Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Mayumi Inaba

Mayumi Inaba
Née en 1950, Inaba Mayumi gagne à seize ans un concours de poésie organisé par l'influent magazine Bungei Shunjû, et remporte à vingt-trois ans un prix pour son premier récit. Depuis elle publie romans et nouvelles, qui ont entre autres été couronnés par le prix Kawabata et le prix Tanizaki. Voir plus
Née en 1950, Inaba Mayumi gagne à seize ans un concours de poésie organisé par l'influent magazine Bungei Shunjû, et remporte à vingt-trois ans un prix pour son premier récit. Depuis elle publie romans et nouvelles, qui ont entre autres été couronnés par le prix Kawabata et le prix Tanizaki.

Avis sur cet auteur (8)

  • add_box
    Couverture du livre « 20 ans avec mon chat » de Mayumi Inaba aux éditions Picquier

    Sandrine Fernandez sur 20 ans avec mon chat de Mayumi Inaba

    Quand la narratrice (double de l’autrice) découvre un chaton abandonné dans une ruelle de Tokyo, elle ne s’imagine pas qu’elle a trouvé là, non pas un animal de compagnie, mais un membre de sa famille, le compagnon d’une vie, une muse, un pilier. C’est en effet pendant vingt ans qu’elle va...
    Voir plus

    Quand la narratrice (double de l’autrice) découvre un chaton abandonné dans une ruelle de Tokyo, elle ne s’imagine pas qu’elle a trouvé là, non pas un animal de compagnie, mais un membre de sa famille, le compagnon d’une vie, une muse, un pilier. C’est en effet pendant vingt ans qu’elle va partager son quotidien avec Mî, à la campagne ou à la ville, avec son mari, puis seule, toujours ensemble malgré les obstacles.

    Le Japon et l’amour d’un chat, cela aurait pu être le combo gagnant pour une histoire sincère et touchante.
    Cependant, il y a quelque chose de dérangeant dans l’attachement de la narratrice à sa chatte. Si bien sûr elle fait tout pour que Mî soit heureuse, allant jusqu’à cacher son existence à ses propriétaires, une part d’égoïsme vient se nicher dans toute cette affection. Habituée à la campagne, à la chasse nocturne, aux amours clandestines, la pauvre féline se voit soudainement transplanter dans un minuscule studio tokyoïte, privée de sorties et de nature. Mais le pire reste l’acharnement de sa propriétaire à la maintenir en vie quand son corps, ses organes, son esprit ne tiennent plus qu’à un fil. L’autrice va très loin dans l’aide qu’elle lui apporte mais pour quoi, pour qui ? La chatte est en souffrance et n’aspire qu’à quitter ce monde, mais l’autrice s’avère incapable de la laisser partir en paix…
    Si cet aspect est plus triste qu’émouvant, il reste l’histoire d’une femme, le portrait d’une Japonaise confrontée à l’échec de son mariage, à son désir de s’accomplir, à sa recherche du bonheur. Et l’on ne peut nier le lien très fort qui l’unit à son animal. Avec Mî, elle a appris une autre manière de voir les choses de la vie. La chatte est une présence rassurante, apaisante, amicale.
    Encore une fois, c’est vraiment la fin qui gâche la douceur et la beauté du texte. Dommage.

  • add_box
    Couverture du livre « La péninsule aux 24 saisons » de Mayumi Inaba aux éditions Picquier

    Sy Dola sur La péninsule aux 24 saisons de Mayumi Inaba

    La narratrice décide de quitter Tokyo où elle ne se sent plus en phase avec elle-même, pour s'installer sur la presqu'île de Shima, en bordure des falaises qui longent l'estuaire. Elle va réapprendre le rythme du temps ancien qui fait qu'une année se divise en vingt quatre saisons, un rythme...
    Voir plus

    La narratrice décide de quitter Tokyo où elle ne se sent plus en phase avec elle-même, pour s'installer sur la presqu'île de Shima, en bordure des falaises qui longent l'estuaire. Elle va réapprendre le rythme du temps ancien qui fait qu'une année se divise en vingt quatre saisons, un rythme plus lent, plus en harmonie avec la nature qui s'avère bienveillante quand on prend le temps de l'écouter. Elle va redécouvrir la notion de solidarité, d'entraide entre voisins, d'échanges et faire naître de fortes relations comme celle qu'elle entretient avec l'apicultrice Kayoko.

    J'ai beaucoup aimé ce livre empreint de douceur, de profondeur, où chacun prend conscience de ce qu'il l'entoure et essaie à sa manière de la préserver, où l'on découvre l'humanité dans l'entraide, la bienveillance entre voisins (et cela nous manque cruellement en ville). Il y a aussi de la générosité avec l'accueil de la maman handicapée afin de lui offrir le plaisir de contempler le luciole et de la poésie avec la description des paysages, des lieux. On prend le temps de savourer ce livre au rythme des vingt quatre saisons qui passent doucement. La lecture de ce roman est comme une parenthèse de quiétude, de sérénité dans notre vie trépidante.

    Ce livre nous offre la possibilité de repenser notre vie et de nous recentrer sur l'essentiel. C'est vraiment un gros coup de coeur pour ce livre acheté sur un coup de tête tellement la couverture est belle.

    https://quandsylit.over-blog.com/2022/09/la-peninsule-aux-24-saisons-mayumi-inaba.html

  • add_box
    Couverture du livre « La péninsule aux 24 saisons » de Mayumi Inaba aux éditions Picquier

    Salix_alba sur La péninsule aux 24 saisons de Mayumi Inaba

    Enfin un roman qui sort du lot, un roman où l’action, le suspens, n’éclatent pas au fil des chapitres. Où l’éternité est laissée au temps. Où la parole s’efface à l’écoute de la Nature ; où la vision s’attarde au vol majestueux des papillons. Bref un roman qui se savoure non seulement avec les...
    Voir plus

    Enfin un roman qui sort du lot, un roman où l’action, le suspens, n’éclatent pas au fil des chapitres. Où l’éternité est laissée au temps. Où la parole s’efface à l’écoute de la Nature ; où la vision s’attarde au vol majestueux des papillons. Bref un roman qui se savoure non seulement avec les métaphores mais également avec le temps qui suspend son vol.

    Une vieille japonaise, arrive à un tournant de sa vie et décide, après avoir perdu une amie et quelques déboires sentimentaux, de faire le point, et part dans la péninsule de Shima, à quelques heures de de Tôkyô, dans un lieu retiré où elle a tissé des liens et qui lui donnera l’envie de continuer à vivre, et qui deviendra son intime cachette. Un lieu pour se retrouver et jouir de la paix dans la nature.

    À Tôkyô, elle utilisait un calendrier de 12 mois, mais dans ce lieu elle accroche au mur un qui met en valeur les vingt-quatre moments des saisons de l’année. Qui divise chaque mois avec les tâches afférentes à celles-ci : entretien du jardin, traitements des plantes, etc.

    Une ode à l’ataraxie, à l’observation des composantes de la forêt, à l’ineffable plaisir d’être absorbé par la densité du silence, au cours de la rivière qui jamais ne tarit ; écouter, voir et sentir la symphonie de la forêt.

    Un merveilleux moment de lecture, où la pensée prime sur l’action ; un style agréable et sans fioriture qui m’a derechef ébloui. Un instant de lâcher-prise pour se laisser emporter au firmament du plaisir.

  • add_box
    Couverture du livre « La péninsule aux 24 saisons » de Mayumi Inaba aux éditions Picquier

    Sandrine Fernandez sur La péninsule aux 24 saisons de Mayumi Inaba

    Ce sont d’abord les falaises qui l’ont séduite, blanches, abruptes, léchées par le Pacifique. Le calme et la nature ont fini de la convaincre de se faire construire une maison, près des bois et d’un marais, loin de la vie trépidante qu’elle mène à Tokyo, dans la péninsule de Shima. Puis, lasse...
    Voir plus

    Ce sont d’abord les falaises qui l’ont séduite, blanches, abruptes, léchées par le Pacifique. Le calme et la nature ont fini de la convaincre de se faire construire une maison, près des bois et d’un marais, loin de la vie trépidante qu’elle mène à Tokyo, dans la péninsule de Shima. Puis, lasse des allers-retours entre son studio de la capitale et son havre campagnard, elle a décidé de venir y passer une année complète. Douze mois rythmés par les vingt-quatre saisons du calendrier traditionnel japonais.

    Une femme fait une parenthèse dans sa vie et nous offre une bulle de douceur et de poésie. Le travail de la terre, la cueillette de fruits des bois, la préparation de confitures, de longues promenades dans la nature sont ses seules occupations, avec parfois une visite à la miellerie de son amie ou une fête au hameau. Le temps passe paisiblement et elle note dans son journal de bord, le rythme des saisons, l’évolution de la nature, son adaptation à ce milieu qui lui est étranger. Sa mère ou sa sœur viennent parfois lui rendre visite, sans toutefois troubler le calme de cette nouvelle vie. Elles marchent dans les champs ou dans les bois, observent les lucioles, se nourrissent des produits de la nature.
    Il ne se passe rien dans ce roman, rien au sens d’action trépidante. Mais on se laisse bercer par la sérénité qui s’en dégage. C’est un roman qui met les cinq sens en éveil. On y ressent la chaleur du soleil ou le froid de l’hiver sur la peau. On y voit la beauté d’une nature intacte, de l’océan déchaîné, des falaises escarpées. On y sent l’odeur de la forêt profonde ou celle de la putréfaction des marais. On y goûte les fraises des bois, le miel, le tofu, le soju. On y entend le chant des oiseaux, le coassement des crapauds, le bruit furtif des animaux des bois.
    Un roman reposant, qui fait du bien, qui sublime l’idée de vivre en harmonie avec la nature, loin du tumulte des villes, en partageant du temps, des vivres, des conversations avec ses voisins, en regardant son chat retourner à l’état sauvage, en savourant chaque minute du temps qui s’écoule. Une parenthèse enchantée.

Récemment sur lecteurs.com