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La chambre des diablesses

Couverture du livre « La chambre des diablesses » de Isabelle Duquesnoy aux éditions Robert Laffont
Résumé:

442 accusés de commerce de sorcellerie.
36 condamnés à mort, dont ma mère, brûlée vive.
Sur ordre du roi. Et moi, sa fille, dois-je tout dire pour sauver ma tête ?
Depuis cinq heures du matin, la foule rassemblée devant le bûcher piaffe d'impatience de voir brûler celle que l'on surnomme la... Voir plus

442 accusés de commerce de sorcellerie.
36 condamnés à mort, dont ma mère, brûlée vive.
Sur ordre du roi. Et moi, sa fille, dois-je tout dire pour sauver ma tête ?
Depuis cinq heures du matin, la foule rassemblée devant le bûcher piaffe d'impatience de voir brûler celle que l'on surnomme la Voisin . Son supplice sera le divertissement à ne pas manquer. Ordre du roi.

On ne badine pas avec la colère de Louis XIV.

Accusée de sorcellerie et de crimes atroces, elle repousse le curé qui tente de sauver son âme et s'agite comme une possédée.

- Allez tous vous faire foutre !

Et d'un seul coup la fumée montant vers le ciel emporte les cheveux fondus de la plus redoutable empoisonneuse de Paris.

Bientôt, on soupçonne de complicité sa fille âgée de vingt et un ans. Ainsi, Marie-Marguerite devra tout dire : livrer les secrets de sa mère, révéler ses formules et la liste de ses clients dans la haute noblesse courtisane.

Mais cela suffira-t-il à sauver sa tête ?

L'un des plus gros scandales qui ébranla le règne du Roi-Soleil est ici raconté avec la truculence et la précision historique si singulières d'Isabelle Duquesnoy.

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Avis (8)

  • J’avais en tête des souvenirs lointains de l’affaire des poisons qui avait secoué le règne de Louis XIV et le nom de la Voisin ne m’était pas inconnu.

    J’aime le style d’Isabelle Duquesnoy, son humour grinçant et sa rigueur historique que j’ai découverts avec ses romans précédents. Je n’ai pas...
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    J’avais en tête des souvenirs lointains de l’affaire des poisons qui avait secoué le règne de Louis XIV et le nom de la Voisin ne m’était pas inconnu.

    J’aime le style d’Isabelle Duquesnoy, son humour grinçant et sa rigueur historique que j’ai découverts avec ses romans précédents. Je n’ai pas été déçue avec celui-ci.

    La Voisin, en réalité Catherine Monvoisin, était au départ une sage-femme, un peu herboriste qui préparait des tisanes. S’apercevant qu’elle pouvait tirer profit de la crédulité de certaines, elle s’est mise à proposer des filtres d’amour, des sorts. Sa réputation grandissante attira la noblesse qui eut recours à ses services.

    La Voisin, âpre au gain, se mit à mener grand train grâce à tous ces crédules menés par leurs bas instincts et prêts à tout pour obtenir satisfaction. Cependant, elle continuait à aider les femmes du peuple à avorter ou à se débarrasser d’un mari violent. Le tarif demandé n’était alors pas le même.

    J’ai été stupéfaite de découvrir les horreurs (nouveau-nés tués par la sage-femme, jeunes enfants enlevés puis sacrifiés au cours de messes noires …) qu’elle avait mises en place à grande échelle pour avoir le « matériau » nécessaire à ses potions, filtres et autres.

    Isabelle Duquesnoy dans le roman donne la parole à Marie-Marguerite, la fille de la Voisin, qui a été témoin des pratiques de sa mère. Les dérives étaient si grandes que la Montespan avait demandé à l’empoisonneuse de l’aider à faire disparaître Louis XIV. Cette demande fut le début de la fin pour Catherine Monvoisin qui fut emprisonnée puis brûlée vive à quarante ans.

    J’ai eu du mal à comprendre comment les gens de cette époque ont pu agir ainsi. Je n’ai pas trouvé d’autre explication qu’une forme de folie que l’autrice définit ainsi :

    « Certains lecteurs me reprocheront des invraisemblances. Pourtant la réalité sous le règne du Roi-Soleil fut celle-ci : folle, grossière, assassine, démoniaque. Une hydre maléfique qui s’était introduite dans la cour et étendue jusqu’aux faubourgs. (…) Les fastes de Louis XIV ont couvert la décadence des aristocrates, leur crédulité, leur corruption. Et la condition pitoyable des femmes, riches comme pauvres. »

    Un roman que je recommande à ceux qui aiment l’Histoire.

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  • L’affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, et qui secouèrent Paris et la Cour. Plusieurs personnalités éminentes de l’aristocratie furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de...
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    L’affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, et qui secouèrent Paris et la Cour. Plusieurs personnalités éminentes de l’aristocratie furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses, nous informe wikipedia. 442 accusés de commerce de sorcellerie, des condamnations plus ou moins grave allant de la peine de mort au blâme en passant par la torture, les galères, le bannissement, le fouet et l’amende honorable (certains ne manquaient ni d’imagination ni de cruauté).

    L’autrice nous prévient, pas d’invraisemblances dans son roman, même les situations les plus folles sont exactes. L’histoire commence le 22 février 1680, en Place de Grève où le peuple s’est amassé, malgré l’heure matinale, pour voir brûler, parmi 34 autres condamnés, Catherine Monvoisin née Deshayes et dite La Voisin, accusée de sorcellerie et de toutes sortes d’autres horreurs.

    En 384 pages, l’autrice nous raconte comme cette femme est passée d’accoucheuse à serial killer, sans état d’âme, appâtée par le gain. Catherine Monvoisin a avoué lors de son interrogatoire avoir brûlé dans son four et enterré dans son jardin les corps de 2500 enfants, enlevés dans les rues de Paris puis éviscérés pour servir à ses potions d’empoisonneuse. Car elle en a empoisonné des gens la Voisin ! Des maris, des maîtresses et des amants, des rivaux et rivales, des parents, tous gênant pour celui ou celle qui venait en toute discrétion acheter à prix d’or des potions létales. Elle a reçu, conseillé et satisfait jusqu’aux plus proches du Roi. Madame de Montespan, la favorite qui ne supportait pas les infidélités du Roi en aurait usé et abusé, jusqu’à participer à des messes noires organisées par la Voisin et ses complices, où des nourrissons étaient sacrifiés. Elle n’a pas été dénoncée par la sorcière mais par Marie-Marguerite, la fille de celle-ci qui de son cachot écrit à La Reynie, chef de la police du Roi bien décidé à faire le ménage dans Paris. Dans ces billets, imaginés par l’autrice, la jeune femme essaie de sauver sa peau en livrant les secrets de sa mère.

    L’autrice a su recréer l’atmosphère du Paris de cette époque, suffocante et dangereuse. Chacun craignait d’être empoisonné en mangeant, en s’habillant, en utilisant son mouchoir ou les objets de la vie quotidienne… Un peu de poudre respirée ou juste touchée et hop, on mourait dans des souffrances abominables. Chacun se débarrassait de l’encombrant(e) grâce à une petite potion de la Voisin. Chaque mort devenait suspecte et chaque personne suspectée. Une vraie psychose qui fait froid dans le dos ! Brrrr!

    Un roman passionnant et terrifiant !

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  • J'ai lu avec intérêt ce roman qui se passe au XVIIème siècle à Paris et qui a pour aborde le thème de la sorcellerie alors à la mode à cette époque en France. Je me suis attachée au jeune personnage féminin qui raconte sa jeune vie et essaie d'adoucir sa peine en prison alors qu'elle détestait...
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    J'ai lu avec intérêt ce roman qui se passe au XVIIème siècle à Paris et qui a pour aborde le thème de la sorcellerie alors à la mode à cette époque en France. Je me suis attachée au jeune personnage féminin qui raconte sa jeune vie et essaie d'adoucir sa peine en prison alors qu'elle détestait les expériences menées par sa mère. J'ai appris beaucoup de choses avec ce roman alors que je connaissais déjà pourtant le sujet et j'ai trouvé le XVIIème siècle vraiment bien reconstitué, on s'y croirait.

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  • La fille de la sorcière

    Le nouveau roman d'Isabelle Duquesnoy est… sordide, addictif et superbe !
    Cette fois-ci, l'auteur nous entraine à la fin du XVIIe siècle à Paris. Son "héroïne" est Marie-Marguerite Voisin la fille de Catherine Deshayes dite la Voisin.
    Cette jeune fille nous raconte...
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    La fille de la sorcière

    Le nouveau roman d'Isabelle Duquesnoy est… sordide, addictif et superbe !
    Cette fois-ci, l'auteur nous entraine à la fin du XVIIe siècle à Paris. Son "héroïne" est Marie-Marguerite Voisin la fille de Catherine Deshayes dite la Voisin.
    Cette jeune fille nous raconte l'histoire dite des poisons : une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, et qui secouèrent Paris et la Cour, impliquant 442 accusés !

    Ne pouvant étouffer ces affaires, le roi créé un tribunal spécial : la «Chambre dite ardente ».car ses audiences se tenaient dans une pièce tendue de noir et éclairée par des torches ou des bougies. Ce qui explique le titre du roman d'Isabelle Duquesnoy.

    Madame Duquesnoy a travaillé sur les minutes du procès qui demeurent aux archives ; un travail sérieux et minutieux. Comme l'auteure le précise dans son prologue, "Lire un texte du XVIIe dans sa version originale donne l'impression d'avoir essuyé ses lunettes avec une tranche de jambon" !
    Le jeu de l'auteure a donc été de donner l'illusion d'une langue ancienne à son récit (ce qu'elle réussit parfaitement !), avec vocabulaire dépassé, abscons; choquant.
    Un exercice d'équilibriste au service de la vraisemblance et de notre bonheur !
    Dans un style parfait, incisif, imagé, rempli d'humour, de sarcasmes et de grossièretés, Madame Duquesnoy nous immerge totalement dans ce XVIIe siècle, où tous les complots sont de mise et les empoisonnements pour se débarrasser de maris encombrants, des enfants malvenus ou pour retrouver l'amour de ses amants sont traditionnels !

    Le récit est glauque à souhait, transpirant de violences, de secrets de ce siècle de corrompus. L'auteure donne la parole à Marie-Marguerite, la fille de l'empoisonneuse, qui nous conte sa vie, alors qu'elle est emprisonnée et que sa mère a été brûlée vive sur la place de Grève.
    Ce récit est entrecoupé par les billets écrits par la jeune fille à Monsieur de la Reynie, le lieutenant général de police de Paris, chargé du procès.
    On s'identifie donc totalement avec cette jeune fille dont les conditions de détention sont effroyables : personne ne doit lui parler, enfermée dans une chambre sans lumière…
    Elle nous explique comment sa mère accoucheuse, avorteuse, experte en plantes et potions est devenue une prétendue sorcière, mêlée à l'affaire des poisons.

    Là, il faut s'accrocher car cette femme n'a le nom de mère que sur le papier ! Elle est vulgaire, infidèle, sans état d'âme mais elle essaie d'inculquer à sa fille ses secrets et surtout à survivre dans ce monde de brutes !

    Rien ne vous sera épargné : des avortements, des religieuses débauchées, des mères abbesses meurtrières, des cadavres d'enfants, des secrets de la pire espèce, des relations contre-nature jusqu'aux favorites royales ambitieuses et meurtrières !

    C'est ainsi qu'Isabelle Duquesnoy nous narre ce XVIIe siècle, avec truculence et précision historique, loin, très loin des légendes dorées du siècle du roi Soleil !
    Ici, tout est effrayant, sordide, sale, bruyant ou feutré selon les évènements…

    Lisez ce roman et vous saurez tout sur cette affaire d'Etat, qui a impliqué jusqu'à la maîtresse royale, Madame de Montespan, et de nombreuses personnalités de la Cour !


    En relisant ma chronique, ne soyez pas rebutés ou effrayés, ce livre est truculent, passionnant et très aisé à lire !
    Un roman envoûtant !

    Tellement emballée par ce roman, j'oubliais de remercier vivement Babelio et les Editions Robert Laffont pour ce service de presse !

    "Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir." La Fontaine.

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  • Elle est la fille de la célèbre Monvoisin, empoisonneuse réputée sous Louis XIV et condamnée à mort pour sorcellerie et à ce même titre de fille de la Monvoisin elle est arrêtée, emprisonnée et maintenue à l'isolement complet.
    Mais doit-elle payer pour les actes de sa mère ?
    Comment...
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    Elle est la fille de la célèbre Monvoisin, empoisonneuse réputée sous Louis XIV et condamnée à mort pour sorcellerie et à ce même titre de fille de la Monvoisin elle est arrêtée, emprisonnée et maintenue à l'isolement complet.
    Mais doit-elle payer pour les actes de sa mère ?
    Comment convaincre ses geôliers de son innocence ?
    Elle va tenter le tout pour le tout et envoyer des lettres à M de la Reynie, responsable de son attestation et grand lieutenant chargé de débarrasser Paris des sorcières en tout genre.
    A travers cette correspondance et le récit fait par le narrateur on peut ainsi découvrir la vie de celle qui aida Mme de Montespan à tenter d'empoisonner le roi. Le tout avec un ton truculent rendant cette lecture aussi plaisante qu'instructive.

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  • Quel plaisir de retrouver la verve, l’excellence, la griffe incomparable d’Isabelle Duquesnoy dans ce nouvel opus historique. Cette fois, l’autrice nous emmène au XVIIe siècle, en plein scandale des poisons qui remua la cour de Louis XIV. Nous voici aussitôt plongés dans le quotidien de...
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    Quel plaisir de retrouver la verve, l’excellence, la griffe incomparable d’Isabelle Duquesnoy dans ce nouvel opus historique. Cette fois, l’autrice nous emmène au XVIIe siècle, en plein scandale des poisons qui remua la cour de Louis XIV. Nous voici aussitôt plongés dans le quotidien de Catherine Monvoisin, dite « la Voisin », accoucheuse clandestine, fabricant des poisons mortels, participant et orchestrant des actes de sorcellerie, des rites sataniques, des messes noires et des assassinats d’enfants pour préparer ses potions empoisonneuses.

    Le roman débute avec l’exécution spectaculaire de La Voisin sur le bûcher. Puis comme à son habitude, Isabelle Duquesnoy nous déroule les scènes de vie quotidienne, c’est concret, vivant, cocasse, truffé de dialogues utilisant le langage de l’époque. On y est, et tout est prétexte à nous instruire sur l’époque, les sage-femmes, les avortements, les accouchements, les potions et leur préparation, l’alchimie, l’habillement, l’ameublement, les décors intérieurs, la cuisine, la façon de recevoir, la religion, les abbés défroqués et les sœurs, les pratiques sexuelles, la liberté des mœurs, les diverses classes sociales. On souligne une fois de plus l’immense érudition de l’autrice qui maitrise sur le bout des doigts et dans les moindres détails ce XVIIe siècle qu’elle nous rend accessible. Très bonne idée de faire intervenir via des billets envoyés à Mr de La Reynie responsable de son arrestation, sa fille unique Marie-Marguerite, accusée de complicité, qui sera également emprisonnée et dont on découvrira par ses yeux l’enfant, d’adolescente et de jeune femme le portrait de sa mère.

    Dès le début, le ton est donné. C’est précis, truculent, humoristique, anecdotique, jubilatoire et jouissif. Un roman addictif, comme les précédents, que j’ai dévoré.

    Encore merci Isabelle Duquesnoy de nous faire voyager dans le temps avec autant de plaisir. Vos romans sont à chaque fois des coups de cœur. Je vous aime.

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  • Sa petite entreprise ne connait pas la crise
    Venez mesdames et messieurs assister au spectacle, en ce jour 22 février 1680, Catherine Deshayes dite La Voisin, fut brûlée vive en place publique.
    —Allez tous vous faire foutre !
    Isabelle Duquesnoy avec sa verve unique, sa précision...
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    Sa petite entreprise ne connait pas la crise
    Venez mesdames et messieurs assister au spectacle, en ce jour 22 février 1680, Catherine Deshayes dite La Voisin, fut brûlée vive en place publique.
    —Allez tous vous faire foutre !
    Isabelle Duquesnoy avec sa verve unique, sa précision d’historienne nous fait vivre dans ce Paris où sous le règne de Louis XIV, des gens de toutes sortes se précipitent chez La Voisin avec des intentions douteuses, pour le moins.
    Catherine Deshayes était sage-femme, avorteuse et diseuse de bonne aventure.
    Mais les demandes affluaient de partout, dans les masures, les palais et les couvents.
    Femme de tête, psychologue, elle a toujours su officier dans tous les milieux la sollicitant.
    L’alchimie n’avait pas de secret pour elle. Au sein même de sa maison, elle se comportait en chef, issue d’un milieu pauvre, elle n’avait pas l’intention de s’y éterniser. Bonne vivante, elle prospérait.
    Très tôt elle a initié sa fille Marie-Marguerite.
    A neuf ans, la gamine est confrontée aux turpitudes du monde, à celui de sa mère qui ne cache rien de ses impudeurs, au fil de sa vie, elle subira l’enseignement qui lui sera nécessaire pour succéder à sa génitrice.
    C’est ainsi, que Marie-Marguerite sera emprisonnée à l’âge de vingt et un ans et elle écrira à Monsieur de La Reynie afin de sauver sa tête.
    Secrets, formules et liste des clients, elle livrera tout.
    C’est en croisant cette correspondance avec une immersion dans le monde de La Voisin, que le lecteur vit les pires horreurs.
    Pour accroître sa petite entreprise, La Voisin ne recule devant rien, elle « s’embourgeoise » par sa façon de se vêtir et l’agencement de sa maison. Elle veut avoir pignon sur rue.
    « Grâce à mes activités, nous ne sommes plus nécessiteux. Alors, oui, un plancher de chêne, c’est très cher ! Mais je me passerai de votre avis à tous, car je fais ce que bon me semble avec mon oseille. »
    Ce qui la conduira tout droit au cœur de l’Affaire des poisons.
    Le lecteur plonge avec délectation, même si parfois il doit se pincer le nez, grimacer, dans le sordide, l’abjection absolue dont l’auteur ne nous épargne aucun détail.
    Les turpitudes au sein même de la cour du Roi Soleil, sont à vomir.
    Mais il est bien évident, qu’il faut une coupable de renom pour faire un semblant de justice et faire disparaître les autres dans un exil au sein d’une forteresse. En une phrase mettre la poussière sous le tapis.
    Par les confidences de ces dames qui gravitent autour du roi et qui sont prêtes à tout pour ne pas céder leur place, qui pour cela fourbissent les pires desseins, nous lecteurs sommes transportés dans le règne du Roi-Soleil.
    Ne pouvant pas étouffer le scandale qui sourdait, le roi créa un tribunal spécial, la chambre ardente fonctionna à plein régime avant d’être dissoute, elle condamna, brûla, envoya aux galères.
    « Selon que vous serez puissant ou misérable
    Les jugements de cour nous rendront blanc ou noir. »
    Il faut un travail colossal, sur les documents mais surtout sur la langue pour que les lecteurs se délectent de tant d’horreurs, qu’ils soient ainsi emmenés dans des univers qui pourraient être rébarbatifs, Isabelle Duquesnoy possède cette érudition, cet art jubilatoire de transmettre. C’est une singularité tellement réjouissante que lorsque l’on a lu un seul livre de cette auteure, on y revient.
    Quel art !
    Remonter le temps, nous en rêvons tous et quand une plume vous fait vivre ce que vous lisez, attention à ne pas y brûler.
    Trois siècles plus tard, le triste constat que rien ne change.
    Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce privilège de lecture.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/02/19/la-chambre-des-diablesses/

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  • L’affaire des poisons fait partie de ses grandes affaires qui ont marqué l’histoire de France.

    Un scandale d’empoisonnement, de messes noires et de potions impliquant les grands noms du Royaume de France, jusqu’à la favorite du roi Louis XIV, Athénaïs de Montespan.

    Au cœur de ce système,...
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    L’affaire des poisons fait partie de ses grandes affaires qui ont marqué l’histoire de France.

    Un scandale d’empoisonnement, de messes noires et de potions impliquant les grands noms du Royaume de France, jusqu’à la favorite du roi Louis XIV, Athénaïs de Montespan.

    Au cœur de ce système, un femme, La Voisin qui finira sur le bûcher.

    Sa fille, Marie-Marguerite sera arrêtée et connaître également un sort funeste tout comme de nombreux clients de la Voisin.

    Isabelle Duquesnoy se plonge dans cette histoire trouble avec son nouveau roman.

    Pourtant, il n’est pas tant question de l’affaire des poisons que de la vie de Catherine Monvoisin. On ne suivra donc pas les rebondissements de l’enquête.

    Mais à travers les pages, c’est tout un univers décadent et sans morale qui se dessine.

    Un univers où la Voisin tente de gérer le sort peu enviable des femmes de cette époque par des moyens radicaux. Et qui lui permettra de mener un train de vie fastueux.

    L’autrice a effectué de nombreuses recherches pour ancrer son récit dans le réel grâce aux témoignages de cette époque, pour autant je trouve qu’il s’en dégage un parfum d’irréalité.

    Comme si les aveux, formés sous la torture, avaient noirci le tableau à dessin, un effet grossissant et grotesque.

    Le style est truculent, avec un langage haut en couleur. On se sent transporté dans ce Paris très loin des images flamboyantes du règne du Roi soleil.

    Pour autant, je n’ai pas été entièrement convaincue. J’aurais aimé suivre, comme indiqué dans la quatrième de couverture, l’affaire des poisons, qui n’est que peu évoquée.

    J’ai trouvé aussi les personnages plutôt ternes et le rythme assez lent.

    Bref, une lecture en demie-teinte pour moi.

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