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Une vie en l'air

Couverture du livre « Une vie en l'air » de Philippe Vasset aux éditions Fayard
  • Date de parution :
  • Editeur : Fayard
  • EAN : 9782213710099
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

C'est une ligne de béton tendue à dix mètres au-dessus de la Beauce, qui barre depuis toujours le paysage de son enfance.
Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l'heure sur coussins d'air : l'aérotrain, invention futuriste née de... Voir plus

C'est une ligne de béton tendue à dix mètres au-dessus de la Beauce, qui barre depuis toujours le paysage de son enfance.
Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l'heure sur coussins d'air : l'aérotrain, invention futuriste née de l'imagination de l'ingénieur Jean Bertin et conçu pour relier, à très grande vitesse, les centres urbains de la France pompidolienne. Si le projet fou de Bertin a fait long feu, cette ruine du futur, elle, est restée debout, absurde, au milieu des champs.
Enfant, puis adolescent, le narrateur a fait de ce môle abandonné un domaine, passant des heures, des jours entiers à scruter le paysage comme s'il s'agissait d'un diorama, à observer la vie alentour et les allées et venues en contrebas.
Jamais il n'est descendu de ce perchoir. Cette existence suspendue s'est poursuivie pendant trente ans, en parallèle à la vie réelle. Le paysage a changé, le rail aérien s'est effondré en plusieurs endroits mais le narrateur a continué d'habiter la jetée, songeant même à l'acquérir, et à en déclarer l'indépendance.
Que faire de la hantise ? Comment vivre habité ? L'écriture peut-elle ressaisir un lieu, et faire d'une retraite un monument ?

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Avis (1)

  • Philippe Vasset grandit dans la région orléanaise, région qui vit aussi la naissance de l'aérotrain de Jean Bertin. Cet engin, censé être le train rapide du futur ne connut jamais le succès, mais les infrastructures, gros blocs de béton, monorails et terrasses elles aussi en béton restèrent,...
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    Philippe Vasset grandit dans la région orléanaise, région qui vit aussi la naissance de l'aérotrain de Jean Bertin. Cet engin, censé être le train rapide du futur ne connut jamais le succès, mais les infrastructures, gros blocs de béton, monorails et terrasses elles aussi en béton restèrent, faisant la joie des jeunes des alentours, des amours qui avaient besoin de se cacher et des solitaires comme Philippe Vasset qui aimait passer du temps sur la terrasse, en hauteur. C'est sa relation avec l'aérotrain et surtout avec ses vestiges que l'auteur raconte dans ce livre.

    Le moins qu'on puisse dire c'est que l'on n'est pas dans un livre maintes fois lu. Original, d'abord parce que c'est l'histoire de l'auteur, ensuite parce qu'il parle d'un projet fou et inventif qui ne fut jamais exploité et d'une relation forte entre l'enfant puis l'homme et la machine et surtout l'infrastructure qui permit à icelle d'être testée. L'homme qui se définit lui-même comme "Toxicomane de l'aérotrain" n'aura de cesse de le mettre en avant, de sauver ce qui reste, allant jusqu'à tenter de s'approprier la terrasse sur laquelle il passait de longues heures.

    Plus globalement, Philippe Vasset parle d'aménagement du territoire, d'urbanisation, de sauvetage des sites industriels qui n'ont pas toujours la côte contrairement aux sites historiques, et pourtant on peut faire des choses très bien avec ce genre de lieux (cf. le Hangar à bananes de Nantes et tout le site des Machines de l'île).

    Il parle aussi de lui et de cette étrange attrait pour l'aérotrain : "Toxicomane de l'aérotrain, j'essayai de tempérer mon addiction par d'autres substances. J'entamai une collection de routes abandonnées, pour voir si elles me procuraient des sensations aussi fortes que le viaduc de Jean Bertin" (p.134) et des dérivés qu'il va chercher un peu partout, des routes abandonnées, des immeubles vides, ...

    Très bien écrit, on ne s'ennuie pas grâce à une construction en quatre parties, inégales en nombres de pages mais qui allègent le propos. Voici un récit pas banal, qui, semble dans la veine de ce qu'écrit Philippe Vasset, puisque son Journal intime d'un marchand de canon était déjà très bon.

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