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L'empire de la poussière

Couverture du livre « L'empire de la poussière » de Francesca Manfredi aux éditions Robert Laffont
Résumé:

Valentina, douze ans, a une grand-mère pieuse et sévère et une mère sublime et insaisissable. Le père est absent la plupart du temps et se contente de faire des apparitions dans la vieille maison de campagne où les trois femmes cohabitent. Ses murs sont épais et ne sont percés que de rares... Voir plus

Valentina, douze ans, a une grand-mère pieuse et sévère et une mère sublime et insaisissable. Le père est absent la plupart du temps et se contente de faire des apparitions dans la vieille maison de campagne où les trois femmes cohabitent. Ses murs sont épais et ne sont percés que de rares fenêtres, ses fondations sont imposantes mais fragiles ; dans la région, on l'appelle la maison aveugle , un empire de poussière qui a l'air d'exister depuis toujours. C'est l'été 1996 et un événement vient troubler les longues journées de vacances : le corps de Valentina change et tout autour d'elle semble vouloir crier le secret qu'elle a choisi de garder. La mère et la grand-mère deviennent de plus en plus distantes tandis que la maison elle-même semble vibrer et s'animer d'étranges présages. Alors que grenouilles, moustiques et sauterelles envahissent les champs alentour et progressent jusqu'à la bâtisse, Valentina explore le terrain dangereux de l'adolescence, découvrant les amitiés fusionnelles et leurs points de rupture, la sensualité âpre et curieuse ainsi que l'énergie féminine et mystique de la nature, la possibilité de mentir pour conserver l'illusion que tout résiste au temps, que rien ne change jamais.
Un premier roman qui mêle avec brio réalisme social et réalisme magique dans un tourbillon qui sème perpétuellement le doute.

Un roman dense et beau, au registre onirique et poétique, jamais macabre. La Repubblica.

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Avis (1)

  • « D’abord arriva le sang » Ainsi commence l’histoire de Valentina, qui, à l’aube de ses douze ans, refuse de quitter l’enfance. Elle est la fille de « la maison aveugle » nommée ainsi « à cause de ses petites fenêtres, présentes sur trois côtés et absentes sur le quatrième qu’on voyait en...
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    « D’abord arriva le sang » Ainsi commence l’histoire de Valentina, qui, à l’aube de ses douze ans, refuse de quitter l’enfance. Elle est la fille de « la maison aveugle » nommée ainsi « à cause de ses petites fenêtres, présentes sur trois côtés et absentes sur le quatrième qu’on voyait en arrivant de la route » Elle vit là, entre sa mère, belle et versatile, et sa grand-mère, autoritaire et pieuse à l’excès. L’aïeule est la matriarche de cette maison où les hommes ne restent jamais longtemps. Ne dit-on pas au village qu’elles sont sorcières ?
    Valentina nous raconte avec l’imagination d’une enfant élevée au milieu des animaux de la ferme et dans la religion de l’aïeule, cette découverte de la puberté et ces émois qui la bouleversent. Elle n’a qu’une amie, Ilaria, mais son amitié sera mise à rude épreuve.
    Ce roman pourrait n’être qu’une histoire d’apprentissage, celle d’une enfant qui découvre dans le secret les pulsions du sexe mais veut retarder le moment d’entrer dans le monde des adultes. Mais il y a une autre dimension où nous entraîne l’auteur, un registre merveilleux. Des phénomènes inexpliqués frappe la « maison aveugle », Après le sang qui s’infiltre jusque dans la maison, il y a l’invasion des grenouilles, la maladie des moutons, les sauterelles qui envahissent tout, les mouches, la grêle…tout cela nous ramène à la Bible et aux dix plaies d’Egypte. Et puis, ce mystère de la transmission entre ces femmes où la mort n’est jamais loin, cette faute originelle qu’il faut expier par des prières incessantes, pèsent sur leur existence.

    Avec ce parti pris de donner la parole à Valentina, Francesca Manfredi nous plonge avec une candeur, une simplicité qui s’avèrent d’une redoutable efficacité dans une histoire forte. Les personnages féminins sont denses à côté d’une figure paternelle évanescente.
    Je me suis particulièrement attachée au personnage de Valentina qui fait ses premiers pas dans l’adolescence et j’ai aimé suivre sa métamorphose durant cet été 1996.

    Le style, très fluide, teinté de poésie, participe à la beauté de ce récit initiatique teinté de merveilleux.
    Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour cette belle découverte.

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