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Il existe, en France, un peu plus de quatre-vingts collèges qui portent le nom de Prévert - outre une dizaine de lycées !
Prévert, c'est l'éclectisme forcené. Des poèmes aux scénarios, des chansons aux collages, il ne s'interdit rien. Il essaie.
Il croit aux télescopages, aux interférences, aux conjonctions, aux tentatives. Il passe d'une discipline à l'autre avec une aisance confondante. Avant 1950, on le connaît plutôt comme scénariste, et quel scénariste - Arletty, Gabin, Morgan, toute la lyre. Mais quand Paroles explose (un million d'ouvrages vendus), c'est l'écrivain qui se retrouve à l'avant-scène. Il commente ses oeuvres sur un ton bourru, la cigarette au bec, clamant tranquillement qu'il aime ce qu'il aime et qu'il n'aime pas ce qu'il n'aime pas. Et l'on risque d'oublier son extrême complicité avec les musiciens manouches, ou son rôle central dans le groupe Octobre qui, dans les années 30, s'en allait jouer aux portes des usines. Prévert, c'est aussi l'obsession farouche de rester artisan, artisan indépendant. Hervé Hamon a esquissé un portrait biographique. En lisant son texte, nous sommes dans le Paris d'avant, Doisneau à sa droite et Brassai à sa gauche ou inversement.
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