La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
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Depuis la mort de leur père d’une crise cardiaque, Tom, Alice, Sue et le narrateur Jack vivent avec leur mère malade, dans une petite maison isolée d’une toute petit ville anglaise. Le jour où ils trouvent leur mère morte dans son lit, ils décident de ne rien dire à personne pour ne pas être confronté à l’Assistance Publique et d’enterrer le corps de leur mère à la cave, en la recouvrant de ciment. Commence alors pour les 4 gamins une vie autonome, sans règle, sans autorité et sans ligne de conduite, et la situation ne tarde pas à dégénérer.
Depuis « Dans une coque de noix », j’aime bien le travail de Ian McEwan, trublion de la littérature britannique, qui n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat, évoquer les sujets sensibles et mettre mal à l’aise. C’est peut dire que c’est le cas avec « Le Jardin de Ciment », son premier roman, qui raconte la longue dérive de 4 gamins livrés à eux même en pleine vacance d’été, vu par le regard désabusé de Jack, le cadet, variable adolescent en pleine crise (qui décide de ne plus se laver, qui envisage de ne plus aller en classe à la rentrée, qui traîne sa vie comme une âme en peine). Sa grande sœur Alice s’improvise chef de famille, mais son autorité est bien faible. Sue, la troisième, reste silencieuse et semble vouloir disparaître du décor. Quant au petit dernier Tom, il régresse, décide qu’il est désormais une fille avant de finalement redevenir un bébé. Ils sont donc 4 enfants évidemment immatures confrontés à la mort, le deuil et au poids du secret. Le roman est court et met de plus en plus mal à l’aise puisque les relations Jack/Alice dérivent vers un inceste frère/sœur assez glauque, comme s’ils cherchaient inconsciemment à recréer une cellule familiale. Le livre met un temps un peu trop long avant de réellement démarrer avec la mort de la mère, et Ian McEwan prends bien son temps pour planter le décor et installer les personnages. Malgré cela, les 4 gamins sont et demeureront insaisissables, piégés dans une situation impossible (et qui ne peut pas durer car le ciment commence à se fissurer). C’est presque avec soulagement Que l’on voit arriver le dénouement, brutal mais inévitable. « le Jardin de Ciment », un livre écrit à hauteur d’enfants… perdus.
L’expiation, sans doute un mot que l’on ne prononce guère souvent, mais qui surement fait l’objet d’actions de notre part sans en avoir bien conscience. Pour quelles raisons s’imposer et accepter des souffrances ? Si ce n’est une sorte de purification à la culpabilité. 1935, Briony jeune petite fille introvertie, surprend un jour sa sœur en fâcheuse position avec le fils d’une domestique. Puis quelques temps après, ouvre une enveloppe destinée à Cecilia de son amoureux, Robbie.
Ainsi, la machine infernale va se déclencher, devant l’acte de jalousie de Briony envers sa sœur, dont sur le coup elle n’en mesure pas les conséquences. Une petite idiote et hystérique. Une tragédie dont seront pour Cecilia et Robbie : pour elle la fuite de sa famille, quitter un cocon familial des plus aisé ; et pour lui, la geôle à Wandsworth et enfin son enrôlement dans la seconde guerre mondiale, et, qui se trouvera confronté à la détresse et l’ignominie de la guerre ; pour enfin vivre l’épisode dramatique de l’armée anglaise à Dunkerque.
De fait Briony, promise à un avenir radieux, a embrassé le métier d’infirmière pour se punir en quelque sorte. Elle se trouve impardonnable, et pense se purifier pour tout le mal qu’elle a fait ! Mais n’est-ce pas trop tard ?
Ian McEwan se laisse porter par le style narratif pendant la première partie pour enfin entrer dans l’action et surtout laisser transpirer l’acmé émotionnel des principaux acteurs de ce drame. Un roman plein de sensibilité, qui ne peut guère laisser indifférent dans l’analyse des comportements émotionnels humains, et qui montrent la faiblesse mais aussi la pénitence et la résilience, de certains devant l’indicible cruauté de l’espèce humaine.
Août 1935. Briony Tallis, treize ans, profite de l’arrivée des rejetons Quincey, ses cousins (Jackson et Pierrot) et cousine (Lola) pour laisser libre cours à sa vraie passion et à son imagination débridée, afin de monter sa pièce de théâtre : « les tribulations d’Arabella ». Jusqu’à ce qu’elle décide d’interrompre (sans explications) les répétitions organisées par ses soins … Briony a surpris sa soeur ainée (Cecilia) avec un jeune étudiant en médecine (Robbie Turner) fils de leur femme de charge (Grace) et d’un ancien jardinier (Ernest) qui s’est enfui à la naissance de l’enfant …
Emily Tallis, la mère de Briony, se sent un peu « dépassée » par le caractère particulier de sa nièce de dix-sept ans et du chagrin des jumeaux de neuf ans, les trois enfants de sa propre soeur (Hermione) qu’elle s’est sentie obligée d’héberger durant l’absence de cette dernière, en plein divorce … D’autant plus que son fils ainé (Leon) a également débarqué avec son meilleur ami (Paul) ce qui lui donne un surcroit de travail …
Briony, vexée par une remarque (qu’elle estime désobligeante) de sa soeur Cecilia dévoilera un secret et mentira au sujet de « l’agression sexuelle » dont a été victime sa cousine Lola, une perfidie de gamine, qui aura des conséquences terribles …
Durant des années, Briony – devenue adulte – portera avec souffrance le poids de son crime d’enfant et finalement décidera, à la fin du XXème siècle, d’écrire un roman afin de rétablir la vérité (trop tardivement, hélas, car la guerre – entretemps – est passée par là …)
Un très joli roman (légèrement désuet …) sur la jalousie, la lâcheté, les conséquences irréversibles d’un faux témoignage et la difficulté de vivre avec ses actes lorsqu’ils sont irréparables … Une belle écriture, même si l’intrigue est un « tantinet » trop longue … Pas de coup de coeur cette fois, mais un très agréable moment de lecture toutefois !
Un roman qui évoque l'erreur, la culpabilité et ses conséquences avec brio.
Briony, est une adolescente de 13 ans qui vit dans sa tête, écrivant des histoires et des pièces de théâtre ; elle va mal interpréter une situation et la vie de plusieurs personnes en sera considérablement impactée.
McEwan présente les personnages lentement, progressivement. L'ambiance et la compréhension du coeur du sujet montent graduellement ; cela rend le récit encore plus poignant et passionnant.
Le style de Mc Ewan est parfait.
C'est une livre tragique, beau et l'épilogue est magnifique.
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