Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Si le moine syrien qui, vers l'an 500, prit pour pseudonyme « Denys » confesse que « le divin modelage de Jésus selon nous est ce qu'il y a de plus manifeste dans toute la théologie », et déclare que son dessein est de célébrer « la Bonté plus que puissante de la Faiblesse théarchique », comment continuer à lire, dans ses Noms divins, une métaphysique de la participation des natures finies à une Essence infinie, à mettre entre parenthèses le Mystère pascal ? Denys garde la théologie trinitaire de Basile de Césarée, consacrée au premier concile de Constantinople (381). Il n'admet pas que l'Esprit saint soit ajouté à la parole où Jésus se dit « un » (Jn 10, 30) avec le Père, ni ne connaît la notion augustinienne d'attributs « essentiels » communs aux Trois. Aussi vaut-il mieux convenir que les noms de Dieu que rassemble et ordonne son livre sont d'abord, comme chez Origène, les appellations de Jésus et, comme Jésus est tourné vers le Père d'où Il répand l'Esprit sur toute chair, des dénominations valant pour le Père et l'Esprit dont Il est inséparable. Alors cet ouvrage difficile prend une dimension fascinante, aussi rigoureuse que contemplative.
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