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Dans l'après-midi du 16 octobre 2020, Samuel Paty est décapité par un islamiste tchétchène. Il venait d'avoir 47 ans. Il était professeur d'histoire-géographie dans un collège des Yvelines et père d'un petit garçon. Quelques jours plus tôt, il avait choisi, dans le cadre d'un cours d'éducation morale et civique sur la liberté d'expression, de montrer des caricatures du prophète Mahomet parues dans Charlie Hebdo.
Que s'est-il réellement passé le 6 octobre pendant le cours de la 4e4, à l'origine de la cabale ? Pourquoi une des élèves de la classe, absente lors de la séance, décide-t-elle d'inventer une histoire ? Quelles sont les raisons qui poussent son père, rejoint par un islamiste radical, à instrumentaliser le mensonge de sa fille pour dénoncer l'enseignant sur les réseaux sociaux ? Comment le crime prend-il forme dans l'esprit du meurtrier, un terroriste tchétchène pour qui Samuel Paty représente la cible idéale ?
Des années avant le drame, il avait dit à une ancienne élève : « J'aimerais que ma vie et ma mort servent à quelque chose. » Avec un regard et une écriture distanciés, Crayon noir nous emmène dans l'univers de l'enseignant et retrace la genèse d'un crime hors norme. Cette enquête dessinée, qui repose sur des sources et des interviews inédites, revient sur le ravage des réseaux sociaux. Elle aborde également l'après Samuel Paty, la « gestion » de ce traumatisme national, la nécessité de réaffirmer les valeurs et le respect des libertés fondamentales. Samuel Paty n'était pas un héros, mais un homme passionné par son métier. Il aimait le rock des années 80, parler philosophie et jouer au ping-pong avec ses collègues. Crayon noir rend hommage à ce hussard noir de la République, devenu un symbole malgré lui.
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« Je voudrais que ma vie et ma mort servent à quelque chose. »
Je n'étais pas emballé par l'idée de lire un album sur cette affaire… mais cette lecture est utile, édifiante, voire nécessaire. Le travail journalistique remarquable de Valérie Igounet permet de retracer précisément les mois qui ont précédé le drame. Son enquête minutieuse l'a conduite à échanger avec les collègues, élèves, parents, lui permettent de citer les échanges de mails, les préparations de cours, les messages sur les réseaux. L'équilibre est bien dosé entre le déroulé très factuel des évènements et l'émotion des témoignages des proches ensuite. La mise en images de Guy Le Besnerais est bien maîtrisée avec une narration fluide malgré une masse d'informations importante, avec un petit bémol sur le lettrage qui manque parfois de lisibilité. Un témoignage fort.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Cette bande-dessinée nous replonge dans l'histoire de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géo qui a donné sa vie pour son travail, jusqu'à la perdre, victime d'un terroriste islamiste. La commenter est un exercice assez délicat dans la mesure où cela fait référence à des événements terribles qui ont marqué au premier rang les proches et plus largement la population. L'écriture et la mise en page sont une véritable gageure dans ces circonstances, et on ne peut que louer le travail qui a été accompli.
Le premier écueil serait de ne faire appel qu'au seul registre des sentiments tandis que l'autre excès serait au contraire d'opérer une distanciation émotionnelle par peur de subjectivité. C'est finalement une association de ces deux approches qui s'impose dans ce roman graphique. Tout est à sa place.
Le dessin est assez sobre et convient bien à ce type de récit, nourri par une enquête journalistique approfondie. Lorsqu'il est fait évocation des hommages après la tragédie (début et fin de l'album), c'est l'émotion qui prend le pas, alors que la plongée dans les faits ayant conduit à cette tragédie, c'est l'esprit d'analyse qui s'affirme. Finalement on prend conscience après coup de l'engrenage pris par un événement somme toute banal, un cours sur la liberté d'expression. Toute une mécanique se met en marche : un élément déclencheur, un mensonge, l'usage des réseaux sociaux à des fins de diffamation, une idéologie destructrice, le positionnement de chacun, une institution qui peine à faire face.
ll y a une rigueur et une objectivité qui donnent une dimension presque pédagogique à cette bande-dessinée. Elle aurait toute sa place dans une classe ou un CDI afin d'expliquer bien des choses. Au-delà de l'histoire de Samuel Paty, de nombreuses thématiques d'actualité pourraient être abordées : le danger des réseaux sociaux, la liberté d'expression, le harcèlement, etc...
Une oeuvre pas facile à appréhender mais qui vaut vraiment le coup. Félicitations pour ce travail.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Studiofact pour cet envoi. »
« Il est des livres qui s’imposent. « Crayon noir » pourrait appartenir à ceux-là.
C’est l’histoire d’un prof d’histoire assassiné sauvagement pour avoir fait son métier. Celle d’un homme discret, désigné à la vindicte publique, insulté, diffamé lâché par certains, devenu un symbole malgré lui. L’histoire de Samuel Paty, persuadé qu’un bon enseignant peut changer la vie d’un élève. Le récit de trajectoires qui se croisent, celles d’une collégienne, de son père et d’un meurtrier. D’un mensonge repris et amplifié démesurément, diffusé sur les réseaux sociaux et récupéré par un terroriste à la recherche d’une cible. L’histoire d’un engrenage fatal et des réactions qui ont suivi l’assassinat d’un hussard noir de la République.
L’histoire d’un traumatisme national. » Extrait de l’avant-propos de Valérie Igounet.
« Raconter, c’est empêcher que la mort ait le dernier mot. »Yannick Haenel.
A moins d’avoir été sur la Lune, tout le monde connait la terrible histoire de Samuel Paty, décapité par un obscur terroriste tchétchène. Il venait d’avoir 47 ans. Il était professeur d’histoire-géographie dans un collège des Yvelines et père d’un petit garçon. Quelques jours plus tôt, il avait choisi, dans le cadre d’un cours d’éducation civique et morale sur la liberté d’expression, de montrer les caricatures du prophète Mahomet parues dans Charlie Hebdo.
Ce livre d’utilité publique est le résultat d’une enquête fouillée et impartiale s’appuyant sur des sources et des témoignages inédits dont la mise en images est aussi remarquable qu’inventive.
Les vingt premières pages représentent l’hommage national rendu à Samuel Paty le 21 octobre 2020 dans la cour d’honneur de la Sorbonne, après qu’il ait reçu à titre posthume les Palmes Académiques et la Légion d’Honneur. Ensuite nous revenons à la rentrée des profs du 1er septembre 2020 puis nous suivons le quotidien de Samuel Paty en classe, face à ses élèves, en salle des profs avec ses collègues, dans ses relations avec les parents d’élèves, jusqu’au drame. Nous voyons les rouages de la mécanique meurtrière se mettre en place suite au mensonge d’une gamine qui a vu là l’occasion d’exister aux yeux de son père où simplement par vengeance envers un prof qui avait repris de nombreuses fois cette élève difficile et perturbatrice.
Vient ensuite l’après avec une place laissée aux propos des professeurs du Collège Le Bois d’Aulne et ceux de Virginie Le Roy, avocate de la famille Paty qui pointe la culture du « pas de vague » de l’Education Nationale. En ajoutant qu’au regard du contexte national et du pedigree, particulièrement inquiétant des protagonistes, il aurait fallu éloigner du collège Samuel Paty ou lui accorder une protection policière.
Le livre se termine par la cérémonie de remise du « Prix Samuel Paty » le 15 octobre 2022 à la Sorbonne. Prix porté par une poignée de professeurs qui poursuivent l’œuvre de Samuel Paty : « Enseigner, c’est expliquer et non se taire. »
Voici un ouvrage à destination du grand public y compris des collégiens et des lycéens qui sera recommandé dans les notices bibliographiques de l’Education Nationale.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Studiofact pour cet envoi. »
Ce livre, j'ai mis du temps à l'ouvrir. Je savais que l'émotion me submergerait et me plongerait dans les souvenirs de ces jours atroces...
Le courage et l'engagement de Samuel Paty m'avaient impressionnée, le récit de son abominable assassinat fut un choc terrible... Enseigner pouvait conduire à la mort.
J'ai lu ce livre de bout en bout avec la boule au ventre et les larmes aux yeux. On découvre Samuel Paty, professeur d'histoire passionné et engagé, cherchant à faire réfléchir ses élèves et à developper leur sens critique. L'engrenage qui va conduire à sa mort se dessine petit à petit, au cours des jours qui ont précédé sa mort. On constate sa difficulté à parler de la liberté d'expression avec ses collégiens, son questionnement, ses doutes, mais surtout la confusion des termes et des notions, et l'effet pernicieux et si rapide de la rumeur. Parce que oui, c'est une rumeur qui a conduit à son assassinat, des on-dit, des déformations, des mensonges, un effet accélérateur des réseaux sociaux...
Ce livre est selon moi indispensable. Indispensable à plusieurs titres. Ne pas oublier cette barbarie et cette mise à mal de notre démocratie. Rendre hommage à un professeur et à sa farouche détermination à défendre nos valeurs. Le travail de l'historienne Valérie Igounet est remarquable, le récit est une enquête minutieuse et très détaillée. La scénarisation et les dessins servent parfaitement le propos. C'est un livre indispensable qui m'a profondément émue.
Cette bande dessinée est un exercice journalistique casse-gueule, dont on ne peut saluer que le mérite. Elle recontextualise l’attentat dont Samuel Paty a été la cible, décrit dans les détails les différents protagonistes et les enchaînements d’évènements qui ont abouti à ce drame effroyable. Il en a fallu des maladresses et des enchaînements ubuesques.
Tout part d’un premier attentat sur Charlie Hebdo. Le récit décrit précisément le choix de Samuel Paty de montrer les caricatures du journal satirique à ses élèves, dans le cadre d’un cours sur la liberté de la presse et le dilemme qu’impliquent ces dessins. Une histoire d’élève absente qui voudra se disculper d’un renvoi pour d’autre motifs, mettra en lumière cette séquence du cours de Samuel Paty. Dès lors le récit est monté en épingle et déformé, et le professeur devient la cible des extrémistes.
L’intelligence de la bd est de donner à voir le dévoué enseignant qu’il fut, tout en questionnant certains choix que toute son équipe pédagogique ne semblait pas soutenir. Rien n’aurait dû mener à ces dérives bien évidemment et l’enchainement des faits est absolument terrifiant. Mais la force du propose du livre est d’aller aussi vers les zones grises, et de donner du factuel, en s’éloignant d’une vision purement manichéenne. Les différents témoignages des collègues de Samuel Paty, mais aussi de certains parents d’élèves, apportent un éclairage pertinent à l’ensemble.
Un sujet encore trop d’actualité, une bd à recommander.
Le 16 octobre 2020, dans l'après-midi, Samuel Paty, 47 ans, professeur d'histoire-géographie dans un collège des Yvelines est assassiné par un islamiste tchétchène à quelques pas de l'établissement. Que s'est-il vraiment passé 10 jours plus tôt en cours de 4ème lorsque le professeur choisit d'illustrer un cours sur la liberté d'expression en montrant les caricatures parues dans Charlie Hebdo ?
Valérie Igounet remonte le fil et tente de dénouer la machination, la genèse du crime. Juste des faits, à partir de témoignages, elle reconstitue les jours qui précèdent, la journée du 6 octobre et cette fameuse séance en classe... puis l'acharnement, l'emballement sur les réseaux sociaux, la manipulation qui mène à l'indicible.
Guy de Besnerais réalise son premier roman graphique et la tâche n'était pas facile. Il parvient à rendre compréhensible l'horreur sans la montrer, à montrer qui était Samuel Paty aussi.
Un engrenage implacable, pouvait-on l'arrêter ? L'attitude de l'institution, de certains collègues, de quelques élèves... beaucoup de questions restent posées. C'est fort, triste, révoltant, dur... mais cet album nous rappelle qu'il ne faut pas oublier.
Je me suis posé la question avant de décider de lire ce roman graphique. Faut-il lire, entendre, écouter encore des témoignages sur cet événement dramatique qui nous a tous tellement choqués.
Est-il nécessaire d'en parler, de l'écrire, de le dessiner ? Et si oui, à qui va-t-il s'adresser ?
La réponse est tout simplement à tous, toi, moi, ou nous, à chacun d'entre nous.
À l'Histoire, pour ne pas oublier ce que les hommes sont capables de faire, même dans un pays qui n'est pas en guerre, même dans un collège d'une ville relativement protégée, même pas situé en zone ultra-sensible. Savoir que oui, cela peut arriver, et ce ne sera pas forcément à l'autre bout de la planète, car cela touche chacun d'entre nous à un moment ou un autre.
Intolérance, ignorance, délation, mensonge, effet de masse, réseaux sociaux, toutes les planètes ont convergé ce jour là pour arriver au drame.
Conflans sainte-Honorine le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est décapité à quelques centaines de mètres de son collège par un islamiste tchétchène.
Quelques jours auparavant, il avait souhaité comme chaque année faire prendre conscience à ses élèves de ce que peut-être la liberté de la presse, la tolérance, et la notion très complexe du dilemme, publier ou non, ici en l’occurrence fallait-il publier les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo.
Si l'issue dramatique de cet événement est connue de tous, ici les auteurs ont l'intelligence de compiler les différents témoignages auxquels ils ont eu accès pour dérouler jour après jour les fils qui vont mener directement au drame. Collègues, direction de l'éducation nationale, proches de Samuel Paty, familles des élèves, mails, courriers, faits et textes recueillis par les enquêteurs, sont là pour faire entendre, sans possibilité pour ma part de l'accepter, le déroulé des événements.
Parti d'un mensonges, de témoignages non avérés de jeunes absents de la classe du professeur, montés en épingle par un père et un entourage malveillant et fanatisé, les auteurs montrent sans aucun pathos ou parti pris le déroulé de la catastrophe annoncée.
À lire, faire lire, dans les classes, les collèges, pour entendre, comprendre, et ne jamais oublier, ne jamais risquer de recommencer.
Un professeur d'histoire-géographie Samuel Paty est décapité par un islamiste tchétchène devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Il est exécuté pour avoir montré, non sans précaution d'usage, les caricatures de Mahomet à des élèves de 4ème... en France ! En 2020 !
On plonge dans les 160 pages de cette histoire effroyable : les auteurs reconstituent l'amont de cet attentat du 16 octobre 2020 puis son aval dévasté. Les auteurs, soutenus par des témoignages de collègues ou de proches du dossier, décortiquent comment un tel acte a pu être commis.
C'est l'histoire de ce discret prof de banlieue catapulté à son insu au cœur incandescent d'un traumatisme national qu'il convient d'inlassablement explorer car son issue criminelle meurtrit chacun et tente d'assassiner notre République commune et ses valeurs essentielles.
Les réseaux sociaux et la mondialisation de l'information à la vitesse de la lumière amplifient et déforment, traquent et détraquent le réel. C’est ce contagieux engrenage pervers, né d’un mensonge d’une collégienne puis récupéré et médiatisé par des familles et un entourage plutôt irresponsables et totalement malveillants, qui est décrypté avec tact et efficacité. La justice statuera prochainement sur le sort de la quinzaine de personnes dont 6 mineurs pour leur implication dans cette funèbre mécanique infernale.
Le reportage graphique est à la fois extrêmement sensible et précis. Le texte de Valérie Igounet sans aucun pathos - qui aurait été logiquement contre-productif - est servi par le dessin détaillé et bienveillant de Guy Le Besnerais.
Coup de cœur pour ce reportage graphique au sujet douloureux !
C'est passionnant et utile. On, devrait en entendre parler ! ou tout faire pour qu’il rencontre le plus large lectorat !
Merci à Montserrat et Nicolas de m'avoir permis de découvrir ce reportage en avant-première.
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Je me retrouve en tous points dans ce commentaire.
Un témoignage édifiant, et de fait nécessaire.
Au delà de la terreur véhiculée par l'acte, je plains les proches qui doivent se reconstruire autour d'une telle tragédie...