du fracas.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/10/19/lecture-traverser-les-montagnes-et-venir-naitre-ici-de-marie-pavlenko/
Timour, Viggo, Romane, Léna, Monsieur Hems se confient au sujet de Rita. Leur rencontre avec l'adolescente discrète à la chevelure de feu, son arrivée en Terminale dans leur lycée, les débuts de leurs relations avec elle, ses difficultés financières dans un milieu plutôt aisé... Quelque chose est arrivé à Rita, les témoins connaissent des bribes de l'histoire et en dévoilent progressivement les contours. Le lectorat reste dans l'ignorance, pressentant que l'issue sera terrible, jusqu'au levé de rideau... Les voiles tombes, les faux-semblants, les arrangements et les mensonges pullulent autour de l'adolescente en grande difficulté.
"Le monde est une chimère au visage d’or et de soleil parfois hérissée de crocs, et à deux, on maintient la laideur à distance, pas toujours, mais par à-coups précieux qui aident à vivre."
Marie Pavlenko aborde avec Rita des sujets difficiles, plus ou moins horribles même, en lien avec cette période charnière qu'est l'adolescence. En laissant la parole à des adolescent.e.s, on passe des petits tracas d'ado aux grandes questions existentielles (l'amour, l'amitié, la vie, le deuil, la famille...). Beaucoup de thèmes cruciaux sont évoqués, mais je ne veux pas trop en dévoiler ici. Car l'intrigue est sacrément bien menée : j'ai parfois eu l'impression d'enquêter parmi ces témoignages épars, parfois décousus, et pourtant si réalistes et crédibles ! Marie Pavlenko adapte son style à chaque personnage : le phrasé de Timour n'est pas celui de Léna, les préoccupations de Romane sont très éloignées de celle de Viggo. Chaque point de vue est différent, chacun et chacune raconte sa version de l'histoire, en fonction de ce qu'il connaît des "faits" qui glissent inexorablement vers le "fait divers". Certes, il y a quelques phrases à rallonges, cohérentes avec le débit qu'on imagine dans la bouche d'une jeun's comme Romane. Certes, il y a des formulations trop poétiques pour un échange oral, mais cela correspond au caractère de Viggo. Certes, les digressions de Timour ne sont pas toujours pertinentes, mais il nous avait prévenus...
Malgré quelques longueurs de narration (inhérente à la construction choisie et au suspens distillé), j'ai apprécié cette lecture. Je ne classerai pas ce roman dans mon "TOP3 Pavlenko", mais il mérite largement une belle audience, ne serait-ce que pour alerter sur les dangers qui guettent nos adolescent.e.s...
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