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Le Voyageur Secret

Couverture du livre « Le Voyageur Secret » de John Le Carre aux éditions Robert Laffont
Résumé:

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Avis (2)

  • J’adore les soirées de remises de diplôme. L’atmosphère y est jeune et joyeuse, on y fait d’agréables rencontres après avoir vérifié d’un œil léger mais attentif l’entourage de son rejeton. On s’attarde devant le buffet assez généreux pour vous faire oublier quelques instants les lourdes...
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    J’adore les soirées de remises de diplôme. L’atmosphère y est jeune et joyeuse, on y fait d’agréables rencontres après avoir vérifié d’un œil léger mais attentif l’entourage de son rejeton. On s’attarde devant le buffet assez généreux pour vous faire oublier quelques instants les lourdes dépenses que vous avez engagées avec une constance résignée pour permettre à la prunelle de vos yeux de décrocher le précieux sésame… enfin, c’est comme ça qu’on vous l’a vendu. C’est, d’expérience, beaucoup plus agréable que les pots de départ à la retraite.
    Chez les espions du MI6, il y a aussi des étudiants qui travaillent très dur. On les envoie à la « nursery » de Sarratt où de féroces instructeurs leur apprennent le métier, de la simple filature jusqu’au mode d’emploi de leur pilule de cyanure en passant par tout ce qu’il faut savoir pour rester discret et en vie le plus longtemps possible. On comprend aisément qu’aucun diplôme ne soit délivré et qu’aucun parent ne soit invité à une soirée qui n’est pas censée exister. Mais la soirée existe. On reste entre soi et on invite un conférencier chargé, à base d’anecdotes truculentes ou instructives, de parrainer la nouvelle promotion. Et si, cette année, on réussissait à sortir de sa retraite de Cornouailles le légendaire Smiley ? Ca aurait de la gueule, se dit Ned l’ancien patron de la Maison Russie, lui aussi arrivé non loin du précipice de la retraite.
    « Et aux pieds de Smiley, était installée ma dernière promotion d’étudiants, les jeunes filles en robe du soir tel un parterre de fleurs, les garçons, fringants et enthousiastes après leur épuisant entraînement physique de fin de stage dans l’Argyll »
    « Puis la légende se mit à parler… Son aisance souveraine à cet exercice me frappa donc avant même la profondeur de ses remarques. Je vis dès les premières phrases les visages de mes étudiants s'éclairer d'une sereine admiration, et ce public d'ordinaire difficile lui accorder progressivement son attention, sa confiance et son appui. »
    Ned a réussi son coup, ses étudiants sont ravis et Smiley s’épanouit à évoquer les talents gâchés, la qualité typiquement anglaise de dissimulation, la difficulté pour un enquêteur à prendre un menteur en défaut et celle encore plus considérable à reconnaître la vérité. Il aborde le moment où l’officier traitant qu’ils vont devenir cesse de collecter les informations fournies par ses agents pour risquer lui-même sa vie ; il leur fait partager la frustration du vieil agent qui connaît toutes les ficelles mais ne peut que regarder les jeunes opérer car sa couverture est grillée et il leur conseille de rester humains : « si jamais la tentation d’agir avec humanité vous assaille, j’espère que vous n’y verrez pas une faiblesse. Donnez-lui sa chance. »
    Et pendant que la légende parle, Ned laisse ses pensées vagabonder. Ce que dit Smiley fait écho à sa carrière : agents, collègues, adversaires et situations défilent. Ned est Le Voyageur Secret, il voyage dans sa mémoire, revisitant ses amours, ses espoirs, ses succès et ses échecs. De ses débuts où il échappe à une gaffe monumentale à l’interrogatoire-confession de Cyril, l’espion qui voulait simplement parler à quelqu’un, en passant par Ben l’étourdi et Stefanie l’éconduite, le capitaine Brandt et Bella la jeune lettonne. Il revit sa discussion avec le tueur qu’on avait envoyé au professeur Teodor sans doute parce qu’il fournissait tant de précieux renseignements, et celle avec le colonel Jerzy au cours de laquelle il crut sa dernière heure venue. Il croit entendre à nouveau la confession de Hansen le jésuite défroqué chez les Khmers rouges et repense enfin à Smiley et à tout le bien qu’on peut faire avec une simple paire de boutons de manchette.
    Beau et fort.

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  • le meilleur roman d'espionnage que j'ai lu de cet auteur, envoutant .

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