Alexandre rend hommage à ce frère, qui l’a terrifié durant toute son enfance. « (…) Je trouvais ça incroyable qu’une chose aussi belle, sauvage et incontrôlable puisse sortir de sa tête"
Ne tournons pas autour du pot, ce trip spatial est tout simplement exceptionnel.
Je ne vais pas spoiler.
Ce récit du grand Lemire aurait pu être scientifique et explicatif, mais il est poétique et contemplatif. Et même si l'histoire paraît simple, chacun sera libre d'interpréter le sens de ce voyage interstellaire.
Visuellement, Sorrentino arrive à traduire en image ce que Lemire a dans la tête, encore une fois le duo fait des étincelles. C'est très psyché, un poil perché, mais tellement créatif.
Si vous aimez "2001 l'odyssée de l'espace", "Interstellar" et que vous n'êtes pas insensible aux animaux, alors cette bd vous transportera aux portes de l'émotion pure.
Difficile de se détacher une fois les premières pages entamées.
En bonus, les couvertures par yuko shizinu qui sont à tomber à la renverse.
Le labyrinthe inachevé
antigoneCH a ajouté une critique
Le labyrinthe inachevé de Jeff Lemire
Grâce à la reprise des rendez-vous BD de ma bibliothèque, j’ai ramené chez moi quelques nouveautés. Cet album a attiré mon attention car un pull se détricote en couverture, comme un fil d’Ariane. Je ne pouvais pas passer à côté ! Jeff Lemire est l’auteur de Sweet Tooth, dont j’ai vu passer la couverture à plusieurs reprises. Je peux dire d’emblée que les dessins de cet album sont hypnotisants et servent une narration qui l’est également… Will, chef de chantier, est toujours très marqué par la mort de sa fille, survenue dix ans auparavant. Il vit lui même, tel un fantôme. Un appel téléphonique va bouleverser sa vie morne, lui donnant l’espoir insensé que sa fille est toujours vivante, et qu’elle est coincée dans un de ces labyrinthes de papier qu’elle aimait résoudre. A-t-il entendu effectivement la voix de son enfant ? Est-ce une hallucination ? Will, résolu à ne pas laisser passer cette chance et remarquant que le plan de sa ville forme une sorte de labyrinthe, part dans une quête à la fois surnaturelle et salvatrice… Le pull rouge de la fille de Will, évoqué dans les premières pages et sur la couverture est le fil conducteur de cet album où les couleurs se font rares mais sont toujours marquantes. J’ai beaucoup aimé dans ce livre l’utilisation des symboles, les références à la mythologie, mais aussi tout ce qui a trait à la ville, dont Will maitrise parfaitement la structure. Jeff Lemire nous livre ici une image crasse du désespoir et de la souffrance, dont il a fait une oeuvre surnaturelle et libre assez bluffante.
Flash back du début à la fin, ce tome nous présente la fratrie Pike avant que celle-ci soit déchirée, avant bien sûr la mort de Tommy. Nous rentrons dans l'intimité pure, fini la part de fantastique du tome 1, nous découvrons ici les liens qui unissent les différents membres de la famille.
Ou plutôt ce qui les désunit. A travers la voix du narrateur, de Tommy, et donc à travers ses yeux, Lemire dresse un portrait de chacun qui se trouve déjà sur la voie de l'autodestruction.
Le père accepte une promotion sans conviction.
Le fils Patrick travaille à l'usine en attendant de trouver l'idée.
La fille Tara tombe enceinte bien trop tôt.
L'autre fils Richard sombre très vite dans l'alcool et la drogue.
La mère retrouve un amour passé.
Et Tommy a envie d'être seul.
La solitude, c'est le thème de ce tome qui revient régulièrement dans la bouche de Tommy. Cette sensation d'être seul, ensemble. La famille Pike est en apparence unie alors que personne ne voit que l'autre ne va pas bien.
Et Lemire nous pousse à nous demander si le drame qu'a connu la famille Pike aurait pu être évité.
Tome 2 qui confirme le coup de cœur du précédent.
Après Harleen, une nouvelle confrontation psy/joker. Mais qui analyse qui? Encore un pauvre homme qui se fera manipuler, et qui sombrera de la manière la plus violente qui soit.
Visuellement, c'est le point fort. Le style très caractéristique de @andreasorrentinoart colle parfaitement à l'ambiance qui va du psychédélique au glauque. On retrouve ces petits zoom sur les phases d'action qui amplifie le rythme.
Au scénario, je trouve que @jefflemire va un peu trop vite, mais arrive toujours à nous surprendre (le cliffangher du chapitre 2 est parfaitement bien amené).
Par contre, je ne vois pas bien l'intérêt de l'épilogue. A croire que Snyder est passé par là. En soit c'est pas mauvais mais ça n'apporte rien au récit de base.
Encore une fois l'édition black label met en valeur le travail graphique, surtout sur certaines doubles pages renversantes.
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