Deuxième partie de cette liste pleine d'idées de cadeaux pour toutes les envies !
'Humus' est un roman dont le sujet est très original. Il est question ici de vers de terre. Les deux personnages principaux Kevin et Arthur tentent d'appliquer de nouvelles méthodes qui selon eux va « révolutionner » le monde agricole. Mais nos deux étudiants ont des caractères et des idées différentes. Chacun va procéder à sa façon et suivre un chemin différent.
Un roman audacieux, quelque peu déroutant, qui invite le lecteur à s'interroger sur le devenir de notre monde rural et agricole. Quelles solutions nouvelles apportées dans ce domaine afin de préserver nos ressources et la planète ?
La fin du livre est surprenante mais je ne vous en dis pas plus.
Gaspard Koenig a reçu trois prix littéraires pour ce roman : le prix Transfuge du meilleur roman français 2023 (ex-æquo avec A. Dreyfus), le prix Jean Giono et le prix Interallié.
Lu dans le cadre du Prix Landerneau des lecteurs 2023
«Sans vers de terre, plus de terre»
Gaspard Koenig, au meilleur de sa forme, nous offre une satire des milieux économiques et écologiques en imaginant deux ingénieurs agronomes désireux de sauver la planète. Mais Arthur et Kevin vont avoir bien de la peine à réussir dans une France éco-anxieuse. La terre n’a pas fini de souffrir.
Marcel Combe a trouvé en Arthur et Kevin deux étudiants passionnés par son cours sur le ver de terre, qu’il trouve plus précis d’appeler lombricus terrestris. Cet inépuisable retourneur de terre pourrait bien être le sauveur de l’humanité. Comme leur professeur, ils sont persuadés que «le productivisme agro-industriel avait ruiné la fertilité naturelle ; et l’humanité était parvenue à détruire en quelques décennies le subtil équilibre obtenu par des millions d’années d’évolution biologique.» Ce que le scientifique résumait de cette formule: «Sans vers de terre, plus de terre.»
Impressionnés par leur nouveau savoir, les deux garçons vont se lier d’amitié et décider de leur consacrer toute leur vie. Mais pas du tout de la même manière. Après leurs années d’études à AgroTech Paris-Saclay et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, l’INRAE, les deux ingénieurs agronomes vont voir leurs chemins se séparer, même si tous deux croient en la terre pour sauver la planète.
Arthur, le fils d’avocat parisien, choisit de partir avec Anne s’installer dans le bocage normand. Il avait rencontré cette «brune au corps débordant, avec une bouille ronde et jolie qu’elle s’efforçait maladroitement de profaner (..) prête à tout pour s’encanailler et qui professait l’anticapitalisme» lorsqu’elle était étudiait à Sciences-Po. Avec son écolo-rebelle, il va faire la dure expérience du passage de la théorie à la pratique dans des sols brûlés par des années d’épandage de pesticides en tous genres. Car les néo-ruraux sont déterminés à mettre en œuvre une agriculture raisonnée, avec des techniques qui n’appauvrissent pas la terre et, bien sûr, sans chimie. En s’inspirant du cours de Combes, il va commencer par chercher les vers de terre dans le sol, à partir d’un mètre carré de test. Mais le résultat de sa «régénération lombricienne» est bien décevant. Le voilà contraint d’essayer autre chose. Il ensemence sa prairie. Mais loin de lui l’idée de demander conseil aux agriculteurs locaux, considérés comme héritiers de pratiques qui ont conduit au désastre écologique. Le productivisme, très peu pour lui. Peut-être que la petite épicerie bio de Laurent et Maria pourrait lui offrir un modèle, ayant finalement réussi à perdurer avec son idéal de décroissance. Anne semble du reste séduite par leurs idées et rêve de faire de leur propriété un modèle autosuffisant.
Kevin, quant à lui, veut rester à Paris, sans doute pour se prouver qu’un enfant de la classe ouvrière peut réussir. Dans la capitale, lui qui ne veut rien savoir du mariage et préfère les liaisons éphémères, se rêve entrepreneur. Sa start-up va produire des vermicomposteurs design. Il imagine déjà des usines un peu partout en France pour produire des millions de vers de terre capables de digérer des millions de tonnes de déchets. Mais il peine à trouver des capital-risqueurs pour financer ses premiers modèles. Puis il rencontre Philippine, qui s'enthousiasme pour son projet plus que pour ses performances sexuelles. Elle va lever des fonds et offrir à Kevin un poste de directeur dans l'usine qu'elle a réussi à financer, persuadée que malgré son ophiophobie, la théorie darwinienne était juste: «le lombric est l’animal le plus important de l’évolution naturelle». Ensemble, ils vont réussir à lever des fonds dans la Silicon Valley.
Gaspard Koenig a su trouver le ton idéal pour ce roman, entre idéalisme et dérèglement climatique, entre défense de la biodiversité et capitalisme conquérant. La satire convient parfaitement aux grandes envolées lyriques de ces deux héros imaginant ne pas se laisser entraîner dans l’éco-anxiété ambiante mais bien décidés à sauver la planète. Eux viendront démontrer, chacun à sa place, qu’il n’est pas trop tard ! Mais loin du manifeste écolo, l’auteur montre bien les paradoxes de cette transition écologique plus rêvée que concrètement mise en œuvre. Roman d’une génération inquiète, Humus esquisse des réponses, mais livre surtout un constat : il est vraiment temps d’agir !
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.
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Gaspard Koenig réussit le tour de force de réunir en un même livre partage de connaissances, humour grinçant savoureux sur les élites qui gouvernent la France, l'hypocrisie sans bornes des politiques RSE des entreprises qui tentent de ripoliner à grands coups de greenwashing leurs façades bien peu vertueuses, et de mettre en perspective les solutions existantes. Il se paye également le luxe de se mettre en scène dans son roman lors d'une brève apparition sous les traits d'un « certain Gaspard, essayiste qui se piquait d'être médiatique mais dont Kevin n'avait jamais entendu parler » (p.235).
Malgré un final, à y réfléchir pas si invraisemblable, mais quand même très (trop?) spectaculaire, un livre intéressant et original, dont on retiendra les vérités satiriques d'une humanité écartelée, dans sa course folle, entre son confort immédiat et ses craintes d'un avenir menaçant, autant que son exploit inattendu de passionner son lecteur pour les vers de terre.
Tout en rappelant le rôle fondamental des vers de terre, indispensables à la vie des sols, et pourtant souvent méprisés, Gaspard Koenig nous livre une satire de nos mœurs tant écologiques que financières absolument décapante. Les multiples rebondissements rendent la lecture très addictive, pour aboutir sur une fin quasi-apocalyptique tout aussi surprenante, mais n’est-ce pas là le chemin logique de toute cette violence et des excès de notre société contemporaine ?
Kevin et Arthur, étudiants en agronomie, n’ont qu’une seule idée en tête : changer le monde. Passionnés tous les deux par ce qui vit dans les sols, ils en font une force et livrent une bataille tambours battants. Mais ce qui peut finalement les rapprocher ne fait que les éloigner. Les chemins bien distincts que prennent les deux hommes s’annoncent périlleux et tout n’est pas bon à prendre.
J’ai refermé ce livre, qui fut bien laborieux à lire, en me demandant ce qu’il était : roman social, roman écologique, fable, essai ? Humus est un mystère pour moi.
Je n’ai pas accroché à cette « histoire de terre et d’hommes, dans la grande veine de la littérature réaliste. ». L’auteur a suivi à la lettre son plan d’écriture. Clac clac clac il enchaîne, pas de place à l’imprévu, tout doit rentrer dans ses cases.
Les personnages stéréotypés ne m’ont pas convaincu, le bobo et le paysan, la naturopathe, tout est trop simple, prévisible. Les lombrics, dont l’auteur déroule son catalogue de recherches sur 100 pages, avec des termes pointus, tu connais tant mieux, tu ne connais pas tant pis ! Prendre mon dictionnaire toutes les 2/3 lignes n’a pas aidé !
L’ambiance est froide, lisse, aucune place pour l’inattendu. De ce fait, je n’ai ressenti aucune émotion, juste un ennui profond.
Humus, ça passe ou ça casse !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/11/08/40099823.html
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