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Lorraine connection

Couverture du livre « Lorraine connection » de Dominique Manotti aux éditions Rivages
  • Date de parution :
  • Editeur : Rivages
  • EAN : 9782743615666
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

A Pondange en Lorraine, l'usine Daewoo fabrique les tubes cathodiques de téléviseurs qui seront assemblés dans une filiale polonaise. C'est la seule source d'emplois dans cette région sidérurgique autrefois prospère et aujourd'hui complètement sinistrée. Alors, même si l'usine détient des... Voir plus

A Pondange en Lorraine, l'usine Daewoo fabrique les tubes cathodiques de téléviseurs qui seront assemblés dans une filiale polonaise. C'est la seule source d'emplois dans cette région sidérurgique autrefois prospère et aujourd'hui complètement sinistrée. Alors, même si l'usine détient des records d'accidents, même si la direction coréenne fait peu de cas des ouvriers, chacun s'accroche à un travail qui est une nécessité vitale. Jusqu'au jour où un énième accident se produit à l'atelier de finition : une jeune ouvrière enceinte de six mois est électrocutée. Mais le contremaître tente de minimiser " l'incident " et parle de reprendre immédiatement le travail. Rolande, la chef d'équipe, y voit une provocation et le gifle. Après quoi, c'est l'escalade. Rolande est licenciée, la révolte gronde et l'usine se met en grève. Les salariés se prononcent pour une occupation afin d'empêcher la direction de déménager les stocks. Mais alors que les grévistes s'organisent pour passer la nuit sur place, l'usine prend feu. Le lendemain, il ne restera plus que des cendres à la place de l'atelier de finition. L'incendie est-il lié au mouvement d'occupation ? Des palettes de bois enflammées ont servi de barricades, et à l'extérieur de l'usine, un certain Karim Bouziane avait installé un barbecue pour ravitailler les employés. La piste de l'accident ou celle d'un geste désespéré de la part d'un ouvrier semble privilégiée par les enquêteurs, qui devraient pourtant se poser des questions. A l'usine Daewoo de Pondange, le moins que l'on puisse dire, c'est que la gestion n'est pas transparente. Que sont ces listes de comptes en banque luxembourgeois découvertes par des grévistes qui avaient investi les bureaux de la comptabilité ? Pourquoi les cadres coréens avaient-ils commencé à déménager les ordinateurs et les archives aux premiers signes de troubles sociaux ? Pourquoi Eric, l'un des employés qui disait avoir " vu les incendiaires " est-il victime d'un accident malencontreux ?
Pour une banale usine de pièces détachées, Daewoo Pondange paraît être au coeur d'enjeux stratégiques et de troublantes zones d'ombre. Tant au niveau régional, qu'au niveau national, les acteurs jouent très gros. Le Lorrain Maurice Quignard, membre influent de la mission pour le Plan européen de développement, n'est pas qu'un philanthrope soucieux d'aider sa région. Il a négocié avec les Coréens l'implantation de l'entreprise viabilisée par la manne des subventions européennes, car il vise plus haut : marier Daewoo au géant Matra pour emporter le marché du rachat de Thomson, fleuron de l'économie française en cours de privatisation. Et bénéficier des retombées pour son compte personnel. Les objectifs de Quignard rencontrent opportunément ceux des affairistes coréens, mais surtout ceux du gouvernement français qui vient de rendre sa décision publique : Matra a été choisi pour fusionner avec Thomson. Or Alcatel, rival évincé, ne l'entend pas de cette oreille. Ses dirigeants vont réunir un véritable commando afin de prouver que la compétition n'était pas loyale et que le gouvernement avait des intérêts particuliers qui lui ont fait choisir Matra.
Le commando, c'est Pierre Rossellini, jeune énarque et brillant financier, Alain Bentadj, polytechnicien, Frédéric Marion spécialiste de la communication et surtout Roger Valentin, ex- sous-directeur de la DST et chef de la sécurité d'Alcatel. Valentin a besoin d'un électron libre pour enquêter ; il va le trouver en la personne de Charles Montoya, flic privé de choc qui n'a pas peur de se salir les mains. Envoyé à Pondange, Montoya se fond dans une région qu'il connaît bien pour y avoir vécu enfant et il commence à interroger les témoins. A faire parler les flics locaux. A soulever des lièvres. Pour s'apercevoir qu'effectivement, l'usine Daewoo est au coeur d'une gigantesque embrouille.
Meurtres, coups fourrés, manipulation, chantage, les adversaires qui s'affrontent dans cette partie de Monopoly à très grande échelle ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins.

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Avis (2)

  • S’inspirant de la réalité, le rachat Thomson, Dominique Manotti, nous entraine en Lorraine mais aussi en Corée, en Pologne, à Bruxelles. Elle dénonce à sa manière le détournement de fonds publics, la corruption des décideurs, l’implication de voyous de la finance dans la gestion...
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    S’inspirant de la réalité, le rachat Thomson, Dominique Manotti, nous entraine en Lorraine mais aussi en Corée, en Pologne, à Bruxelles. Elle dénonce à sa manière le détournement de fonds publics, la corruption des décideurs, l’implication de voyous de la finance dans la gestion d’entreprise.
    La première partie du livre m’a semblé un peu lente et d’un intérêt moyen. Mais tout compte-fait cette « lenteur » nous permet de nous imprégner de l’atmosphère du moment, de mieux appréhender les ouvriers, leurs difficultés, leurs rêves brisés. Et on s’attache à eux. Alors quand entrent en scène les énarques, les financiers, ceux qui magouillent on espère qu’ils vont tirer leur épingle du jeu.
    Un roman policier sur fond d’enjeu économique. Comme à son habitude l’auteur a inscrit son roman dans un contexte politique et social ayant existé.
    Un livre complexe (il faut s’y retrouver dans les acteurs du montage financier) mais d’une écriture simple et directe.

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  • Dominique Manotti nous gratifie, tous les deux ans d’un thriller au style vif et aux sujets trashs.
    Dans ce roman, l’atmosphère est glauque et tous les éléments choisis et décrits sont incontestablement présents pour renforcer cette impression.
    L’avertissement donné par Dominique Manotti en...
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    Dominique Manotti nous gratifie, tous les deux ans d’un thriller au style vif et aux sujets trashs.
    Dans ce roman, l’atmosphère est glauque et tous les éléments choisis et décrits sont incontestablement présents pour renforcer cette impression.
    L’avertissement donné par Dominique Manotti en préambule « Ceci est un roman. Tout est vérité, tout est mensonge » , s’il la disculpe, permet d’entretenir un doute quant à la véracité ou non de certaines de ces sources. Le plus inquiétant, en fait, est de se dire d’une part, que puisqu’elle est partie de la réalité forcément elle n’a pas du, tout inventer. Et d’autre part, que puisque tout ce qu’elle raconte est sordide forcément cette affaire l’a été, à bien des endroits. Ainsi, rétrospectivement, d’authentiques frissons vous parcourent l’échine et par un magnifique tour de passe-passe le roman prend de la consistance. Bien joué et rendez-vous dans deux ans !

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