Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
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Plongée dans l'univers de la jeune romancière et musicienne, qui évoque son deuxième roman et son groupe Catastrophe
Son dernier roman était dans la sélection du Prix Orange du livre 2017, mais quelle lectrice est Blandine Rinckel ?
Une lecture à la fois fascinante et déroutante. Dès le début je suis prévenue : « Toute identification à des personnes existant ou ayant existé serait abusive », j’ai pourtant du mal à dissocier Lou, notre héroïne de Blandine notre autrice tant les mots semblent sortis du vécu, des trippes de celle qui les raconte. Cette histoire de ce père « loup » qui fascine autant qu’il répulse sa fille Lou (ve) à travers ses histoires abracadabrantes et ses excès de violence nous emporte laissant présager le pire pour l’un ou pour l’autre. Tout au long du livre l’atavisme de la violence sera présent chez la jeune femme dans sa relation avec les hommes ; de la même manière que la part d’ombre de ce père la hantera avec le souvenir de ses 2 premiers enfants, morts par sa faute lors d’une promenade en mer. Petite, elle sera à la fois son « moussaillon » et son petit soldat avant de grandir et, comme il le lui a si bien appris, le trahir.
Gérard est un homme ambivalent. Un père aussi fantasque et flamboyant qu’il peut être menaçant et cruel. A l’origine, un drame. Il y a l’avant et l’après. Lou est née dans l’après, mais se heurte aux fantômes du passé.
La violence ici est insidieuse, verbale, mais assez présente pour avoir des conséquences sur l’enfant, son rapport à la vie, au corps, à l’amour.
Dans le chapitrage, il y a la vie avec lui, pour lui, par lui. Et la vie sans lui, l’émancipation pas si totale car restent quelques séquelles.
Page après page, on assiste lentement à la chute d’un homme placé sur un piédestal jusqu’à finir pauvre type, dans le regard de sa fille.
Une fois n’est pas coutume, je suis forcée de l’admettre : je n’ai pas été emballée par ce roman.
C’est difficile à exprimer, car je suis toujours très respectueuse du travail fourni par les auteurs, et j’ai conscience de la difficulté de leur tâche. Le roman est bien écrit, aucun doute là-dessus. Mais… je me suis ennuyée, me surprenant à lire « de traviole » certains passages pour avancer plus vite vers un climax qui n’arrive que trop tard, dans les trois dernières lignes.
J’aurais dû être touchée au cœur, car j’ai apprécié la volonté de construire un personnage double. Cela aurait dû apporter plus de vérité au récit. Et pourtant, j’ai senti des personnages un peu forcés qui ne m’ont pas véritablement touchée. Dommage.
Ce roman est le portrait d'un père ambigu, prisonnier d'un passé douloureux, piégé par ses a-priori machistes et sa masculinité toxique. Il infuse dans la vie de Lou, sa fille, une joie doublée de mal-être, une tension constante entre chien et loup. C'est une relation complexe, un mélange de vénération et de terreur, Lou ne sait pas sur quel pied danser. Gérard la veut forte alors il la forge à la dure, dans l'épreuve. Il pousse, il humilie. Il effraie, aussi.
Le père fantasque cesse subitement d'éblouir sa fille devenue ado. Elle a honte, se détourne.
Une question la taraude : Peut-on, en grandissant, réussir à s'extraire d'un schéma banalisant la violence ? Peut-on faire vaciller à ce point le socle sur lequel on s'est construit ?
Il fait pitié Gérard, un peu. Ce flic ex-militaire à la gâchette facile qui parle de tout pour ne rien dire, qui a les idées bien arrêtées de celui à qui on ne la fait pas. Un homme. Un vrai, parfumé à la testostérone. Violent de surcroît. Dans les mots (« sale vioque » pour parler de la mère de Lou), dans les gestes (il balance Lou dans l'escalier).
La tension déborde de la page, tout le monde en prend pour son grade.
Lou va débuter un chemin vers la résilience par la danse qui lui permettra aussi de dépasser cette emprise dévastatrice. Elle n'en a pourtant pas terminé avec ce père qu'elle reverra vieilli et malade. Cet exutoire tout juste évoqué, effleuré, aurait mérité une place plus importante, peut-être, tout comme les personnages de la mère et de Raphaël. L'autrice semble ne pas vouloir sortir de cette dualité père/fille. Elle y retourne, sans cesse.
Je crois que j'ai détesté ce livre. Ses personnages, son ambiance, sa morosité. Certaines scènes cruelles me poursuivent. Que les défenseurs des animaux aient l'estomac bien accroché. L'autrice balance et dénonce.
Mais je n'en suis pas sûre... Le roman ne me quitte pas. J'y repense. Comme elle, j'y retourne. Blandine Rinkel a réussi un tour de force : me transmettre le mal-être de Lou, cette petite fille qui, adulte, traînera un bagage lourd de secrets et de spectres.
Être capable de mettre à ce point en mots les émotions relève du génie.
Un livre à la structure hybride, mêlant récit fictif, autobiographie, notes du père et lettre, à l'écriture précise et très imagée ( on se croirait parfois dans la scène). Ce roman est un coup de ceur pour beaucoup, mais il me laisse dubitative.
Lou est une petite fille qui admire son papa autant qu'elle le craint. Ancien militaire devenu flic, ce papa fantasque la fait souvent rire et sait aussi transformer un quotidien banal en moments exceptionnels. Mais son comportement pouvant changer parfois brusquement fait régner une atmosphère pesante à la maison. La petite fille grandit et devient une adolescente qui n'ose présenter son père à ses amis tant son comportement est inattendu et parfois déplacé avec sesproches comme avec ses camarades de classe.
Un portrait dérangeant de par la violence sous-jacente et omniprésente du père de famille qui bouleverse le lecteur. Une enfance troublée racontée de façon malheureusement si vraisemblable. Un roman qui ne laisse pas les lecteurs indemnes parce qu'il rend bien compte de la terreur exercée sur l'entourage quand la violence peut jaillir à n'importe quel moment.
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