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Anonyme

Anonyme
Volontairement mystérieux sur son identité, Anonyme est l'auteur anglophone d'une série d'ouvrages qui débute en France en 2010 avec Le Livre sans nom, véritable ovni littéraire, succès commercial et critique international.

Avis sur cet auteur (161)

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    Couverture du livre « L'affaire madame » de Anonyme aux éditions Studiofact

    Babeth_ladreyt sur L'affaire madame de Anonyme

    La ligne éditoriale de Studiofact Editions est raconter le réel. Nous ne sommes donc pas ici en présence d’un roman, mais d’un texte qui ressemblerait à un article de presse géant.
    Emmanuelle Anizon est grand reporter et elle nous parle ici d’un fait de société : elle nous raconte une fausse...
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    La ligne éditoriale de Studiofact Editions est raconter le réel. Nous ne sommes donc pas ici en présence d’un roman, mais d’un texte qui ressemblerait à un article de presse géant.
    Emmanuelle Anizon est grand reporter et elle nous parle ici d’un fait de société : elle nous raconte une fausse information, devenue virale, jusqu’à traverser l’océan atlantique ; il s’agit d’une rumeur colportée par Natacha Rey, qui se présente comme une journaliste indépendante, autour de la première dame et de son frère.
    L’auteure a choisi de plonger tête la première dans cette marée de complotistes, qu’elle nomme les défiants, pour reprendre de l’intérieur et depuis sa génèse cette rumeur jusqu’à sonarrivée devant la Justice et les tribunaux.
    Ce texte passionnant nous en dit long sur les dérives de notre société, sur les rumeurs à l’encontre des femmes de pouvoir, sur le besoin de transparence de nos concitoyens, sur la nécessité d’inventer la vie des autres, à défaut de s’intéresser à sa propre vie.
    Ça se lit comme un roman, ça fait peur et ça glace le dos. C’est l’anatomie d’une fake news, une histoire de notre temps.

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    Couverture du livre « Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 » de Anonyme aux éditions Folio

    Cécile Dou sur Une femme à Berlin ; journal 20 avril-22 juin 1945 de Anonyme

    Une allemande raconte à travers son journal sur une courte période (20 avril jusqu’au 22 juin 1945)ce qu’elle vit quelques jours après la prise des russes de Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le rationnement, les bombardements quasi continus, la peur, et les agressions pour la...
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    Une allemande raconte à travers son journal sur une courte période (20 avril jusqu’au 22 juin 1945)ce qu’elle vit quelques jours après la prise des russes de Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le rationnement, les bombardements quasi continus, la peur, et les agressions pour la plupart sexuelles des russes sur les femmes berlinoises.

    Cette allemande a bien voulu faire publier ce journal mais à la condition de rester anonyme. La quatrième de couverture explique qu’on est censé comprendre pourquoi elle a voulu rester anonyme en lisant ce journal. J’avoue que cette phrase m’a laissé entendre que son rôle n’était pas tout blanc dans cette histoire. A moins que je me trompe, je trouve au contraire qu’elle a fait acte de courage, comme de nombreuses berlinoises de l’époque.

    Il s’agit d’un fait qui a longtemps été tabou. Les allemands au sortir de la guerre ont voulu oublié ce qu’il s’est passé pendant cette guerre, en portant en eux comme un déni. Les dégâts qu’ils ont causés à travers le monde pouvaient difficilement faire passer le fait que les allemands ont aussi été en quelques sortes victimes de tout ça. Sortir de l’embrigadement du pouvoir en place a été comme un réveil brutal. Et la réalité était difficilement supportable.

    Cette femme va donc nous raconter comment elle a dû s’enfermer dans une cave avec d’autres personnes pour éviter les bombes, mais aussi pour éviter les russes qui rapidement se sont cru tout permis, y compris violer de nombreuses femmes. Car il s’agit bien de ça qui est très lourd à vivre à travers ces lignes : les violences envers les femmes sont légion. Ils se servent d’elles, de manière si aléatoires en se rendant parfois bien compte du mal qu’il faisait. Certains parfois allaient jusqu’à « draguer » ces femmes pour se rendre moins coupables de leurs actes. A travers le chaos dehors, les queues interminables pour accéder à leurs rations alimentaires quotidiennes ou pour accéder seulement à l’eau, les bombes, les tirs, le manque d’hygiène, les femmes se retrouvent à subir ces agressions contre de la nourriture ou leur protection vis-à-vis des autres russes.

    On vit tout ça de l’intérieur et certaines scènes sont plus marquantes que d’autres : les viols (notamment des viols collectifs parfois ou des viols sur enfants), les pillages de caserne de police dans laquelle la nourriture avait été stockée, les inhumations de personnes décédées en pleine rue, les assauts de familles sur un cheval tout juste mort pour se nourrir, …

    Et puis on a une vision de ce que pensaient les allemands à l’issue de cette guerre. La femme qui a écrit ce journal nous raconte sa nouvelle vision des choses, notamment à l’égard des hommes pendant la guerre. Les femmes ne pouvaient pas prendre les armes, parce que la violence ne pouvait être portée que par l’homme. Mais la narratrice nous raconte combien elle trouve que la femme aussi fait partie de l’effort de guerre, vu ce qu’elles subissent.

    Et puis il y a aussi des scènes qui nous en apprend beaucoup aussi sur ce que pensait les allemands : par exemple, pour se chauffer, la propagande nazie était utilisée, les livres qui avaient fait l’objet de censure sous Hitler devenaient des livres que les allemands voudraient lire bientôt, ..

    Et puis aussi, la phrase répétée tout au long de la période où Hitler a détenu le pouvoir : « C’est au Führer que nous devons ça ». Cette phrase était répétée aussi après la guerre, mais dans une version très péjorative.

    Ce livre a été traduit dans plusieurs langues et diffusé à travers plusieurs pays. L’Allemagne a été l’un des derniers pays où ce livre est paru. Il est loin d’avoir eu un accueil chaleureux. Plus tard, en 1968, les jeunes allemands se sont soulevés à l’instar des français, pour plus de liberté. Ce livre a été comme un symbole des violences qu’ont dû subir les femmes. Il est devenu un symbole du féminisme. En France, cette histoire a été mise en scène en 2010 avec Isabelle Carré tenant le premier rôle.

    En bref, ce livre est passionnant de bout en bout. Il faut souvent avoir le cœur bien accroché mais cette femme arrive à avoir de la hauteur sur ce qu’elle endure pour nous raconter sa vision des choses et c’est très intéressant. A lire quand on a le moral.

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    Couverture du livre « Survivre à ses parents toxiques : vous n'êtes pas obligés de les pardonner » de Anonyme aux éditions Akata

    Ophelie GAUDIN sur Survivre à ses parents toxiques : vous n'êtes pas obligés de les pardonner de Anonyme

    Ce manga n'obéit pas aux codes du manga japonais ce qui est une immense déception. Il semble formaté pour l'Occident avec un discours occidental en causes-effets, une inspiration freudienne, un marketing outrancier (à chacune des 11 histoires, il est rappelé les livres de l'auteur ou ceux édités...
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    Ce manga n'obéit pas aux codes du manga japonais ce qui est une immense déception. Il semble formaté pour l'Occident avec un discours occidental en causes-effets, une inspiration freudienne, un marketing outrancier (à chacune des 11 histoires, il est rappelé les livres de l'auteur ou ceux édités par Akata), et une Mme HATANO qui doit probablement symboliser ce que pense un japonais d'un occidental (émotif, naïf et peu combatif). Le dessin est simpliste, les planches ont peu d'arrières plans, les expressions faciales sont chiches et répétitves.

    Ce livre est constitué de 11 histoires de personnes adultes (homme et femme) insérées dans la société japonaise où leur enfance est terriblement violentée par un père, une mère, une grand-mère ou un grand-père avec un thème de violence directeur : violences physiques et verbales, humiliations, instrumentalisation, racket, abandon parental, carence affective, agression sexuelle, etc.

    Le point fort est qu'il n'y a rien de voyeuriste. Nous comprenons la violence des situations sans que cela soit trash. Nous comprenons aussi la défaillance des adultes et l'interrogation de ces personnes violentées sur le silence de ceux-ci (familles, amis, autres) voire même la participation de tierces personnes à la violence parentale (exemple de Kanako Toriumi, 9e histoire, où les clients de l'auberge de sa mère la violentaient).

    L'autrice pointe du doigt les phrases toutes faites de gens qui n'ont pas été violentés dans leur enfance et qui n'aident en rien : tu avais qu'à partir, tu avais qu'à parler, tu avais qu'à dire non... Or, l'enfant pense que ce qu'il vit est normal même s'il pressent que c'est horrible.

    En conclusion, c'est intéressant mais décevant d'autant plus quand ces thèmes sont plus profonds, précis, justes et travaillés quand c'est du manga fictionnel avec l'esprit japonais (exemples : Asuka de "Neon Gneis Evangelion" - maltraitance physique et peut-être sexuelle, Rei - négation de son identité - ou Shinji - humiliations répétés par son père qui le méprise ; les personnages de "L'Infirmerie après les cours", etc.)

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    Couverture du livre « L'herbe bleue » de Anonyme aux éditions Pocket Jeunesse

    Sabrina SMAIL sur L'herbe bleue de Anonyme

    "L'Herbe Bleue," attribué à Beatrice Sparks en tant qu'éditrice et écrivaine, est un récit profondément troublant et poignant qui prétend être le journal intime d'une adolescente anonyme plongée dans le monde de la toxicomanie. Ce livre a été publié pour la première fois en 1971 et a rapidement...
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    "L'Herbe Bleue," attribué à Beatrice Sparks en tant qu'éditrice et écrivaine, est un récit profondément troublant et poignant qui prétend être le journal intime d'une adolescente anonyme plongée dans le monde de la toxicomanie. Ce livre a été publié pour la première fois en 1971 et a rapidement suscité des débats et des controverses quant à son authenticité en tant que document réel. Et pourtant, lorsqu’on lit, page après page, on ressent, on voit se dessiner cette vie torturée devant nos yeux. S’il ne s’agit pas d’un livre dont on peut affirmer l’auteur, il dépeint cependant une réalité que l’on peut encore retrouver de nos jours.

    L'histoire se déroule dans les années 1960 et raconte les luttes quotidiennes d'une jeune fille confrontée à des problèmes typiques de l'adolescence, tels que les pressions sociales, les questions de l'identité, la sexualité et la recherche de sens dans la vie. L’adolescence, ce moment où tellement de choses se jouent, de son identité propre à sa place, son futur. Cependant, tout bascule lorsqu'elle est exposée à la drogue, ce qui déclenche une spirale descendante de dépendance et de désespoir.
    À travers le journal de l'adolescente, on est témoin de son lent glissement vers l'addiction, ce phénomène qui arrive insidieusement, de ses rencontres avec des personnes toxiques, et de sa quête désespérée pour sortir de ce monde sombre. Le livre explore les thèmes de la vulnérabilité de la jeunesse, de la pression des pairs, de la désintégration familiale et des conséquences dévastatrices de la toxicomanie. Tout est sur un équilibre précaire, peut imploser ou exploser à tout moment, tout est en trop, dans un excès ou trop ou trop peu, et les doutes, cette sensation d’étouffement, de ne pouvoir retrouver son souffle, de la difficulté à y voir clair.

    "L'Herbe Bleue" est un livre controversé qui a suscité des débats depuis sa publication. La question principale qui entoure ce livre est de savoir s'il s'agit d'une histoire vraie ou d'une œuvre de fiction créée pour illustrer les dangers de la toxicomanie. Bien que le livre prétende être basé sur un journal intime réel, de nombreux sceptiques remettent en question son authenticité en raison du style narratif, parfois trop dramatique, et de l'absence de preuves tangibles concernant l'existence de l'adolescente en question. Et pourtant… Ce scepticisme met aussi à l’épreuve la véracité de ce que beaucoup vivent : à mon sens, mettre en doute, c’est aussi vouloir rabaisser la thématique ou la possibilité de cette réalité. Une façon de se mettre des œillères, de ne pas se poser les bonnes questions et diriger le curseur vers d’autres questions pour en éviter d’autres…

    Quelle que soit l'authenticité de l'histoire, "L'Herbe Bleue" réussit son pari de captiver grâce à son récit émotionnellement puissant. Il explore de manière réaliste et sans concessions les tourments et les défis auxquels de nombreux adolescents sont confrontés, tout en mettant en lumière les ravages que la toxicomanie peut causer. Le livre montre une perspective terrifiante sur les conséquences de l'abus de substances et peut servir de mise en garde efficace aux jeunes lecteurs.

    La narration à la première personne permet de s'immerger profondément dans l'expérience de l'adolescente, suscitant de l'empathie et de la compréhension pour ses luttes. Cependant, certains peuvent trouver le ton mélodramatique et moralisateur, ce qui pourrait altérer l'appréciation du livre. Quoi qu’il en soit, il a de positif de bousculer et de faire réfléchir.

    En bref : "L'Herbe Bleue" demeure un livre certes controversé, qui a marqué l'histoire de la littérature jeunesse en abordant de manière franche et choquante les problèmes de la drogue et de l'addiction chez les adolescents. Que ce soit une œuvre de fiction ou un récit basé sur des faits réels (pour avoir travaillé très longtemps dans le milieu médical et médico-social, je le confirme), il reste un outil de sensibilisation important aux dangers de la toxicomanie. Bien que certains puissent être rebutés par son style narratif, d'autres trouveront en lui une lecture émouvante et pertinente pour les jeunes, à la fois pour les rendre attentifs aux dangers, mais aussi pour libérer la parole.