Au Caire, Tarek, jeune médecin, voit sa vie bouleversée lorsqu'il rencontre Ali, 17 ans
Au Caire, Tarek, jeune médecin, voit sa vie bouleversée lorsqu'il rencontre Ali, 17 ans
Que dire de plus sur ce roman qui met en scène Tarek médecin de profession, qui fuit à l'étranger parce qu'il ne s'est jamais remis de la mort de son amant, un prostitué, fils de Zabbalines, ces éboueurs du Caire qui trient les déchets à mains nues dans leur bidonville, abandonnant femme et famille que la manière dont se décrivent les éditions Alto au Québec :
"Alto aime la surprise, le dépaysement, les histoires plus grandes que soi, l'étrangeté, la confusion, les expériences littéraires réalisées au nom de l'amour des mots et de la langue, les livres qui transportent, confondent, choquent, émeuvent, remuent, posent des questions, bousculent les conventions et font germer les songes."
Parce que ce livre coche toute les cases !
1er coup de cœur de la rentrée littéraire 2023.
Ça commence par “toi”. Un “toi” en morceaux, dans le désordre, raconté dans une première partie par un “je” mystérieux. Quelques bribes d’enfance au Caire, la mort d’un père, une activité de médecin, l’amour d’une mère et d’une sœur, un mariage, des patients, des rencontres. Voilà tout ce que le narrateur sait de Tarek : “des poussières de toi laborieusement accumulées.”
Il faut attendre la deuxième partie intitulée “moi” - en écho au “toi” de la première -, pour connaître l’identité du narrateur. Cette âme qui voudrait tant savoir et qui ne sait rien, ou si peu. “Au début, j’ai cru que je pourrais raconter ton histoire, choisir des mots. Dire ce que je savais de toi, inventer le reste, te trouver des excuses, te décrire à la mesure de celui que j’aurais voulu que tu sois. Pis, j’ai cru que je pourrais rester extérieur à ce récit. C’était insensé.”
Comment écrire une absence ? Une vie qui ne peut qu’être imaginée, devinée, espérée ? C’est d’abord une question de choix. Développer des détails anecdotiques qui en disent long, des moments forts qui condensent toute une existence, des hypothèses à la fois timides et imprudentes : “encore aujourd’hui, il t’arrive de repenser à cette soirée.”
Tout ça pour créer une vérité, fragile et splendide, recroquevillée de pudeur et gonflée d’optimisme. Et pour le reste : “Mektoub, c’était écrit.”
Ce premier roman a le goût du miel et de la fleur d’oranger. Celui de l’ail, de la poussière, de la liberté et du manque. Celui des familles brisées, des femmes toujours dignes et des hommes qui doutent.
Années 80, au Caire, dans cette famille levantine, de confession catholique, bourgeoise, aux mœurs plus francophones, un narrateur nous embarque, à la deuxième personne du singulier, aux côtés Tarek et sa sœur Nesrine et de leur père médecin. Cet homme à la réputation assise ne laisse que peu de choix à son fils quand il sera grand, il deviendra lui aussi médecin et reprendra le cabinet de Dokki.
Par quelques ellipses de temps, l'auteur nous raconte aussi l'enfance de Tarek, le passé de cette Egypte des années 60, 70, la guerre des Six jours, de Nasser à Sadate, les bouleversements politiques, avant de revenir dans la vie de Tarek dont le père meurt prématurément.
Pour se démarquer de ce patriarche, Tarek ouvre un dispensaire dans la région du Moqattam où la misère est prégnante. Il y rencontre Ali et sa mère. Entre temps, Tarek s'est mariée à Mira, un amour de jeunesse. C'est une vie simple et ordonnée qui s'ouvre à lui mais c'est sans compter l'engagement de Tarek auprès d'Ali, son amour pour lui.
L'histoire ne peut se raconter sans en dévoiler plus. Notre narrateur ménage son suspense et le récit de Tarek, sa mère Mémie, sa soeur, la bonne Fatheya, un personnage important qui en sait plus que ce qu'elle veut bien en dire, s'écoule jusqu'aux années 2000, jusqu'à Montréal dans un dénouement qu'il faut lire pour le découvrir. La pudeur et le jeu des devinettes "qui suis-je ?" entre la soeur et le frère m'ont beaucoup touchées.
"Ce que je sais de toi" d'Eric Chacour est un roman qui explore les thèmes de l'identité, de la mémoire et des relations humaines.
La maîtrise de la narration, porteuse d'images et d'odeurs, sa capacité à créer des personnages complexes et à dépeindre des situations sociales et politiques également complexes en fait un premier roman remarquable et déjà remarqué par les critiques, à juste titre.
Je comparerais même Eric Chacour à Naguib Mahfouz par leur capacité à capturer la vie quotidienne en Égypte, ainsi que pour leur exploration des thèmes universels tels que l'amour, la politique, la religion et la condition humaine. Donc pour un premier roman, c'est juste incroyable de maitrise, un style d'écriture fluide, poétique et évocateur.
J'ai refermé ce livre le coeur rempli d'une grande tendresse pour ces personnages, il me manquait encore quelques pages.
Un coup de cœur pour se livre est une amitié sans faille c est beau ,et il tracé le destin de son pere malgré où il se passe des choses un roman troublant mais tellement vrai une très bonne lecture à découvrir avec plaisir
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