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Le merle de novembre

Couverture du livre « Le merle de novembre » de Charles-François Landry aux éditions Bernard Campiche
Résumé:

Pour qui ne le voit que de loin, pour qui ne lit que comme nous nous lisons les uns les autres, dans le métier, c'est-à-dire pas tous les livres mais un livre de temps en temps, C.-F. Landry apparaît à la fois comme un homme des plus larges contacts humains, car le contact de l'écrivain avec le... Voir plus

Pour qui ne le voit que de loin, pour qui ne lit que comme nous nous lisons les uns les autres, dans le métier, c'est-à-dire pas tous les livres mais un livre de temps en temps, C.-F. Landry apparaît à la fois comme un homme des plus larges contacts humains, car le contact de l'écrivain avec le monde, c'est son oeuvre.
OEuvre dense, oeuvre continue, mais généreuse et abondante, que celle de cet écrivain qui ne veut être qu'écrivain, et ne veut vivre que de sa plume, dans les sens que peut avoir le mot : vivre.
{...} J'ai fait la connaissance de Landry et de son oeuvre - c'est du reste le contraire qu'il faudrait dire - en 50, quand il reçut le Prix Veillon pour La Devinaize. J'avoue ne pas savoir où se trouve la contrée dans laquelle se passe ce roman. Ce lac de Bret, que je ne sais où situer, existe pourtant encore en moi dans austérité voilée par des brumes... je vois un petit garçon, une femme seule devant la vie, leur complicité entre le bonheur d'hier, la lutte pour l'existence d'aujourd'hui et, au-delà de ces événements, quelque chose de tendre qui survit à la lecture et au déroulement de l'histoire.
Ce mot d'histoire que je viens d'écrire signifie en réalité : «le récit » Le récit, c'est par excellence, le domaine du romancier. Je sais bien que, lorsque le récit se charpente, s'étend, se gonfle, il devient une histoire, et je sais bien aussi qu'au-delà de l'histoire il y a l'Histoire. Récit, histoire et Histoire font partie du domaine de C.-F.
Landry. Par trois fois, au moins, à ma connaissance, il s'est avancé jusque dans la zone réservée à l'Histoire, pour y trouver Saint-Augustin, Charles de Bourgogne et ce Jean-Daniel-Abraham Davel que presque tous les Français, même cultivés, ignorent.
Comme je comprends cet intérêt passionné d'un fils de Lausanne pour ce héros de l'histoire de sa ville ! Et j'ai ressenti comme une angoisse sacrée quand j'ai découvert que le 22 avril 1723, alors que Davel mourait dans les supplices à Lausanne, trois hommes et une femme de mon pays mouraient aussi sur l'esplanade de Montpellier, pendus et étranglés pour avoir pratiqué la religion d'Henri IV! Ces plongées dans les malheurs du passé sont, peut-être, un des moyens les plus sûrs, pour chacun de nous, de toucher au fond de nous mêmes et de découvrir en nous nos plus justes maximes de vivre.
{...} Voilà, du moins, ce que je crois entrevoir de cet écrivain perdu dans cette Helvétie intérieure, qui n'est, au fond, qu'une part du royaume de l'esprit, royaume si recoupé de vallées et de hautes crêtes que nous y cohabitons bien souvent sans savoir que nous y sommes si proches les uns des autres... je crie donc de ma vallée vers la sienne : « Salut, Landry ! » pour qu'il sache que je suis là.

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