Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
En 1892, Lydia Oorthuys vit à Amsterdam. Fille unique, elle vient de perdre son père (sa mère n’était déjà plus de ce monde …)
En prenant possession du bureau du défunt – et de ses papiers personnels (elle a enfin retrouvé la clé près d’un ouvrage, dans la bibliothèque …) Lydia y découvre un grand et curieux cahier noir. Son père prévoyait, avant sa brusque mort, de construire une fabrique de fromages et d’en laisser la direction à un fermier-fromager, un certain Huib Minnes …
Lydia va s’empresser de prendre contact avec l’homme et tous deux mettront en oeuvre le dernier projet du père de la jeune femme. Ils créeront ainsi, une fort précieuse complicité professionnelle (« et plus, si affinités » …)
Un roman agréable dans son ensemble, un récit (sur plusieurs décennies) mettant en exergue les tous débuts de l’émancipation féminine, dans une société qui a bien du mal (comme c’est encore le cas un peu partout en Europe) à s’ouvrir à plus d’autonomie et de liberté. Dans un monde qui est à l’aube d’un terrible et sanglant bouleversement …
Je craignais – je l’avoue – que l’intrigue, basée sur la fondation d’une fromagerie, m’ennuie au plus haut point … Mais je me trompais ! En effet, la diversité et la pertinence des sujets traités par l’auteure néerlandaise ont rapidement balayé mon inquiétude ! Du coup, j’ai pris du plaisir à cette charmante lecture ! Un assez bon moment passé aux Pays-bas, à l’entrée d’un siècle nouveau.
Tout commence par le fracas d'un enlèvement. Nous sommes le 5 juillet 1650 et Geeertje Dirckx vient d'être emmenée de force dans la maison de correction de Gouda. Elle a été condamnée à douze ans de réclusion.
Lors de sa captivité, elle revient pour nous sur son enfance, son départ de la maison, son mariage et sur sa rencontre avec Rembrandt.
Une rencontre qui l'a amenée ici dans cette prison.
Dans ce roman, Simone van der Vlugt retrace donc le destin de Geertje Dirckx. Une femme souvent décriée par les historiens de l'art et présentée comme une mégère.
Ici, au contraire, en s'appuyant sur plusieurs sources historiques, l'autrice entend faire retentir sa voix et montrer à quel point sa situation s'est révélée compliquée.
Car elle dérogeait à la morale de l'époque.
Car elle n'avait pas accepté de se plier aux volontés de son ancien amant.
Car elle représentait une forme de menace.
J'avais déjà lu Bleu de Delft et Neige rouge, deux des précédents ouvrages de Simone van der Vlugt. Et j'ai retrouvé ici les qualités que j'avais déjà aimées chez cette autrice.
Sa manière de brosser le portrait d'une héroïne et de nous montrer par ses yeux la condition des femmes de son époque.
Sa façon aussi de nous dépeindre la Hollande de ce 16ème/17ème siècle. Comme si elle nous amenait avec elle dans les rues d'Edam ou dans les maisons d'Amsterdam.
Ici, se rajoute une plongée dans l'univers de Rembrandt et de son atelier, déjà évoqués dans Bleu de Delft. J'ai trouvé tout cet arc narratif très intéressant .
Tout comme j'ai apprécié la construction de cette œuvre à la tonalité sombre. Cette scène "choc" du début qui suscite évidemment chez le lecteur une forme de curiosité. Et ce développement plein de rebondissements.
Les pages se tournent toutes seules. Et je ne peux que vous conseiller cette lecture si vous aimez les œuvres autour des destins de femmes et la peinture.
Très belle lecture
On suit, on vit, on souffre, on se met à la place du personnage principal … et on adhère …
Geertje Drex, a quitté Edam, son village natal pour s'installer à Hoorn. Elle y rencontrera son futur époux. Mais après quelques de mariage, son époux, trompette sur les bateaux, sera emporté par une tempête. Elle devient donc gouvernante. Et c'est sur les recommandations de ses premiers patrons, qu'elle deviendra la gouvernante de Titius, le fils de Rembrandt dont Saskia, sa femme se meurt.
C'es donc tout naturellement quelques temps après le décès de la mère de Titius que Geertje et Rembrandt se rapprochent. Mais Rembrandt ne peut l'épouser car il perdrait l'héritage de sa femme au profit de la famille de celle-ci.
Tout se passe pour le mieux entre les deux amants jusqu'à l'arrivée de Hendrickje, une jeune fille que Geertje va recruter pour lui venir en aide. Mais Rembrandt va s'éprendre de la jeune fille et chasser Geertje. C'est donc le début d'une longue bataille entre les deux anciens amants.
Si on connaît Rembrandt en tant que peint, ce roman, bien documenté, donne une aperçu de l'homme qu'il était et cela le rend tout de suite nettement moins sympathique. Ce roman démontre bien comment la question de l'argent peut être néfaste dans les relations de coeur.
J'ai beaucoup aimé ce roman, outre la relation entre le peintre et sa maîtresse, pour la photographie des Pays Bas au XVIIème siècle mais aussi sur le poids de la religion sur la vie des femmes.
L'auteure que j'ai découverte avec le Bleu de Delft s'essaie à redonner leur place à ces femmes qui ont été à leur façon féministe avant l'heure.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/01/la-maitresse-du-peintre-simone-van-der-vlugt.html
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