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Tanguy Viel

Tanguy Viel
Tanguy Viel est né à Brest en 1973. La Disparition de Jim Sullivan, son sixième roman, est paru en 2013.

Articles en lien avec Tanguy Viel (1)

Avis sur cet auteur (122)

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    Couverture du livre « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel aux éditions Minuit

    Les Lectures de Cannetille sur Article 353 du code pénal de Tanguy Viel

    Parce qu’au cours d’une partie de pêche au large de Brest, il a jeté et abandonné un homme à la mer, le narrateur Martial Kermeur a été déféré devant un juge. Il est auditionné, mais, dans le huis clos qui le place face à lui-même autant qu’au magistrat, sa confession se mue en implacable...
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    Parce qu’au cours d’une partie de pêche au large de Brest, il a jeté et abandonné un homme à la mer, le narrateur Martial Kermeur a été déféré devant un juge. Il est auditionné, mais, dans le huis clos qui le place face à lui-même autant qu’au magistrat, sa confession se mue en implacable réquisitoire, et, sous les traits du meurtrier, se profile bientôt la victime d’une insupportable machination. L’on ne devient pas assassin du jour au lendemain. Victimes ou coupables, tout est parfois question de point de vue...

    Son quasi monologue s’ouvre sur l’horizon modeste d’un ouvrier de l’arsenal de Brest, horizon encore raccourci par quelques vents contraires : opportunité manquée, divorce, chômage, et voilà notre homme seul avec son fils de onze ans et une prime de licenciement, de quoi investir dans un bateau de pêche et enfiler le ciré jaune, seule reconversion plausible dans cette région sans avenir économique. C’est dans cette grisaille que surgit une perspective inespérée, en la très avenante personne d’Antoine Lazenec, un promoteur immobilier vendeur de rêve et de standing, plein de projets dynamisants que plus personne ici n’aurait osé imaginer. Séduit comme beaucoup d’autres par la promesse d’un « Saint-Tropez du Finistère », Kermeur lui confie tout son argent. Le temps passe, mais aucun complexe immobilier ni touristique ne sort de cette terre fatiguée, usée jusqu’à la moelle par les vents et les flots.

    Comme souvent les victimes de grosses arnaques, si bien prises à leurs espérances qu’elles préfèrent s’enfermer dans le déni malgré les évidences, les pigeons vont se laisser leurrer des années durant. Jusqu’à ce que les drames s’enchaînent, dans une cascade n’épargnant que l’escroc, plus que jamais plastronnant et occupé de son grand train, sans remords ni conscience dans son aplomb inoxydable et dans son intouchable toute-puissance. Enfin revenu de sa crédulité, dépouillé, trahi et humilié, mais surtout blessé au travers de son fils, victime collatérale, et désespérant d’une quelconque « justice naturelle qui ne tombera peut-être jamais », Kermeur décide, dans sa colère, d’entrer en révolution pour inverser, ne serait-ce qu’une fois, le sempiternel cours de l’histoire qui veut qu’une poignée de puissants menteurs et corrompus impose ses dés pipés à une majorité d’éternels perdants.

    Se dévidant en longues phrases qui reflètent à merveille les efforts d’ordonnancement de la pensée, entre incrédulité, lassitude et sentiment de délivrance, d’un homme droit, mené au meurtre par les circonstances, le texte est d’une virtuosité confondante, chaque tournure renversante de justesse, d’originalité et de vraie beauté. Et c’est l’âme troublée, qu’à la fois dans la tête du prévenu et dans la peau de son juge, on l’observe tenter de tracer « la ligne droite des faits », en réalité « la somme des omissions et renoncements et choses inaccomplies » et « comme l’enchaînement de mauvaises réponses à un grand questionnaire » qui ont fait déraillé sa vie. A moins que le dénouement ne réserve quelque surprise… Coup de coeur.

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    Couverture du livre « Icebergs » de Tanguy Viel aux éditions Minuit

    Pascal TOURRES sur Icebergs de Tanguy Viel

    C’est un essai brillant, subtil. Jouisif pour le lecteur attiré par les livres et l’écrit. Mais pas que ; c’est un texte à dimension philosophique sur le rapport à la vie, et à la création (particulièrement littéraire) et que tout individu qui écrit ou voudrait écrire devrait lire (mais les...
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    C’est un essai brillant, subtil. Jouisif pour le lecteur attiré par les livres et l’écrit. Mais pas que ; c’est un texte à dimension philosophique sur le rapport à la vie, et à la création (particulièrement littéraire) et que tout individu qui écrit ou voudrait écrire devrait lire (mais les autres aussi !).

    C’est un livre dans lequel on s’immerge avec une proximité rare dans différents registres ; que ce soit le rapport au livre, à l’écriture et la citation (comme point d’entrée à l’écriture), les abysses et Paul Valéry (logiquement présent lorsqu’il est question de la pensée et de l’esprit ; mais aussi de l’écriture) ; la « psychostatique » (cette façon de revenir constamment avec des boucles réflexives .. cf. les cahiers de Valéry notamment) ; l’importance de la nonchalance en matière d’écriture, l’attirance des bibliothèques, l’ordonnancement d’une vie comme celle du facteur cheval, sa rencontre avec Virginia Woolf, et puis Montaigne, et puis de nombreux autres qui nous ont (ou pas pour certains) accompagnés. … Une ballade amicale, oxygénant son esprit et ses pensées.

    Sur les quatre pages de citations (sic) de ma fiche personnelle je retiendrais pour cette chronique celle sur la nonchalance qui est aussi importante pour un philosophe comme Jankélévitch … :

    « En matière d’écriture, je crois volontiers que la nonchalance est reine, en ceci qu’elle serait proche d’une certaine forme d’abandon – mais une certaine forme seulement, un abandon presque feint, une ruse tout intérieure qui soudain s’autoriserait d’un discret « après tout... », comme si écrire consistait d’abord à jeter une éponge par-dessus son épaule et dire « après tout... ». Comme si Montaigne s’était un jour dit « après tout, je pourrais bien écrire des essais ». p 102

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    Couverture du livre « Paris-Brest » de Tanguy Viel aux éditions Minuit

    Jo_Ly sur Paris-Brest de Tanguy Viel

    D'abord, cette vieille dame qui tend son bras à un vieil homme. L'aide à descendre des escaliers. Serviable.
    Ça commence ainsi.
    Ou presque.

    Le viel homme lègue sa fortune à cette vieille dame. La grand-mère du narrateur.

    Ça pourrait commencer ainsi.
    Mais en vérité, l'argent n'est...
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    D'abord, cette vieille dame qui tend son bras à un vieil homme. L'aide à descendre des escaliers. Serviable.
    Ça commence ainsi.
    Ou presque.

    Le viel homme lègue sa fortune à cette vieille dame. La grand-mère du narrateur.

    Ça pourrait commencer ainsi.
    Mais en vérité, l'argent n'est que le cristalliseur. L'histoire a commencé avant.
    Avec la mère.

    La famille quitte Brest. A cause d'un scandale. De l'argent détourné. Vite, ils partent, direction le sud, et la mère déteste partir, et déteste les raisons de leur départ, elle déteste le sud. Elle déteste surtout laisser la domestique et son garnement seuls avec sa mère. Avec la fortune de sa mère.

    Alors le fils reste à Brest.
    Vit au-dessus de chez la grand-mère.
    Devient ami avec le fils de la domestique...

    Quand il revient, quelques années plus tard, le narrateur a au fond de ses valises plus qu'un manuscrit sur sa famille. Les réponses à quelques mystères. Et si au passage il faut écorcher la mère, le père, assassiner la grand-mère, tant pis !

    Ce pourrait être une histoire banale de mère abusive, égoïste, assoiffée de fortune.
    Ou une mère protectrice, prête à tout pour préserver sa famille, même à arracher quelques têtes à l'hydre pourvu que la bête survive. Tout dépend du tropisme émotionnel finalement.

    En tout cas, la plume est affûtée, brillante, réjouissante.
    Je découvre Tanguy Viel et n'ai qu'une hâte, m'y replonger

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    Couverture du livre « La fille qu'on appelle - livre audio 1 cd mp3 » de Tanguy Viel aux éditions Audiolib

    Good Books Good Friends sur La fille qu'on appelle - livre audio 1 cd mp3 de Tanguy Viel

    La fille qu'on appelle, c'est elle, Laura, vingt ans à peine, un corps qui attire le regard. Son père, Max, est le chauffeur du maire et également un boxeur professionnel, ancien champion.
    Alors quand Laura revient vivre dans sa ville d'origine, près de son père, celui-ci demande à son patron...
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    La fille qu'on appelle, c'est elle, Laura, vingt ans à peine, un corps qui attire le regard. Son père, Max, est le chauffeur du maire et également un boxeur professionnel, ancien champion.
    Alors quand Laura revient vivre dans sa ville d'origine, près de son père, celui-ci demande à son patron de donner un coup de main à la jeune fille pour trouver un logement.

    Mais les faveurs d'un politique véreux ne se bradent malheureusement pas.
    Auprès de policiers pas toujours disposés à l'écouter, Laura fait le récit d'une emprise, de la mainmise d'un homme qui pense que tout lui est dû.

    Le propos n'est pas rare ces derniers temps (l'emprise, les abus de pouvoir...) mais il fait toujours son effet et j'ai été touchée par la détresse de cette jeune fille qui ne sait comment réagir devant les avances déplacées d'un homme puissant ; et qui d'ailleurs ne réagit pas.

    La prose de Tanguy Viel, que je découvrais, est belle et gracieuse. Il y a une beauté du verbe, de la phrase, que Marie du Bled met en valeur par sa voix douce et posée.
    On sent dans sa lecture le rythme du texte, comme une mélopée.

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