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César : La vie d'un homme illustre

Couverture du livre « César : La vie d'un homme illustre » de Alphonse De Lamartine aux éditions Homme Et Litterature
  • Nombre de pages : 250
  • Collection : (-)
  • Genre : Histoire
  • Thème : Histoire
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Soyons sans pitié pour la gloire, cette grande corruptrice du jugement humain, lorsqu'elle n'est pas le reflet de la vraie vertu. Telle est la première réflexion qui se présente quand on entreprend de peindre la vie de César : le plus accompli, le plus aimable et le plus dépravé des Romains et... Voir plus

Soyons sans pitié pour la gloire, cette grande corruptrice du jugement humain, lorsqu'elle n'est pas le reflet de la vraie vertu. Telle est la première réflexion qui se présente quand on entreprend de peindre la vie de César : le plus accompli, le plus aimable et le plus dépravé des Romains et peut-être des hommes.
Mais il faut comprendre Rome pour comprendre César...
Quand les peuples commencent à s'indigner en secret contre leurs tyrans,... il se prépare en contre la tyrannie une de ces explosions d'opinion publique qui ne se révèlent que sur la physionomie muette du peuple, mais ou le silence et les yeux baissés couvrent la résolution commune. Les peuples sont naturellement pusillanimes, parce que, tout en désirant passionnément d'être délivrés, aucun des hommes isolés qui composent la foule n'est chargé spécialement de la responsabilité de la patrie et ne sent en soi le dévouement nécessaire pour se compromettre et pour se sacrifier, inutilement peut-être, au salut de sa cause et de son pays. Voilà ce qui rend les tyrannies si durables, et ce qui fait que les murmures précèdent de si loin les explosions. Les révolutions sont déjà, mille fois accomplies dans tous les coeurs avant que les mains s'arment pour frapper la tyrannie.
Dans une situation semblable à celle que nous venons de décrire, tous les yeux se portent instinctivement sur l'homme que la conformité d'opinion, le génie, l'intégrité, le courage, désignent de plus haut à la pensée publique comme l'homme d'action et de salut. On espère vaguement en lui sans l'avoir interrogé ; on le nomme tout bas, on se repose en lui, on s'irrite de sa lenteur, on j'objurgue, on le provoque, on lui fait des signes d'intelligence ; on finit, à force d'insinuations, par faire naître dans le coeur de cet homme une pensée qu'il n'avait pas lui-même au commencement, par le charger tacitement de la colère et de la délivrance communes, par lui imposer en quelque sorte ou la responsabilité de l'oppression soufferte ou le devoir du coup d'État de la liberté.
Un tel homme existait : c'était Brutus.

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