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"Nos abîmes" de Pilar Quintana : une famille fissurée contée à hauteur d'enfant

Du haut de ses 8 ans, la petite Claudia pose un regard très mature et sans tabous sur les adultes...

"Nos abîmes" de Pilar Quintana : une famille fissurée contée à hauteur d'enfant

Il y a quelques semaines, nous vous avions parlé du livre Nos abîmes de Pilar Quintana (traduit par Laurence Debril), éditions J'ai lu,  dans la rubrique "Grandes histoires en poche", en vous proposant d’en remporter des exemplaires.

Les avis ont été publiés et aujourd'hui, nous avons le plaisir de partager avec vous la chronique de Regine Zephirine qui donne très envie de découvrir cet ouvrage... 

 

 

L'avis de Regine Zephirine sur le roman Nos abîmes de Pilar Quintana (Ed. J'ai lu)

"Claudia, qui porte le même prénom que sa mère, adore cette dernière bien qu’elle se montre très distante. Sa fille comprend très vite qu’elle n’a pas été désirée. Le mari, plus âgé, est directeur d’un supermarché. Il est aussi très jaloux de sa jeune et jolie épouse, surtout lorsqu’elle s’éprend du mari gigolo de la tante Amalia.
La romance tourne court et la mère de Claudia retourne à sa vie futile et ses magazines féminins, vivant la vie des vedettes de cinéma par procuration et s’enfonçant dans la dépression.
Seule enfant du couple, la petite Claudia pose un regard sans tabous sur les grands et raconte avec la franchise de l’enfance cette vie qui rend les adultes tristes et malheureux. Elle cherche à pénétrer ce monde compliqué des adultes en leur posant des tas de questions. Mais sa mère s’enfonce de plus en plus dans une léthargie qui l’éloigne de sa fille.

« Ma mère a commencé à rester au lit du matin au soir. Toute la journée en pyjama et sans se pomponner. La boite de Kleenex à côté d’elle. Le nez et les yeux irrités. Les rideaux fermés. Parfois sans magazine, sans lire ni rien faire, enroulée en boule comme un chat. »

L’angoisse monte lorsque la famille s’installe pour les vacances dans une finca de la montagne pour soigner les allergies maternelles. L’environnement est sauvage, le brouillard fréquent et là, au bord du précipice, la fillette craint pour sa mère dont la dépression et l’alcoolisme s’aggravent. Elle est seule à porter ses angoisses et à ressasser la mort tragique des femmes qui gravitent autour de sa mère.
La nature, étouffante, menaçante, joue un rôle important dans l’histoire en accentuant ce malaise.
« A cet endroit, le canyon était étroit et, en bas, la rivière dans laquelle se jetaient tous les ruisseaux et les cours d’eau de la montagne, était couvert de végétation, une jungle indomptée.
J’ai pensé aux femmes mortes. Se pencher au bord du précipice était comme plonger dans leurs yeux. »

Ce récit raconté avec franchise et maturité par une gamine confrontée au monde des adultes s’avère lourd de menaces. Témoin du mal-être de sa mère, Claudia va devoir trouver son équilibre dans cette mise à distance, n’ayant que sa poupée pour vaincre ses peurs.
Dans un style sobre, l’auteure réussit à tisser un récit oppressant plein de non-dits et qui nous embarque.

Je remercie J’ai lu et Lecteurs.com pour cette belle découverte."

 

Merci Regine Zephirine !

 

Pour retrouver d'autres avis sur ce livre, c'est ici : Nos abîmes

 

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Commentaires (4)

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