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Chronique déjà parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, une fois n’est pas coutume, il ne s’agit pas d’une BD mais bien d’un « Beau », très beau même, livre d’entretiens entre Numa Sadoul et André Franquin. Autre fois qui n’est pas coutume, je ne l’ai pas entièrement lu avant de me présenter devant vous pour le chroniquer. Mais bon, les 230 pages que j’ai dévorées me semblent suffisantes pour vous en dire tout le bien que j’en pense.
Il se trouve que je l’ai reçu relativement tardivement et que je tiens absolument à publier cette chronique AVANT les fêtes de Noël car oui, il s’agit du cadeau idéal pour tout bédéphile qui se respecte. D’abord parce qu’il s’agit de Franquin et que, à titre personnel, je le considère comme le plus grand auteur de BD franco-belge parmi des dizaines d’auteurs eux-mêmes fabuleux (question de goût… Je ne dis pas qu’il est forcément le plus grand, mais, pour moi, c’est le cas… Un peu comme Les Beatles, Chaplin ou Brassens…). Ensuite, parce que, outre le sujet, c’est aussi la façon dont il est traité qui m’a convaincu.
En effet, Numa Sadoul s’entretient avec Franquin non comme un journaliste (même un bon, hein…) mais bien comme un ami. Et, à ce titre, il se permet des remarques, des « relances », des coups de gueule presque, que ne se permettraient jamais un journaliste (sauf peut-être certains à l’égo sur-dimensionné, dans l’audio-visuel d’aujourd’hui, mais uniquement pour de basses raisons de recherche de buzz…) mais qui sont effectivement la marque de l’ami qui dit ce qu’il pense et pas forcément ce que l’autre veut entendre.
Après, ça ne veut pas dire que Sadoul ne porte pas une très grande admiration à Franquin, mais il n’en garde pas moins la liberté de lui « rentrer dedans » quand celui-ci part vraiment trop loin dans l’auto-négation de son talent et dans la critique de sa production en tant qu’auteur de BD (ce qui arrive assez régulièrement…).
Côté Franquin, ce qu’il dit est vraiment très intéressant. On en apprend un peu plus sur la dépression chronique dont il souffre et dont un épisode particulièrement fort d’une paire d’année vient de se produire autour de 1982-83. On réalise surtout que sa légendaire modestie (qui est TOUT sauf de la fausse modestie) et clairement liée à son état psychique puisque le dénigrement permanent de son talent et de sa propre personne lui rend la vie difficilement supportable…
Mais bon, je vous rassure, même si un passage lui est consacré, on ne parle pas que de sa « déprime »… Bien au contraire… La première partie aborde notamment ses débuts et ses relations avec le milieu de la BD. On y retrouve un Franquin anti-conformiste et anticlérical (tout ce que j’aime !!!) et drôle au possible. C’est une sorte de résumé biographique de sa carrière et de tout ce qui, dans sa vie, peut y être lié.
Ensuite, on rentre dans le dur, si je puis dire, puisque les deux hommes passent en revue, méthodiquement, les uns après les autres, tous les albums de BD que l’auteur Belge a publi&é jusqu’à 1985 (année des entretiens). Le ton est toujours amical, mais si Franquin porte globalement un regard assez sévère sur sa production passée, il n’est tout de même pas avare d’informations et autres anecdotes concernant ses BDs.
En tout cas, ce livre est vraiment une mine d’or pour qui s’intéresse à la Bande Dessinée franco-belge dans son ensemble et à André Franquin en particulier. Et, évidemment, cela va de soi, c’est une très belle idée de cadeau de Noël pour votre entourage. Alors n’hésitez pas une seconde et foncez chez votre libraire !
Un accès à quelques dessins que Franquin (Ramonet dans l'intimité) délivrait dans sa famille à l'occasion d'anniversaires ou d'autres événements joyeux. Ces "dessins de famille" sont rendus accessible par Isabelle Franquin (la fille d'André) qui, regardante de l'œuvre de son père (cf. les récents tensions sur une possible suite à Gaston), considère qu'il avait ouvert la porte en laissant publier quelques uns de ces dessins ; et que, c'est aussi une occasion de voir évoluer certains de ses traits au fil du temps.
Si il n'y a rien de fondamentalement nouveaux dans les dessins du maestro, s'expriment néanmoins des sentiments forts et cette sensibilité si particulière de Franquin qu'il savait restituer dans ses coups de crayon (et de couleurs).
Les 4 derniers tomes d'Isabelle...
L'introduction du jeune Nico.
Les dessins sont toujours très beaux, mais les récits ne semblent faits que pour exposer des dessins. Je me suis fortement ennuyé, les 4 histoires sont assez pauvres, deux récits de dérive sectaire. Le pauvre M. Boulier (chef compta de chez Dupuis, également présent dans Gaston Lagaffe) avait raison d'inciter à acheter les anciens albums (running gag à peu près toutes les 10 pages...).
Les nombreux jeux de mots graveleux sous entendus (dans le c..., Lulu) sont assez pourris et montrent que cette BD se cherchait en terme d'auditoire (entre un univers propret plutôt enfantin et une cible adulte bêta).
Déception, mais je pense malheureusement qu'on peut se passer de leur lecture.
Pas fanatique de cette histoire.
Il s'agit d'une enième attaque de Kalendula sur Hermès pour retrouver sa jeunesse. Ça commence un peu à tourner en rond (à mon goût)...
Par ailleurs, il est fait maintes fois référence (running gag) au service comptable et à Joseph Boulier son responsable (également représenté chez Gaston, donc probablement grand copain de Franquin), pour encourager les lecteurs à l'achat des autres albums de la collection.
Pour l'histoire, c'est ce même Joseph Boulier qui décidera de l'arrêt de la série quelques albums + tard. Elle n'etait apparemment pas assez rentable. Ambiance...
J'ai quand même aimé l'idée qu'une histoire Dupuis puisse se traiter en moins de 44 planches si elle ne s'y prête pas (ici 38 planches seulement, complétées par une historiette de 6 planches, "l'averse inverse" présente elle un intérêt très réduit, malheureusement).
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