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Furies

Couverture du livre « Furies » de Julie Ruocco aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330153854
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

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Avis (23)

  • Une histoire qui nous emmène en Syrie, dans une ambiance de guerre, de combats, de persécutions… Ce n’est pas un livre qui se lit facilement, le sujet est difficile, on sent au travers de l’écriture qu’il y a eu beaucoup de recherches et surement aussi du vécu.
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    Au début, je n’ai pas bien...
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    Une histoire qui nous emmène en Syrie, dans une ambiance de guerre, de combats, de persécutions… Ce n’est pas un livre qui se lit facilement, le sujet est difficile, on sent au travers de l’écriture qu’il y a eu beaucoup de recherches et surement aussi du vécu.
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    Au début, je n’ai pas bien compris pourquoi l’autrice raconte deux histoires, puis au fil du roman, on comprend où elle veut en venir et finalement ces deux histoires s’apportent beaucoup l’une et l’autre.
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    Cette histoire, c’est aussi un hommage aux femmes qui se battent et combattent lors de la révolution kurde.
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    Encore une belle découverte grâce aux @68premieresfois ❤️ Un premier roman percutant, bravo à l’autrice.

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  • Les Furies dans la mythologie grecque étaient des créatures qui faisaient subir des châtiments divins aux coupables d'actes répréhensibles. Symbolique de retrouver une Furie au cou de Bérénice sur un fragment subtilisé sur un chantier de fouille. Elle le gardera sur elle à son départ pour la...
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    Les Furies dans la mythologie grecque étaient des créatures qui faisaient subir des châtiments divins aux coupables d'actes répréhensibles. Symbolique de retrouver une Furie au cou de Bérénice sur un fragment subtilisé sur un chantier de fouille. Elle le gardera sur elle à son départ pour la Turquie où elle doit récupérer des bijoux issus d'un trafic de vestiges. Un voyage qui la conduira aux portes de la Syrie et la confrontera, de manière inattendue, aux conséquences de ce terrible conflit.
    Des Furies à qui l'on pourrait comparer les valeureuses syriennes, premières victimes de cette guerre et pourtant farouches résistantes, à l'image de la belle Thaym dont le frère Asim, pompier devenu fossoyeur n'aura de cesse de faire revivre.
    Furies enfin ces combattantes kurdes, célèbres peshmergas, braves, courageuses et lucides mais injustement sacrifiées.
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    C'est un roman d'une force rare et d'une maîtrise incroyable que livre ici Julie Ruocco. Entre celle qui fouille, qui creuse, qui déterre, et celui qui enterre et ensevelit c'est la rencontre improbable de deux âmes meurtries entre qui le lien se fera par une enfant, symbole de pureté, d'innocence. Après avoir déterré des trésors, c'est les secrets de ce conflit, le récit de ses horreurs que Bérénice mettra à jour. Quant à Asim, c'est pour rendre dignité à son peuple qu'il lui donnera une sépulture et pour que jamais on ne les oublie qu'il transmettra les noms de ses morts. C'est un récit à la grande force symbolique mais c'est aussi rempli d'humanité. En suivant ces destins meurtris, l'auteur leur donne un nom, un visage, et donne une réalité à ce conflit dont on a tant entendu parler, mais comme un concept déshumanisé. Elle replace aussi cette guerre dans son contexte, ses enjeux avec clarté et brio sans que ce soit pontifiant et elle a le courage de dénoncer la position ambiguë des occidentaux qui ont laissé faire ou n'ont pas voulu voir. C'est enfin un hommage vibrant aux femmes de ce pays et un roman sur la mémoire de ces vies oubliées. Un cri du coeur, le cri d'un peuple.
    « Notre victoire ne vient pas du nombre d'ennemis que nous abattons, mais du nombre de personnes que nous sauvons »

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  • A la mort de son père, Bérénice, archéologue, opte pour le trafic d'oeuvres d'art. A son cou, un pendentif fait avec une oeuvre qu'elle a subtilisé sur un chantier de fouilles et qu'elle porte tel un talisman. Elle se rend donc en Turquie pour récupérer de nouvelles pièces, mais lors de...
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    A la mort de son père, Bérénice, archéologue, opte pour le trafic d'oeuvres d'art. A son cou, un pendentif fait avec une oeuvre qu'elle a subtilisé sur un chantier de fouilles et qu'elle porte tel un talisman. Elle se rend donc en Turquie pour récupérer de nouvelles pièces, mais lors de l'échange, une explosion a lieu tuant son contact. Elle réussit à se sauver sans oublier ce qu'elle était venu chercher.  

    Son organisation va organiser sa fuite et la rapatrier, fuite qui sera chamboulée quand une mère réfugiée lui confie sa fille. N'ayant pas de papiers pour l'enfant, elle ne peut rentrer en France. Elle va donc se dissimuler en attendant son retour. Lors de son attente, elle fera la connaissance d'Asim, un syrien pompier devenu fossoyeur par nécessité et qui a fui son pays pour la Turquie. Là, il aide ceux qui veulent fuir vers l'occident.

    Mais la police turque et des amateurs d'oeuvres d'art la traque. Bérénice, Asim et la petite fille n'ont d'autres choix que de fuir et qui dit fuite dit retour en Syrie et plus précisément dans l'Etat autonome du Rojava ou Kurdistan Occidental dit pays des deux rivières.

    Ce roman plutôt noir donne la parole à trois personnages clés : Bérénice, Asim et sa soeur Taym. Chacun a leur façon va nous raconter la vie, la guerre en Syrie sous Bachar El Assad, le retour des djihadistes, les problèmes entre la Turquie et le Kurdistan occidental. Il va nous expliquer aussi comment Bérénice va mûrir, grandir avec ce qu'elle va être amener à vivre et comment elle envisage son avenir. 

    J'ai beaucoup aimé le rythme de ce roman, les questionnements de Bérénice, la douceur fatalisme d'Asim, la volonté des combattants du Rojava, la volonté de soulager le quotidien avec les "moyens du bord".

    Je déplore juste l'absence d'interrogations, de remise en cause quant à le responsabilité des occidentaux dans ce désordre de cette partie du monde. Néanmoins c'est un roman bien documenté.

    Lu dans le cadre des 68 premières fois 2022.

    https://quandsylit.over-blog.com/2022/09/furies-julie-ruocco.html

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  • De la Terre pousse les fruits que nous mangeons ou encore les arbres qui nous permettent de respirer... Pourtant cette même terre peut reprendre ce qu'elle nous a donné...

    Alors que Bérénice, jeune archéologue française de formation est venue en Syrie déterrer de vieux trésors dans le but de...
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    De la Terre pousse les fruits que nous mangeons ou encore les arbres qui nous permettent de respirer... Pourtant cette même terre peut reprendre ce qu'elle nous a donné...

    Alors que Bérénice, jeune archéologue française de formation est venue en Syrie déterrer de vieux trésors dans le but de les revendre au marché noir, sa rencontre avec une fillette réfugiée va changer sa vie. En recueillant l'enfant et en voulant la ramener en France, Bérénice va croiser le chemin d'Asim, ancien pompier syrien qui s'est confié pour mission de creuser la dernière demeure des personnes emportées par la guerre...

    Alors que tous les opposent, cette rencontre va prendre beaucoup de sens...

    En traitant le sujet de la guerre en Syrie et de sa révolution, Julie Ruocco nous offre ici un magnifique premier roman que je trouve très abouti. Je suis impressionnée par la maturité de la plume de cette jeune auteure qui nous propose un roman mettant en lumière aux femmes et aux hommes œuvrant pour la liberté de leur état quitte à en payer de leur vie...

    Un très beau roman à découvrir et qui ne vous laissera pas indifférent...

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  • ❝Ne laissez pas le monde vous voler les mots.❞
    Laurent Gaudé, Écoutez nos défaites

    ❝Le temps l'avait transformé en poète aveugle et mutique.❞

    En moins de trois cents pages à la densité aussi intense que la lucidité cruelle, le premier roman de Julie Ruocco, Furies, saisit par...
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    ❝Ne laissez pas le monde vous voler les mots.❞
    Laurent Gaudé, Écoutez nos défaites

    ❝Le temps l'avait transformé en poète aveugle et mutique.❞

    En moins de trois cents pages à la densité aussi intense que la lucidité cruelle, le premier roman de Julie Ruocco, Furies, saisit par l’intelligence du regard et la justesse de l'écriture. Je comprends tout à fait qu’il ait séduit de nombreux jurys littéraires – Prix Envoyé par La Poste 2021, Prix Saint-Georges du premier roman 2022, Prix Emmanuel-Roblès du premier roman 2022 pour n’en citer que quelques-uns.

    Ce roman relate les heures fortes de la guerre en Syrie, les convulsions de l’histoire récente de cette partie du monde, au travers de trois personnages que la vie, jamais avare en coïncidences, va faire se croiser dans le sud-est de la Turquie, à la frontière syrienne, à Kilis.

    Bérénice, jeune archéologue française, a délaissé les chantiers de fouilles autorisés pour tremper dans le trafic d’œuvres d’art, en intelligence avec celui qu’elle appelle ❝tonton❞ (ami peu recommandable de feu son père) et une galeriste polonaise (tout aussi peu recommandable).

    ❝Accoucher le passé, voler des choses au néant, voilà ce qu’elle faisait mieux. […]
    décidément, elle n’avait jamais été une archéologue, mais une voleuse. Rien qu’une profanatrice qui déplaçait des objets d’un monde à l’autre.❞

    La mission qui l’occupe au moment où s’ouvre le roman consiste à faire passer en Europe des parures exhumées des antiques ruines de Palmyre, la perle antique du désert syrien, en les fondant au milieu de babioles sans valeur achetées sur le marché. L’explosion d’une voiture piégée tuant sur le coup le dépositaire des bijoux est le signe qu’il lui faut déguerpir. Ce sera Öncüpınar, quartier du district de Kilis, où une mère lui confie sa petite fille mutique et à jamais anonyme, dans l’espoir de lui éviter la vie dans les camps. Cette enfant est un germe d’espérance au milieu d’un cimetière de bombes.

    ❝Un genou à terre, Bérénice gardait la petite dans ses bras. Elle savait, à présent, elle savait qu’à l’autre bout de sa vie, son père avait pris cette même décision. Fini de tamiser les sables du temps, elle acceptait tout ce qui était perdu et ne serait jamais retrouvé, elle acceptait l’oubli et le deuil, le silence et la perte. Elle acceptait de laisser les objets et les corps reposer dans la terre pourvu que l’enfant qu’elle tenait ne s’évapore pas.❞

    Asim, lui, est un pompier syrien. Du moins l’était-il jusqu’à ce que l’assassinat de sa sœur Taym le frappe de plein fouet et en plein cœur, et le change à tout jamais. Taym, jeune femme farouche, croyait en la révolution. Patiemment, elle archivait les preuves de chaque exaction perpétrée par les djihadistes sur une clé USB qu’elle comptait remettre aux organisations internationales dans l’espoir de les convaincre qu'attendre n'était pas une solution. Taym est morte le jour de son mariage, sa robe blanche souillée par le feu de l’État Islamique, et Asim est devenu fossoyeur, déterrant, enterrant, découvrant, recouvrant l’horreur d’un charnier de Daesh avant de fuir en Turquie, à Kilis.

    ❝Mais aujourd'hui, il n'y avait plus de rêve. Il se couchait dans le silence de l'appartement, le cœur gonflé d'absence. Les nuits étaient de plus en plus longues. Elles le seraient toujours, pensait-il. C'est ce qui arrive quand le ciel est vide et que l'enfer déborde. Les hommes n'étaient plus l'échelle de leur propre malheur et lui-même avait perdu le compte des morts à force de les enterrer.❞

    Bérénice et Asim, ❝L’archéologue et le fossoyeur pouvaient se regarder, se confronter […] Tous les deux avaient creusé la terre, l’un pour ensevelir, l’autre pour révéler.❞ À travers eux, l’Occident et l’Orient peuvent se regarder, se confronter, et éventuellement s’entraider. S’aimer ?

    Devenu faussaire aux côtés d'un vieux sage, un ❝oncle❞ lui aussi, Asim établit de faux passeports aux noms des morts qu’il a enterrés : sa manière de les ramener à la vie.

    ❝Aux régimes d'usurpateurs, il faut des artistes faussaires. Nous sommes là pour tisser des fils dans la toile de leurs mensonges et créer des sauf-conduits pour que quelques-uns en réchappent.❞

    C'est dans ces circonstances qu'il rencontre Bérénice et l’enfant. Elles ont besoin de ce sésame pour quitter le pays.

    Tous les personnages de ce roman sont larger than life, raison pour laquelle ils nous touchent tant. Asim et Bérénice bien sûr, mais aussi Rokkan et Bahia et toutes les femmes de la région autonome du Rojava au Kurdistan syrien, qui ont fait la révolution et dont Bérénice fait la connaissance. Si elles continuent de se battre pour la paix en participant activement aux combats armés et en proposant d’évacuer des milliers des leurs, elles œuvrent aussi pour une société qui repose sur l’égalité des genres. Leur devise ?

    ❝Femme, vie, liberté.❞

    L’art de Julie Ruocco est de faire aller le récit là où le lecteur ne l’attend pas. De plaisant polar dans ses premières pages, le roman prend rapidement un tour tragique, et le lecteur se met à guetter, parce qu’il la redoute, la déflagration qui va venir le frapper, lui nouer la gorge et le laisser sidéré alors même qu'il l'a anticipée, à l'image des époustouflantes et déchirantes pages 142-143 dont la lecture a arraché des sanglots à Fanny Cottençon et au public du Marathon des mots de Toulouse en juin dernier :

    ❝[...] Asim remarqua la présence de trois femmes. C'était leur mouvement qui avait attiré son attention. Tout était sombre avant qu'elles fassent ce geste, un geste immense qui leur faisait lever les bras, se grandir jusqu'à se dédoubler pour fantastiquement réapparaître. Elles venaient d'enlever leur voile. [...]
    Les niqabs furent jetés au sol sous les anciens cris de triomphe. [...] La plus jeune s'était saisie d'un sac en plastique. Un sac qu'elle avait gardé serré contre elle toute la nuit. C'était d'ailleurs le seul effet qu'elle avait emporté. Elle en sortit une boîte d'allumettes et une bouteille sale. Il y eut une odeur d'essence lorsqu'elle la décapsula pour en asperger les voiles. [...] L'adolescente avait certainement dû se priver de chaleur, de nourriture, pour cet instant. Avec des mouvements solennels et précis, elle craqua une allumette. [...] Dans ses yeux, Asim lut que si elle s'était fait arrêter à la frontière, elle aurait quand même mis le feu à son voile. Peu importe si elle le portait encore.❞

    La folie humaine et l’effroi sont au cœur de Furies, roman dont le titre fait référence aux déesses de la mythologie grecque, Alecto, Tisiphone et Mégère la plus connue, qui infligeaient de terribles châtiments à tous ceux qui se rendaient coupables d’actes abominables. La Furie, Bérénice la porte en médaillon autour du cou, en toutes circonstances sans encore imaginer s’en séparer. Des pires exactions, des saccages, des déplacements de population, des exécutions sommaires, des trafics et des trahisons

    ❝Comme si à force de labourer la terre pour y planter des cadavres, le régime de Bachar avait fait de son pays un terreau parfait pour la fin du monde.❞

    Julie Ruocco ne nous épargne rien, ne cache rien de l’innommable pouvoir de la guerre dans ce premier roman aux multiples rebondissements, fort bien documenté et très maitrisé tant au niveau de l’intrigue — (sur)prenante — que des personnages — êtres imparfaits qu'une foule de petits détails renvoie à leur humanité — que de l’écriture. C’est avec des mots simples à la poésie diffuse qu’elle façonne les images les plus marquantes du calvaire de tout un peuple autant que celles de moments trop rares de grâce pure. Avec, tout au bout, la lueur de l’espoir qui vacille mais ne saurait s’éteindre. En grec, Bérénice est celle qui apporte la victoire et

    ❝Lorsqu'elle dépose le médaillon dans la terre, il n'y a plus ni passé, ni futur. L'histoire n'est qu'une ronde de Furies aux ailes entrelacées et chacune de leurs plumes peut guérir les nations.❞

    Avec bonheur, Julie Ruocco n'a pas laissé le monde lui voler les mots. Elle offre un premier roman sensible et brillant. De ceux qui font battre le cœur plus fort et gonfler les yeux d'avoir pleuré.

    Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois
    https://www.calliope-petrichor.fr/2022/07/13/furies-julie-ruocco-actes-sud/

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  • Archéologue devenue trafiquante d’antiquités, la Française Bérénice ne connaît du désastre syrien que les trésors volés qu’elle récupère à la frontière. Le Syrien Assim, lui, voit avec désespoir la guerre réduire ses fonctions de pompier à celles de fossoyeur. La folie furieuse qui s’est emparé...
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    Archéologue devenue trafiquante d’antiquités, la Française Bérénice ne connaît du désastre syrien que les trésors volés qu’elle récupère à la frontière. Le Syrien Assim, lui, voit avec désespoir la guerre réduire ses fonctions de pompier à celles de fossoyeur. La folie furieuse qui s’est emparé de son pays va pourtant finir par faire se croiser leurs chemins, dans une tourmente infernale dont nul se sortira indemne.

    Barbarie, horreur. Après cette lecture, les mots semblent dérisoires pour évoquer le calvaire de la population syrienne cette dernière décennie. Ceux de Julie Ruocco ont la puissance et la fulgurance de traits d’arbalète, lorsqu’elle égrène ses implacables observations et réflexions, au fil de scènes d’une acuité impressionnante. D’images marquantes en commentaires percutants, l’intelligence mordante de ses pages bouscule, bouleverse, et tout autant d’effroi pour les réalités racontées que d’admiration pour la somptuosité de l’écriture, vous laisse coi longtemps après le point final.

    Pourtant, dans ce chaos à faire désespérer de l’humanité, brillent sans discontinuer quelques modestes mais obstinées lueurs d’espoir. Ce sont les femmes qui, dans cette histoire, comme les Furies de la mythologie pourchassant sans relâche les criminels, les portent du bout de leur courage et de leur détermination, dans leur ultime refus de céder leur liberté contre l’obscurité du fanatisme et de l’oppression. Et même si leur vaillance obscure et anonyme les mène au sacrifice, c’est elle qui permet de croire, pour de futures générations, en la possibilité d’un jour meilleur.

    Nul doute que ce premier roman étourdissant de puissance et de maestria nous révèle un auteur et une écriture promis à la plus brillante des trajectoires. Coup de coeur.

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  • Lu dans le cadre des 68 premières fois
    Bérénice le prénom du personnage principal nous plonge de suite dans la tragédie. Bérénice donc est une archéologue désenchantée qui trempe dans des trafics de pièces.
    Une commande la propulse en Syrie toujours accompagnée de son pendentif fétiche,...
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    Lu dans le cadre des 68 premières fois
    Bérénice le prénom du personnage principal nous plonge de suite dans la tragédie. Bérénice donc est une archéologue désenchantée qui trempe dans des trafics de pièces.
    Une commande la propulse en Syrie toujours accompagnée de son pendentif fétiche, qu’elle a trouvé sur un site de fouilles et où est représenté une furie.
    Alors qu’elle va réaliser l’échange dans un café, une bombe explose et elle va être propulsée malgré elle au cœur de la guerre.
    En parallèle, Asim vit avec sa sœur dans une ville syrienne comme beaucoup d’autres. La jeune femme, plus alertée que son frère sur ce qui se passe dans son pays, collecte le plus d’information possible pour transmettre montrer l’horreur au monde. Au décès de cette sœur adorée Asim, fou de douleur va comprendre son combat et tenter de la poursuivre en devenant faussaire pour délivrer des passeports à ceux qui fuient l’enfer.
    C’est à ce stade de leur histoire que Bérénice et Asim vont se rencontrer.
    Loin des clichés de l’histoire d’amour au cœur de l’effondrement du monde, l’histoire de cet homme et de cette femme, bouleversée par les éléments est absolument bluffante.
    Un récit qui retourne, un premier roman d’une immense maitrise empreint de tous les codes de la mythologie.

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  • Le printemps arabe, le printemps des révolutions arabes… on se souvient de cette vague de liberté déferlant sur le monde. Mais aujourd’hui qu’en reste-t-il ? Que sont devenues toutes ces femmes qui rêvaient d’un pays libre ? Aujourd’hui, il reste des pays meurtris où la guerre s’est installée,...
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    Le printemps arabe, le printemps des révolutions arabes… on se souvient de cette vague de liberté déferlant sur le monde. Mais aujourd’hui qu’en reste-t-il ? Que sont devenues toutes ces femmes qui rêvaient d’un pays libre ? Aujourd’hui, il reste des pays meurtris où la guerre s’est installée, où les fous de Dieu ont pris le pouvoir, où les dictateurs en place ont exterminé leur peuple…

    La Syrie, un pays en feu, un pays entre pouvoir corrompu, sanguinaire et Daech, avec sa noirceur, sa cruauté et son obsession du corps féminin qu’il veut cacher jusqu’à l’annihiler… La beauté du pays noyée dans la férocité des hommes.

    Bérénice est à la recherche d’objets d’art du passé, Asim ensevelit les morts et distribue leurs noms à ceux qui peuvent les faire revivre dans un ailleurs plus humain. Ils ne se rencontrent pas tout de suite, et l’on commence par les suivre chacun dans leur pays, chacun dans leur famille…

    C’est un premier roman mais tellement maitrisé dans la narration, dans l’art de conter une histoire tragique, qu’on a l’impression qu’il a été écrit par une auteure expérimentée.

    J’ai ressenti à la lecture de ce texte une multiplicité d’émotions. De l’horreur à la tendresse, de la révolte à la compréhension, de l’envie de tuer à l’envie d’embrasser… Et notre impuissance, à nous qui avons eu la chance de naître sur le bon continent… Et dire qu’il y a des hommes et des femmes qui voudraient refuser l’hospitalité aux Syriens. Mais lisez, lisez ce genre de romans, lisez les documentaires, lisez les témoignages, lisez et éprouvez ne serait-ce qu’un peu d’empathie, de compréhension… Excusez-moi, je me suis laissé emporter…

    Les mots de Julie Ruocco sont justes, elle allie la poésie au réalisme cru, elle mêle réflexion et romanesque. C’est un roman à mettre entre toutes les mains…

    Un combat contre l’obscurantisme… une voix s’élève, écoutons-la…

    C’est un roman qui ne nous laisse pas en repos, il s’y passe toujours quelque chose, et l’on craint pour les personnages, on les accompagne en fermant les yeux de crainte qu’ils ne tombent dans la nasse des tueurs, des égorgeurs. C’est un roman qui fait vibrer.

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