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À pied d'oeuvre

Couverture du livre « À pied d'oeuvre » de Franck Courtes aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782073024916
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

«Entre mon métier d'écrivain et celui de manoeuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit.» Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se... Voir plus

«Entre mon métier d'écrivain et celui de manoeuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit.» Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, À pied d'oeuvre est le livre d'un homme prêt à payer sa liberté au prix fort.

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Articles (1)

Avis (10)

  • Ecrivain serait-il une profession maudite ? Le même jour en cette dernière rentrée littéraire paraissaient deux ouvrages sur cette question, comme les deux faces d’une même médaille. Tandis que, dans Les petits farceurs, Louis-Henri de La Rochefoucault satirise fort ironiquement le monde de...
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    Ecrivain serait-il une profession maudite ? Le même jour en cette dernière rentrée littéraire paraissaient deux ouvrages sur cette question, comme les deux faces d’une même médaille. Tandis que, dans Les petits farceurs, Louis-Henri de La Rochefoucault satirise fort ironiquement le monde de l’édition et les ficelles mercantiles dont les auteurs et leurs livres font les frais, Franck Courtès relate quant à lui son expérience d’écrivain crève-la-faim, contraint aux petits boulots ubérisés.

    Photographe reconnu et prisé par les plus grands journaux et magazines, l’auteur dégoûté par les travers croissants de cette profession sinistrée décide en 2013, après le « petit succès » d’un premier livre, de désormais se consacrer à l’écriture. Commence pour lui un éprouvant et désespérant parcours du combattant. « Le métier d’écrivain consiste à entretenir un feu qui ne demande qu’à s’éteindre. Un feu dans la neige. » « Achever un texte ne veut pas dire être publié, être publié ne veut pas dire être lu, être lu ne veut pas dire être aimé, être aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. » Avec deux cent cinquante euros de droits d’auteur mensuels, même logé dans un studio par sa mère, on a beau être passé à La Grande Librairie et avoir été goncourisable, tout cela ne nourrit pas son homme. Cinquantenaire sans qualifications rejeté par le monde classique du travail, il se tourne vers « celui plus méconnu et sulfureux des applications de plateformes de travail. Elles sont à Uber, la plus connue, ce que les accordéonistes dans le métro sont aux concertistes d’opéra. » Le matin, il écrira et, le reste du temps, prendra tous les petits boulots qu’il trouvera.

    « Le travail ne manque pas pour ceux qui ne savent rien faire. » Mais quel travail… : « environ quinze euros pour une matinée, parfois vingt avec le pourboire, parfois moins quand plusieurs manœuvres désirent la même mission et que le client fait baisser le tarif ». Et encore, seulement deux ou trois fois par semaine, tant la concurrence, par enchères inversées, s’avère acharnée. Ici, le droit du travail n’a plus cours, la seule loi est celle des algorithmes qui comptent avec indifférence vos étoiles d’appréciation, peu importe si vous laissez la moitié de votre peau dans des tâches souvent physiques, voire dangereuses, payées une misère sans la moindre protection sociale. Les malheureux aux abois ne manquent pas, à commencer par les Africains sans papiers, prêts à accepter des courses à trois euros, « par tous les temps, sur des vélos mal entretenus ou des Vélib’ trafiqués. Leurs genoux ne tiennent pas deux ans le rythme. Qu’importe, le flux migratoire fournit de frais mollets. On aura à n’importe quelle heure son plateau de sushis ou sa pizza, quoi qu’il en coûte en ménisques africains. » Interchangeables, cloisonnés et rendus invisibles par la déshumanisation numérique, ces journaliers d’un nouveau genre viennent gonfler les rangs d’une pauvreté d’un nouveau type, celle, silencieuse, d’individus hétéroclites qui ne forment aucune classe sociale et n’ont aucune chance, ni de se rebeller, ni de se défendre. « Le système carcéral des usines d’antan s’est vu remplacé par le bracelet électronique des applications. Les murs ont disparu, pas le joug. »

    S’il avait lu La Rochefoucault auparavant, se serait-il jeté dans l’arène littéraire avec la même candide confiance en les pouvoirs sonnants et trébuchants de son réel talent ? Alors que sans se plaindre il en paye le prix fort, Franck Courtès signe de son élégance digne et posée, non pas seulement la terrible chronique de son propre dévissage social, mais aussi, avec un sens de la formule qui en démultiplie l’impact, une radiographie brûlante des nouveaux confins de la pauvreté en Occident, là où l’ubérisation et les plateformes numériques de travail recyclent pour leur profit, au mépris de toute loi sociale, les « rebuts » du marché du travail.

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  • Abandonner un métier lucratif pour se consacrer à l'écriture ou à toute autre passion dont la rentabilité n'est pas immédiate ni même garantie est un acte courageux, un peu fou aussi lorsqu'on y perd de vue ses enfants, ses amis, sa santé.
    Quoiqu'il en soit, c'est le choix de l'auteur /...
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    Abandonner un métier lucratif pour se consacrer à l'écriture ou à toute autre passion dont la rentabilité n'est pas immédiate ni même garantie est un acte courageux, un peu fou aussi lorsqu'on y perd de vue ses enfants, ses amis, sa santé.
    Quoiqu'il en soit, c'est le choix de l'auteur / narrateur et c'est ce qu'il nous raconte dans ce roman qui tient plus du journal ou de la série de sketchs que du récit structuré.
    Il est peu question d'écriture, le parti-pris étant de montrer tout ce que ces quelques heures quotidiennes d'écriture supposent de sacrifice, d'abnégation et d'humilité pour survivre, même chichement, c'est à dire se loger, se nourrir et se soigner. Chaque chapitre est la démonstration que c'est difficile mais possible en oubliant toute idée de loisirs, de superflu et de bien-être physique. L'uberisation des "petits boulots" est a priori une opportunité pour les sans-grades, sans diplôme, sans papiers, sans rien qui peuvent "vendre leur corps" mais surtout pour ceux qui en usent en esclavagistes modernes désinhibés par le digital.
    Le fil conducteur du récit, c'est la lente dégradation du corps à peine compensé par un savoir-faire croissant. La liberté d'activité à un prix et l'idéal de l'Ikigaï n'est pas accessible à tout le monde.
    L'écriture est inégale mais le propos est frappant et la vision de la société malheureusement assez juste.

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  • Histoire largement autobiographique, le narrateur est un ancien photographe reconnu qui décide de tout quitter pour écrire. Son premier métier lui assurait de confortables revenus, le nouveau l'oblige à gagner sa vie au coup par coup. Les petits jobs s'enchainent mais ne suffisent pas au minimum...
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    Histoire largement autobiographique, le narrateur est un ancien photographe reconnu qui décide de tout quitter pour écrire. Son premier métier lui assurait de confortables revenus, le nouveau l'oblige à gagner sa vie au coup par coup. Les petits jobs s'enchainent mais ne suffisent pas au minimum vital et il s'inscrit sur une plateforme en ligne où les gens bradent leurs prestations pour remporter les courses et autres services. Un livre bien écrit, plein autodérision et de recul sur la vie, un bon moment de lecture!

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  • Pourquoi avoir délaissé son métier de photographe international réputé ? Est-ce pour une nouvelle liberté ?
    Le narrateur-auteur raconte son parcours : il a arrêté d'être photographe pour se consacrer au métier d’écrivain, perdant ses revenus, son statut social, son lien avec ses enfants. Pour...
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    Pourquoi avoir délaissé son métier de photographe international réputé ? Est-ce pour une nouvelle liberté ?
    Le narrateur-auteur raconte son parcours : il a arrêté d'être photographe pour se consacrer au métier d’écrivain, perdant ses revenus, son statut social, son lien avec ses enfants. Pour subsister à ses besoins, il va louer ses services sur une platerforme de main d’oeuvre et il va travailler en en tant que manœuvre, homme à tout faire.
    Son déclassement social est choisi et le plonge dans la précarité.
    A travers ce récit, il met en avant les métiers invisibles, un monde souterrain de travailleurs exploités. Il est dans l'action, vend ses services au meilleur prix, n'hésitant pas à aller au bout de ses forces, cassant son corps pour être rentable.(déménageur, chauffeur, bricoleur, casseur, laveur de vitres,...)
    Cette mise en lumière sur ces différents métiers est vraiment intéressante, des ouvriers précaires, sans classe ouvrière, des individus qui donnent de leur personne sans compter, des anonymes sans structure sociale.
    De là, peut-être découle une certaine liberté, même si son corps souffre de l'effort et il le paye un peu.
    Ce que j'ai moins aimé ce sont les mots et les grands phrases du texte sur les considérations de l'écrivain qui sont un peu ampoulés.
    Pourtant le contraste n'est pas si marquant entre le travail de manoeuvre et celui d'écrivain, à part pour les ampoules (sic, je joue avec le mot pour relever qu' il y a quelques moments d'autodérision qui nous arrachent quelques rires jaunes), l'isolement est présent dans les 2 cas.
    Un roman différent qui met en lumière le monde des pauvres, de la précarité, et interpelle : éprouvant aussi !

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  • C’est l’histoire de Franck Courtès lui-même, ancien photographe devenu manœuvre mais surtout écrivain au pied d’une œuvre dont on n’entend assurément pas assez parler.
    La vie d’un écrivain est un vrai parcours du combattant. Pour avoir reçu des auteurs et des autrices dans mes classes, je le...
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    C’est l’histoire de Franck Courtès lui-même, ancien photographe devenu manœuvre mais surtout écrivain au pied d’une œuvre dont on n’entend assurément pas assez parler.
    La vie d’un écrivain est un vrai parcours du combattant. Pour avoir reçu des auteurs et des autrices dans mes classes, je le savais déjà. Beaucoup ont un autre métier leur permettant de vivre à côté. Franck Courtès a abandonné ses fonctions de photographe et ne veut plus, ou ne peut plus plutôt, l’exercer au grand dam de ses proches qui ne comprennent pas toujours ce choix. Il veut écrire et le faire librement mais pour survivre, il est contraint d’exercer tous les petits boulots ingrats possibles : bricolage, jardinage, évacuation de gravats, lavage de vitres…
    Franck Courtès est un fin observateur et son texte est d’une grande justesse. Je me suis dis parfois qu’il était en pleine entreprise d’autodestruction, qu’il était trop jusqu’au-boutiste mais je ne peux pas m’empêcher de penser que sa quête de liberté, sa persévérance à vouloir écrire quel qu’en soit le prix sont surtout pleines de courage. Modeste, il fait preuve de beaucoup d’autodérision, il ne s’apitoie pas sur lui-même, il ne se révolte pas non plus même quand ceux qui l’emploient sont particulièrement injustes. Il se contente de décrire notre société et d’observer notre inhumanité quotidienne et ces simples constats sont plus percutants qu’un coup de poing à la figure.
    Une citation : « Un lien unit ma main ouvrière à ma main artistique. Mes mains d’œuvre. Je ne peux épargner l’une sans condamner l’autre. En moi, l’ouvrier nourrit l’artiste et l’artiste contraint l’ouvrier. »

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  • « Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité: il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit. »

    La précarité de l’emploi, ce n’est pas un sujet nouveau, ni très gai, mais il est rarement abordé par les artistes, préférant proposer une image Instagramable de leur...
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    « Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité: il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit. »

    La précarité de l’emploi, ce n’est pas un sujet nouveau, ni très gai, mais il est rarement abordé par les artistes, préférant proposer une image Instagramable de leur vie pleine de paillettes, cocktails et paradis tropicaux. Avant d’entrer dans le monde de l'édition, Franck Courtès fût photographe indépendant pendant une vingtaine d'années et n’avait pas à s’inquiéter de ses fins de mois. Après ce qu’il analyse maintenant être un burn-out, il a rangé ses appareils et a tiré un trait sur un métier générant de plus en plus d'humiliations et de déceptions.

    (...) j'avais rencontré le rédacteur en chef. L'homme, plutôt sympathique, m'avait dit alors sans sourciller qu'en réalité certaines factures ne se perdaient pas, mais qu'il choisissait de ne pas les payer. Il réglait celles des grandes agences, avec qui il ne voulait pas se fâcher, mais pas des indépendants."

    Ce récit égrène au fil des pages des anecdotes sur cette nouvelle vie, choisie et assumée, dans laquelle l’artiste qu’il était est devenu manœuvre, gagnant ses quelques euros quotidiens à la force de ses bras afin de dégager du temps pour ce qui le fait dorénavant vibrer : l'écriture.
    Via La Plateforme, réseau en ligne, fruit du néolibéralisme où la concurrence est rude, il trouve des travaux à exécuter, s’improvisant chauffeur, jardinier, bricoleur, mais surtout y laissant sa santé. Il raconte les sans-papiers, la pauvreté au quotidien, les souffrances endurées, le regard des autres, l’incompréhension de ses proches.
    Sur La Plateforme, on n’est qu’un prénom, telle une fille de joie dans un bordel, on vend son corps pour des travaux, on charrie des sacs de gravas tel un forçat. Franck Courtès, c'est un peu Aubenas chez les hommes à tout faire sans le retour à la vie « normale ».

    Ne vous méprenez pas, aucun misérabilisme dans ces pages, mais un rappel de la valeur réelle de l’argent et une formidable démonstration de la nécessité d’écrire, au-delà de tout.

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  • De certains livres on entend trop peu parler, noyés qu'ils sont dans la déferlante de la rentrée littéraire. Celui-ci a surnagé, nommé sur la première liste du Femina, mais il a été trop peu vu et défendu en regard de sa qualité.
    Ce titre, c'est celui de Franck Courtes. Un récit où il raconte...
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    De certains livres on entend trop peu parler, noyés qu'ils sont dans la déferlante de la rentrée littéraire. Celui-ci a surnagé, nommé sur la première liste du Femina, mais il a été trop peu vu et défendu en regard de sa qualité.
    Ce titre, c'est celui de Franck Courtes. Un récit où il raconte son parcours. Celui d'un photographe de renom qui, lassé par la vacuité du monde dans lequel il travaille, décide de mettre un terme à sa carrière pour se consacrer à l'écriture. Ecrivain, voilà bien un métier qui fait rêver, auquel on appose tous les attributs de la respectabilité, mais un métier qui ne nourrit pas son homme. Un choix de vie radical qu'il paiera au prix fort, puisqu'il perdra ses revenus, son statut social et même sa famille. Une dégringolade qui le conduira, pour survivre, à louer ses services sur une plateforme de main d'œuvre, application esclavagiste de tous les laissés pour compte du salariat. *il y sera tour à tour manœuvre, laveur de vitre, déménageur, livreur ou encore serveur. Un déclassement social choisi, mais néanmoins violent que l'auteur décrit avec franchise mais sans aucun apitoiement.
    Dans le tableau de cette nouvelle vie, il ne tait rien de la faim, du découragement, des douleurs que ces emplois miséreux provoquent sur son corps peu aguerri aux travaux pénibles. De la honte et de ce sentiment d'angoisse qui ne le quitte plus, inquiet chaque jour du lendemain, de la crainte qu'il soit pire encore. Et en dépit de cette survie chaotique, l'envie d'écrire, plus forte que tout, le besoin de coucher des mots qui reste essentiel pour contrer le vide et le silence, le plaisir de chaque séance d'écriture apaisante et consolatrice
    Et dieu que c'est touchant ! Plusieurs fois dans ma lecture, j'ai refermé mon livre, bouleversée par le courage de cet homme, le cœur broyé par sa mélancolie, émue aux larmes par les vexations qu'il ne cesse de subir, en colère contre notre société qui permet de tels abus et les invisibilise. Mais surtout terriblement touchée par sa détermination à écrire, par sa foi sans faille dans la littérature.
    Pour finir je vous invite à découvrir ses mots d’une justesse implacable sur l'ubérisation du travail. Elles sont glaçantes et percutantes, notamment quand il dénonce sa déshumanisation, en particulier en gommant les noms de ces nouveaux esclaves, les réduisant à leur prénom, et à quelques étoiles. J’ai trouvé éclairant son analyse de la place des pauvres dans nos sociétés. Et comment ne pas trouver révoltant le système du RSA, aide censée permettre « une pauvreté décente, de quoi se noyer moins vite» dont les contrôleurs s'acharnent sur ceux qui n'ont rien, les enfonçant plus encore dans la précarité.
    Ce livre devrait être lu par tous nos politiques, mais je doute en le refermant qu'ils aient la même dignité que Franck Courtés.
    Pour ma part, je vous conseille d'acheter ce livre, plus encore je vous le demande, pour découvrir cet homme intègre et discret, cet auteur à l'humilité poignante.

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  • Quelle mouche a piqué le narrateur lorsqu’il a volontairement abandonné sa carrière de photographe, non seulement lucrative, mais aussi aboutissement d’une passion de jeunesse ? Pour le savoir il faut se référer au précédent roman, La dernière photo. Ici, ce sont les conséquences de ce choix...
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    Quelle mouche a piqué le narrateur lorsqu’il a volontairement abandonné sa carrière de photographe, non seulement lucrative, mais aussi aboutissement d’une passion de jeunesse ? Pour le savoir il faut se référer au précédent roman, La dernière photo. Ici, ce sont les conséquences de ce choix délibéré qui sont déclinées en une sorte de descente aux enfers.

    Si le projet de base était de consacrer désormais son temps à l’écriture, le narrateur découvre avec une certaine naïveté que le passage de l’écrit à la publication est un gouffre surmonté d’une passerelle étroite et instable, que peu franchissent au premier essai.

    Mais il faut bien vivre, se nourrir, se loger …et donc trouver des solutions pratiques pour ne pas se retourner à la rue. Les petits boulots, au noir, puis via des plateformes qui ont de nombreux points communs avec les esclavagistes d’un passé historique bien connu, encore plus machiavéliques parfois puisqu'elles maintiennent l’illusion d’une bouée de sauvetage. La précarité, ça s’entretient !

    C’est ainsi que cet homme, pour qui il n’était pas vital de consulter l’état de son compte en banque avant de procéder au moindre achat, découvre la valeur d’un billet de vingt euros.

    La solidarité est en équilibre avec la concurrence, de belles rencontres peuvent advenir mais aussi de cruelles déceptions.

    Pas de révolte amère, dans ce texte, au contraire, l’auteur veut y apporter de la légèreté et de l’autodérision. Malgré tout, c’est un focus sur le monde de la pauvreté, des pièces tendus au nom d’une allégation d’assistance.

    J’ai beaucoup apprécié ce témoignage, sincère sans être désabusé.

    192 pages Gallimard 24 août 2023

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