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Louis-Daniel Godin

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    Couverture du livre « Le compte est bon » de Louis-Daniel Godin aux éditions La Peuplade

    Evlyne Léraut sur Le compte est bon de Louis-Daniel Godin

    Merveilleux, unique et admirable, ce livre est le piédestal littéraire. Un premier roman : le compte est bon. Indispensable dans le champs de la littérature, cette auto-fiction voire plus est une gageure et c’est peu dire.
    L’incipit inaugure le renom. « L’enfant demande à sa sœur « c’est...
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    Merveilleux, unique et admirable, ce livre est le piédestal littéraire. Un premier roman : le compte est bon. Indispensable dans le champs de la littérature, cette auto-fiction voire plus est une gageure et c’est peu dire.
    L’incipit inaugure le renom. « L’enfant demande à sa sœur « c’est combien zéro ? » et sa sœur répond «  zéro c’est zéro, zéro c’est rien ».
    On ne bouge plus. L’intensité et le charme d’une écriture atypique qui entraîne avec elle les styles, tous. On pressent les traductions de la vie. Les vents contraires et ceux qui font vaciller la définition même d’une littérature d’apothéose.
    Les chiffres comme des bouées de sauvetage. Les lettres avant le premier mot. L’entendu laisse le passage à une trame inoubliable. La connivence et la connexion. La fébrilité de lire et d’annoter des passages entiers pour en lendemain éprouvant.
    On aime le narrateur (double de l’auteur). Les cordes à nœud entre ce qui est et ce qui fût. Les bonds en arrière et l’écriture qui cède sa place à la parole.
    L’enfant adopté à cinq jours lors de son arrivée dans la famille Godin-Ouimet.
    « Dans le carnet de bébé bleu, on trouve des témoignages, des dates, quelques photos et une mèche de cheveux de l’enfant ». « Les enfants naissent dans les choux, on peut acheter des choux à l’épicerie, on peut acheter des enfants ».
    Reçu tel un cadeau, l’enfant observe, compte et retient l’éphéméride. Voiles gorgées de vent. Sa mère l’aime, mais mal. La vie chahutée d’erreurs d’aiguillages. Elle cherche la moindre pièce dans son porte-monnaie pour abreuver son jeune fils. Pour la lumière du soir et les pieds glacés par le froid hivernal. Comment savoir si le compte est bon ? Défier l’adversité et joindre le bon chiffre sur la bonne case. Calculer et faire en sorte que la mère soit heureuse de l’enfant. Lui, qui accumule les échecs de tendresse. Le compte n’est parfois pas bon. Il quête sur la fenêtre l’oiseau qui frappe du bec. Il épuise ses regards dans le brouillard existentiel.
    « Ses cinq mauvais coups à lui, c’est qu’il a oublié de faire signer des papiers à ses parents en arrivant le soir à la maison… Il oublie et personne à la maison ne met le nez dans son sac d’école, ses parents sont trop sur le point de divorcer pour penser à lui demander s’il a des papiers à leur faire signer... ».
    L’enfant aimerait consentir à la normalité. Mais les écueils lui brouillent les yeux. Les histoires des grandes personnes lui font perdre ses chaussures. On imagine ses maladresses comme un pull de laine qui perd ses mailles. Il conte, et ce qu’il dit pourrait briser les comptes, tout fausser. Mais en lui, c’est le plein des miracles enfantins qui vont enfanter sa foi en lui-même.
    Ce texte-litanie, incantatoire est un berceau. Un chou prêt à éclore. Métaphore du zéro. Ce par quoi tout commence et advient.
    « On est beaucoup plus tard, on est rendu beaucoup plus tard, quand les histoires vécues sont des histoires racontées, des histoires racontées à un homme qui écoute les histoires, on est rendu beaucoup plus tard, au moment de lire les histoires du présent à la lumière des histoires du passé, ou de lire les histoires du passé à la lumière des histoires du présent, on est rendu beaucoup plus tard dans le cabinet d’un homme... ».
    Sauts de cabri, le récit, subrepticement, devient le papier calque d’une renaissance. Le flot des évènements, les siens, ceux d’un père abonné absent, présence aléatoire, un week-end sur deux, Marcel un faux beau-père, gardien de sécurité côté nuit, et côté jour, buveur de bières invétéré. Le loser, dont le poids a imprimé sa marque sur le canapé d’un antre spartiate. Un sous-sol sans lumière et l’enfant sans porte pour contrer sa pudeur et ses douleurs existentielles. Une petite sœur adoptée, elle aussi. Le compte est bon. De toutes les errances intérieures, les blessures enfantines, et le crayon de bois dont les mots boivent à la source est le double du narrateur-auteur, fils et homme en advenir.
    « il faut avancer, il faut avancer quand même dans l’ignorance des choses et des nombres ».
    Le récit est l’épicentre d’une réalité. Un huis-clos où Louis-Daniel épuise son prénom de pluie contre ses lézardes intimes. Il scrute l’originel, le fil rouge de son identité. Cherche la raison, ordonne les battements d’ailes aux verbes. Attise les mathématiques. Cartésien et hédoniste, il ne sait pas, il marche à l’aveugle. Canne blanche sur sa destinée. « Il faut compter pour raconter ». « C’est l’âge des chiffres et des lettres : le compte est bon ».
    Le crayon de bois ignore les doutes. Aide à la survie de ce poulbot en mutation. Il est perfectible, sa chance de salut est de savoir compter, lire et écrire. Louis-Daniel, son petit bout de bois émancipateur.
    Ce récit serre le cœur. La narration témoigne de la rémanence des liens. Sans distance, la maturité inouïe, au sortir de l’enfance comme une vérité qui touche. L’initiation salvatrice, « Le compte est bon » de Louis-Daniel Godin est magistral. Publié Les Éditions La Peuplade

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