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Traité de la mort sublime

Couverture du livre « Traité de la mort sublime » de Daniel Salvatore Schiffer aux éditions Alma Editeur
Résumé:

« Est sublime ce en comparaison de quoi tout le reste est petit ». Ainsi parla Emmanuel Kant, nous rappelle Daniel Salvatore Schiffer. Comprenons : depuis Socrate on estimait que le Beau pouvait se définir clairement, de façon précise et bien réglée. Il existait un Beau idéal, harmonieux,... Voir plus

« Est sublime ce en comparaison de quoi tout le reste est petit ». Ainsi parla Emmanuel Kant, nous rappelle Daniel Salvatore Schiffer. Comprenons : depuis Socrate on estimait que le Beau pouvait se définir clairement, de façon précise et bien réglée. Il existait un Beau idéal, harmonieux, proportionnel, codifié. Voici qu'Emmanuel Kant (qui n'était pas un fantaisiste) nous dit autre chose. Il parle du « sublime », de ce qui est placé « très haut ». Le sublime, c'est une force qui va, sans mesure. Le sublime, ce n'est pas forcément beau ; le sublime, c'est grand.

Touché de plein fouet par l'album Blackstar (2016) de David Bowie, le philosophe Schiffer retrouve chez le rocker « glamourous » le traitement superbe et désinvolte de la mort qui hante sa propre réflexion. On parlait jadis d'une « belle mort », acceptée, cadrée, respectant les règles. De Socrate jusqu'à David Bowie, Schiffer invite le lecteur à méditer autrement sur l'art de mourir. À la manière des dandys.

Dandy suprême, Bowie fait de sa vie une oeuvre d'art, et, de sa personne, une oeuvre d'art vivante. Et sa mort fut une autre oeuvre d'art. Sublime, forcément sublime, eût dit Marguerite Duras. L'« informe » ou le « difforme » - le « laid » - peuvent acquérir en art, lorsqu'ils se voient « sublimés » par le génie de l'artiste, une valeur de transcendance.

Unissant l'art et l'esthétique, le Traité de la mort sublime se situe aux confins de la philosophie, de la littérature (roman et poésie) et de l'art (esthétique). Généreux, foisonnant, Daniel Salvatore Schiffer célèbre - de manière paradoxale et réjouissante - un dandysme métaphysique. Son manifeste, nourri d'exemples, est aussi une anthologie, riche en découvertes. Outre les maîtres de la philosophie et de la littérature - de Platon à Levinas, de Baudelaire à Cocteau - on appréciera sa joyeuse incursion dans le domaine de l'art, y compris moderne et contemporain, à travers, notamment, Andy Warhol, Luchino Visconti, Leonard Cohen, Serge Gainsbourg, Bashung, Barbara...

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