Sous les Vents de Neptune a été publié par les éditions Viviane Hamy en 2004. C'est le quatrième opus mettant en scène le commissaire Adamsbertg et son équipe. Il marque un tournant dans la carrière du commissaire qui rencontre de plus en plus d'hostilité ouverte de la part de ses...
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Sous les Vents de Neptune a été publié par les éditions Viviane Hamy en 2004. C'est le quatrième opus mettant en scène le commissaire Adamsbertg et son équipe. Il marque un tournant dans la carrière du commissaire qui rencontre de plus en plus d'hostilité ouverte de la part de ses collaborateurs, notamment son adjoint Adrien Danglard, mais également les lieutenants Favre et Retancourt qui pourtant, jusqu'à présent, le soutenaient plus ou moins.
L'histoire se situe un an après les événements relatés dans Pars vite et reviens tard. Le style, propre à l'auteur, mêle une langue imagée et riche à un ton souvent empreint de dérision et de fantaisie, de ténébreuse lumière: "Adamsberg marcha longtemps dans le froid des rues, serrant les pans de sa veste, son sac de voyage toujours à l'épaule. Il traversa la Seine puis grimpa sans but vers le nord, pensées entrechoquées dans sa tête. Il aurait souhaité devenir au moment paisible où, trois jours plus tôt, il appliquait sa main sur la calandre froide de la chaudière. Mais depuis il semblait s'être produit des explosions de tous bords, comme le crapaud qui fumait. Plusieurs crapauds qui fumaient ensemble et qui avaient explosé à de courts intervalles." (Page 99).
Thème principal: la tolérance: "Voilà, dit Adamsberg. Tâchez de saisir et évitez l'ironie facile, ou c'est la mission tout entière qui tombe à l'eau...Je compte sur vous pour ne pas vous conduire en touristes, parisiens qui plus est, parlant fort et dénigrant tout." (Pages 109-110).
Octobre. Adamsberg s'apprête à s'envoler pour le Québec pour un stage de deux semaines ciblé sur le traitement des empreintes génétiques. Mais un malaise diffus l'assaille. Avec l'aide de Danglard, qui lui explique la signification d'un tableau représentant le dieu Neptune, il comprend ce qui le trouble: la lecture d'un article dans le journal relatant le meurtre d'une jeune fille de trois coups de couteau dans le ventre, pour lequel Vétilleux, un vagabond, a été arrêté, lui rappelle une douloureuse affaire survenue trente ans plus tôt.
A l'époque, son frère, Raphaël, avait été inculpé du meurtre de sa fiancée selon le même modus operandi. Le jeune policier qu'il était avait épargné la prison à Raphaël en falsifiant le dossier à charge, mais il n'était parvenu ni à l'innocenter, ni à faire inculper le véritable meurtrier, malgré son identification certaine. Car l'assassin de la jeune fille n'était autre qu'un juge respecté.
Tenace et déterminé, Adamsberg l'avait traqué pendant des années jusqu'à sa mort, perdant alors tout espoir d'innocenter et de réhabiliter la réputation de son frère, détruit moralement et physiquement par cette terrible affaire. Pourtant, quatorze ans plus tard, et contre toute logique, le commissaire reprend sa traque. Mais cette fois, l'ennemi se montrera implacable.
Enquête difficile à plus d'un titre pour Adamsberg qui se heurte de plus en plus souvent à la sourde hostilité des membres de son équipe qui ont du mal à comprendre et accepter son mode de fonctionnement déconcertant pour ceux qui ne le connaissent que superficiellement. D'autant qu'il se retrouvera pris au piège et soupçonné du meurtre de la jeune Noëlla par la police québécoise. Pour se tirer de ce mauvais pas, il ne pourra compter que sur la loyauté du lieutenant Retancourt et la fidélité de Danglard, malgré leurs récentes dissensions.
Le +: roman foisonnant développant les fils de plusieurs histoires entremêlées dont on se demande s'ils se rejoindront à la fin pour ne plus former qu'un seul récit.
Le succès jamais démenti de la série repose sur la capacité de l'auteur à défier les conventions du genre pour aboutir à des oeuvres originales, attachantes, que l'on dévore sans en laisser une miette.
Qu'ajouter de plus sinon que, une fois encore, Fred Vargas nous bluffe par son talent exceptionnel à créer des intrigues originales, captivantes, animées par des dialogues savoureux et par des personnages hauts en couleur, aucunement caricaturaux, revendiquant leur existence comme de vraies personnes, avec leurs doutes, leurs faiblesses, leurs défauts et leurs qualités, leurs croyances et leurs blessures.
Ecouter les orgues dans l'Eglise Saint-Eustache aux piliers interminables, parcourir la rue Rambuteau, la rue Saint-Denis, la rue de la Verrerie et l'Eglise Saint-Mérri (dans le "7° Templier" de Ravenne et Giacometti). Tout ce quartier est très vivant chargé d'histoire et très populaire. JM ps : les jardins des Halles étaient assez mal fréquentés d'où les travaux en cours (trop de zones d'ombres propices aux petits trafics...).