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"De sel et de sang" : un récit coup de poing aussi fort graphiquement que scénaristiquement

Juillet 1893, Aigues-Mortes : un massacre longtemps passé sous silence

"De sel et de sang" :  un récit coup de poing aussi fort graphiquement que scénaristiquement

Vous êtes de plus en plus nombreux à partager vos lectures sur ce site. Nous mettons donc régulièrement en avant vos avis éclairés sur des romans de jeunes auteurs, de jeunes maisons d'édition ou moins connues.

Vous les attendiez, nous le savons, les albums sélectionnés par le jury du Prix Orange de la Bande Dessinée 2023...

 

Cette semaine, c'est au tour de Marion Montrouge, membre du jury 2023, de partager son avis sur la BD De sel et de sang de Fred Parnouzzi et Vincent Djinda (Les Arènes BD), faisant partie de la sélection des 6 finalistes du Prix Orange de la Bande Dessinée.

 

L'avis de Marion Montrouge sur l'album De sel et de sang, de Fred Paronuzzi et Vincent Djinda (Les Arènes BD)

"Le récit s'ouvre sur des images muettes de corps fourbus, bourrus, galbés, saillants, brûlés par le soleil, figés dans des expressions de labeur et de douleurs. Puis vient les visages resserrés où se lit la dureté de la tâche et la transpiration âcre et c'est dans ce cortège d'hommes que débute (ou termine) un pan méconnu de l'histoire des saisonniers de la CSM.
Longtemps muselé, ce massacre a été révélé au grand public par le livre Le Sang des marais, d'Enzo Barnabà, en 1993.

Juillet 1893, à Aigues-Mortes, trimards français et immigrés italiens se tuent aux tâches ingrates des marais salants. Colère muette, violence latente, il suffira de peu de choses pour que la vilenie se propage.
Viciée par les racontars d'une poignée de vagabonds français saisonniers, la rumeur d'une bagarre sanglante va échauder les esprits des hommes et embraser l'opinion publique.
Dans un contexte politique compliqué, la haine va remplir le cœur de ces hommes qui, hier encore, n'avait pas le moindre avis sur l'immigration.
Et l'étincelle va mettre le feu aux poudres.
Dans une déferlante incontrôlable de violence inouïe, 10 italiens seront assassinés et une dizaine d'autres blessés, certains à vie.

Les auteurs reviennent sur ces événements tragiques en prenant pour narratrice, la boulangère qui mettra à l'abri une dizaine d'immigrés et qui sera présente au procès qui innocentera... tous les coupables...
Un véritable récit coup de poing aussi fort graphiquement que scénaristiquement.
Un récit à ne pas prendre à la légère car la haine existe toujours et un rien peut faire basculer dans l'irréparable, preuve en est.

Découverte dans le cadre du Prix Orange de la BD, De Sel et de Sang est une œuvre bouleversante."

 

Merci Marion Montrouge !

 

Pour retrouver d'autres avis sur cette BD, c'est ici : De sel et de sang

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Commentaires (2)

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