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Le couvre-feu d'octobre

Couverture du livre « Le couvre-feu d'octobre » de Lancelot Hamelin aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070138036
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Octavio, jeune Français d'Oran, en Algérie, vit une passion avec Judith. Mais l'été 1955, il doit tout quitter pour rejoindre Paris afin d'y suivre ses études universitaires. Lasse de l'attendre, se sentant abandonnée, Judith se jette dans les bras du frère aîné d'Octavio et l'épouse. En 1957,... Voir plus

Octavio, jeune Français d'Oran, en Algérie, vit une passion avec Judith. Mais l'été 1955, il doit tout quitter pour rejoindre Paris afin d'y suivre ses études universitaires. Lasse de l'attendre, se sentant abandonnée, Judith se jette dans les bras du frère aîné d'Octavio et l'épouse. En 1957, le couple débarque à son tour en métropole. Alors qu'Octavio s'engage dans la lutte clandestine aux côtés du FLN, son grand frère, qui est policier, choisit le camp de l'OAS. Dès lors, la tragédie est scellée entre ces trois-là, qui, malgré leurs trahisons, les querelles et tout ce qui les sépare, continuent de s'aimer en secret...

Avec ce roman d'amour somptueux, qui s'inscrit dans la lignée de L'adieu aux armes d'Ernest Hemingway, Lancelot Hamelin nous fait revivre les violences de la guerre d'Algérie qui ont été commises sur le territoire français, notamment à Paris, en veillant à montrer les crimes et les tourments de deux camps.

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Avis (1)

  • La littérature française envoie des signaux prometteurs. Après Alexis Jenni et son Art français de la guerre, ou encore Jérôme Ferrari avec Où j’ai laissé mon âme, ouvrages de qualité qui nous sortaient du nombrilisme ambiant, voici un très beau roman de Lancelot Hamelin, Le couvre-feu...
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    La littérature française envoie des signaux prometteurs. Après Alexis Jenni et son Art français de la guerre, ou encore Jérôme Ferrari avec Où j’ai laissé mon âme, ouvrages de qualité qui nous sortaient du nombrilisme ambiant, voici un très beau roman de Lancelot Hamelin, Le couvre-feu d’octobre.
    C’est un premier roman, et il faut signer ce prime aveu : c’est largement réussi.
    Trois personnages, Octavio, son frère aîné, jamais nommé dans le texte du roman, et Judith, tous trois originaires d’Oran, occupent l’intrigue. Octavio, durant sa jeunesse oranaise, a nourri une profonde passion pour Judith, fasciné par l’origine juive de cette dernière, l’assimilant, dans sa condition, aux indigènes, aux Algériens musulmans. Pourtant, c’est son frère aîné qui épouse Judith.
    Octavio se rend en France en 1955 pour y poursuivre des études universitaires .Deux ans plus tard en 1957, le couple s’installe aussi en métropole.
    Octavio rencontre alors, dans les milieux estudiantins parisiens des sympathisants communistes. Il se lie avec Denis, proche de cette mouvance politique, mais s’en éloigne assez vite, rebuté par sa tiédeur et son incompréhension des aspirations du peuple algérien à l’indépendance. Ultérieurement, il est lis en contact par l’intermédiaire d’un mystérieux Egyptien avec une cellule du FLN.
    Commence alors l’initiation : les techniques pour échapper aux filatures policières, les localisations de planques, les rendez-vous secrets .Après cette mise à l’épreuve, Octavio transporte des armes, des « valises », dont la dangerosité du contenu est évidente.
    Son frère entre dans la police et se lie avec des milieux d’extrême –droite pour devenir membre de l’OAS.
    Le grand mérite de ce roman est d’éviter l’écueil d’être uniquement une illustration d’une thèse historique : celle de l’inéluctabilité de l’accès à l’indépendance de l’Algérie. Lancelot Hamelin nous rappelle , à juste titre, que les idées , convictions de toute nature, sont portées par des êtres humains , en proie au doute , friables, fragiles .Ainsi , la lecture des lettres que Denis, son ancien camarade envoie d’Algérie où il a choisi d’accomplir son service militaire pour se conformer aux consignes du parti communiste est –elle révélatrice des contradictions et drames ayant à cette époque frappé le milieu militant politique de la gauche en France . A la fin du roman, Octavio trahit le FLN, par la défaillance de transmission de documents importants
    Il y a, également, tout un travail de reconstitution , à saluer , tel que la description des habitants du bidonville de Nanterre , dans les années cinquante à quelques kilomètres de Paris : « Vivait dans ce douar de bidons un peuple comprimé, un peuple lui aussi bidon , déplacé et chassé d’un pays où les ancêtres avaient été violentées par les bombes dans le repos même des cimetières ; les chenilles des blindés ,le napalm et le cri de leur descendance .Dans ce pays où ils avaient été jetés , et où la liberté n’était pas pour eux, c’était ici que les Algériens trouvaient un refuge. »
    Les citations de discours des hommes politiques de l’époque restituent fidèlement le décor et resituent l’action d’Octavio et de son frère dans le contexte historique
    .Ce roman, à travers ces deux destins de frères déchirés par l’histoire mais qui continuent à s’aimer, filialement, n’est pas manichéen : il décrit, avec efficacité et justesse, les crimes des deux camps, l’affrontement de deux terreurs. L’arrière-fond historique, ces années de braise, ainsi que les appelait le cinéaste Lakhdar Hamina sont en résonance permanente avec le destin de Judith, d’Octavio et de son frère. A lire absolument.

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