Une vrai révélation littéraire. Un flic parisien accompagne la fin de vie de son père.
Un père violent, dont la vie d'avant est secrète.
C'est la quête d'une recherche des origines et de la rédemption sur fond de guerre d'Algérie.
Un roman noir qui vous touche au mille du cœur.
Je m'étonne que cet auteur ne soit pas plus lu car c'est pour moi une véritable révélation.
L'absence de "moraline " dans son œuvre me rassure. Il s'agit d'affronter doutes et vérité avec toute la part de violence qu'ils recèlent. Sans compromis.
L'écriture est brillante et les références étonnantes pour un auteur si jeune.
Même la construction du roman est bien faîte.
Bravo aux éditions des Arènes collection EQUINOX qui ont toujours le chic pour trouver les pépites.
APOCALYPSE NOW
Ce livre fait partie de ceux qui sont inclassables et inoubliables.
L'histoire parait assez simple : un homme et une femme jetés sur les routes alors que le monde s'effondre , l'un part à la recherche de son frère et l'autre fuit une vie vide depuis la mort de son amour. Au fil des pages de court roman, nous découvrons toute la complexité et toute la beauté poignante de cet ouvrage.
La complexité des personnages et de leurs relations aussi : Marie-Jean a quitté la Marne pour les Alpes où il sait retrouver son frère aîné Timothée qui lui a tout abandonné (une brillante carrière qui l'attendait mais surtout son petit frère le laissant à la médiocrité de son existence), des années plus tôt; avant les émeutes, les hordes, l'anarchie la violence. Anna a perdu Sid lors d'un contrôle de la milice qui a mal tourné, Sid ayant été tabassé à mort par des hommes déboussolés. Pour tenter de l'oublier, elle s'est abîmée dans des excès de toute sorte (sexe, alcool, drogues et musique techno), puis elle a pris la route, la voiture d'un amant d'un soir, sans même y penser, vers l'Est, vers le Sud où il persisterait des "carrés" (îlots) de vie "normale".
Anna rencontre Marie-Jean par hasard, il neige dru, sur le bas-côté, une forme étrange : c'est un homme qui a été laissé pour mort par l'une de ces hordes qui sillonnent la campagne ou ce qu'il en reste, volent, violent, tuent... Anna va soigner Marie-Jean et accepter de l'emmener jusqu'à ce village perdu des Hautes Alpes, à la frontière italienne où vit Timothée. Marie-Jean n'a pas caché ses intentions à sa compagne d'infortune : il y va pour le tuer, tuer ce frère qu'il aime plus que tout, ce frère qui était l'enfant préféré des parents et qui l'a abandonné.
Tout est désespéré : les personnages bien sûr, eux mêmes ne se font aucune illusion ; les décors, cette neige qui pourrait éclairer les paysages, les embellir mais qui les ensevelit sous un voile grisâtre, et l'apocalypse qui se profile, les virus qui ont décimé les populations, la famine, la peur, la violence toujours plus ignoble, les catastrophes naturelles...
Tout est terriblement réaliste (ici, pas de science-fiction), tout ceci nous guette et nous menace déjà.
Il se dégage de ce livre une infinie tristesse, portée par une superbe écriture ; un livre à lire absolument, surtout en ce moment, dans cette période où l'on nous oblige à tant de renoncements...
Un roman coup de poignard au cœur, un roman essentiel.
http://www.nyctalopes.com/lun-des-tiens-de-thomas-sands-equinox-les-arenes
Un style une pâte, des fulgurances de littératures, tout ce qu'on aime quand on lit. On reste bouche bée par la maturité de cet écrivain.
J'ai beaucoup pensé à Sandrine Colette avec son livre "Et toujours les forêts" qui a traité ce monde d'après, ou tout a basculé.
C'est un bonheur de trouver des auteurs prometteurs comme celui ci.
J’avoue, j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre. Un style très particulier avec beaucoup d’ajouts à la phrase qui alourdissait le récit, et puis… j’ai compris. J’ai compris la colère, la révolte, le cri de guerre et je me suis laissé emporter par ce court texte d’une rage et d’une folie que ne peuvent expliquer que les humiliations, les brimades et l’injustice sociale. C’est fort, puissant et en suivant le personnage principal dans sa quête de justice, on va descendre d’un cran dans la barbarie. On souffre avec cet écorché vif, cette chronique sociale vu par le petit peuple, la caissière, l’ouvrier, le SDF, le prolo quoi. Des frères et des sœurs de combat tous le poing levé mais qui sont toujours du mauvais côté. Ce très jeune homme, petite vingtaine va passer à l’action et quelle action. C’est un cri du cœur, écrit avec ses tripes, Thomas Sands ne ménage pas son lectorat et nous livre ici un témoignage de ce que la misère sociale peut engendrer à force d’être nier. J’ai trouvé des passages très beaux quasi poétique d’une grande sensibilité, avec une fin qui confirme un roman noir comme on n’en voit peu. Bonne lecture.
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