Ce premier roman puissant vient de décrocher le Prix du Roman Fnac 2022
Ce premier roman puissant vient de décrocher le Prix du Roman Fnac 2022
La narratrice Jeanne vit avec sa famille dans un village niché au plus profond du Valais, en Suisse. Un rien suffisant à déclencher ses incontrôlables fureurs, son père terrorise la maisonnée, roue de coups sa mère et abuse de sa sœur aînée. Battue comme plâtre pour avoir un jour osé lui tenir tête du haut de ses huit ans, la petite fille réalise avec amertume, que pas plus le médecin que leurs voisins et proches, n’ont envie de s’en mêler. Tous savent, mais se taisent. Dès lors, c’est la rage au ventre et toute entière tendue par le désir de s’échapper, que Jeanne grandit, puis parvient enfin à s’émanciper. Mais à quel prix ?
« Tout à coup, il a un fusil dans les mains. La minute d’avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre. » Ainsi commence le récit fracassant d’une enfance ravagée, tellement gorgée d’acide qu’elle rongera la narratrice sa vie durant, se moquant bien de la distance et du silence dont cette dernière tentera pourtant d’user comme d’un barrage entre elle et les siens. Les scènes, cruelles et brutales, usent d’un réalisme saisissant pour évoquer la violence absolue d’un homme au-delà de toute rédemption, et ses effets dévastateurs sur ses proches, abandonnés à sa merci, comme dans la cage d’un fauve, par la lâche indifférence des témoins.
Sur les trois femmes coincées dans l’orbite du monstre, pendant que la mère, privée d’échappatoire par sa dépendance économique, et son aînée, vampirisée par la « préférence » incestueuse du père, se laissent réduire en cendres au fond de leur enfer, seule Jeanne trouve la force de rester debout, en préparant son évasion. Elle ne se doute pas encore que cette violence qu’elle combat, elle l’a déjà fait sienne au travers de son dégoût et de sa haine, et qu’elle n’est déjà plus que l’un de ces arbres, certes encore droits mais à demi calcinés, qui continuent à se consumer de l’intérieur à petit feu, longtemps après le passage de l’incendie.
Cinglé par la grêle de ses mots durs et acérés, l’on s’engloutit dans cette histoire - d’une noirceur que rien, ni l’amour d’une mère, ni les attachements amoureux, ni le puissant enracinement à une terre, ne parvient à exorciser -, impressionné par l’évidente vérité de ses personnages. Qu’il s’agisse de leurs mots, de leurs émotions ou de leur comportements, tout sonne juste et s’enroule autour d’une analyse psychologique irréprochable de pertinence et remarquable d’empathie. Et c’est déjà bien ébranlé par les uppercuts encaissés au fil des pages, que l’on s’achemine vers le coup de grâce d’un dénouement, sans doute d’autant plus bouleversant, que simplement, mais clairement, suggéré… Coup de coeur.
Il y a des livres qui vous marquent de la première à la dernière ligne.
Ce roman est de ceux-là.
« Sa préférée » est un roman écrit avec les tripes, sans fioritures, dont les mots écorchent chaque page.
On ne ressort pas indemne de cette lecture qui nous plonge dans la terreur qui étreint le quotidien de Jeanne, sa sœur Emma et sa mère.
Pour un geste, une parole, un détail, la violence du père s’abat sur elles, laissant des traces indélébiles.
Comment construire, aimer, vivre, lorsque même les plaisirs simples ont été confisqués et broyés par un tyran?
Et surtout, peut-on pardonner ?
C’est le récit d’une femme forte et brisée à la fois, une femme qui a bouleversé ma rentrée littéraire par sa sincérité extrême.
Ce fut un moment d’une rare intensité pour moi et j’en remercie l’auteur.
Trois femmes, un homme.
Une mère, ses deux filles, un père.
Abusif, violent, protégé par le silence des proches, des voisins.
Seule Jeanne, la fille cadette, arrivera à fuir ce lieu qui n’a de foyer que le nom. L’internat d’abord, les études dans une ville éloignée, une fois partie, elle ne reviendra plus mais restera pourtant liée à ce passé traumatique.
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Sa préférée, c’est l’histoire d’une victime de violences qui en portera la marque toute sa vie. Peu importe le nombre de kilomètres mis entre elle et son père, Jeanne n’oubliera jamais et la moindre de ses actions, le plus infime choix, seront dictés par les expériences de son enfance.
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J’ai été très touchée par ce roman, en empathie totale avec Jeanne ; l’écriture est puissante, porteuse d’émotions. Lola Naymark arrive à trouver le ton juste, à ne pas verser dans le mélo, ce qui était précisément l’écueil à éviter avec ce type de texte.
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Une belle écoute, dans le cadre du Prix Audiolib 2023.
« Sa préférée » est l’histoire d’une reconstruction, celle de Jeanne, la narratrice, qui a grandi dans une famille dysfonctionnelle où le père avait la main lourde et l’insulte facile. La mère effacée tente d’offrir tout l’amour à ses filles dont une sœur aînée souvent victime des colères du père. Habitant un petit village suisse, tout le monde sait les violences dont le père est l’auteur mais les voisins préfèrent fermer les yeux et se taire.
Par le résumé du livre, le lecteur se rend vite compte qu’il va se trouver face à un récit difficile : celle des violences intra-familiales. Pourtant, son autrice, Sarah Jollien-Fardel, en a tiré une histoire menée par une héroïne forte en apparence mais dont les faiblesses la rattrapent, et ce, même après avoir quitté le domicile familial.
Ce premier roman est bouleversant par la façon dont l’autrice à de conter l’innommable où les gens vont favoriser le silence à l’action et faire comme s’ils ne savaient pas. Même si le roman ne compte que 200 pages, on n’a pas l’impression que des éléments auraient été oubliés et aucune phrase ou passage n’est superflu.
Le livre est narré par l’actrice, Lola Naymark, dont la voix douce apporte une touche solaire à la vie bien sombre de Jeanne. Dès les premiers mots, j’ai été aspirée par le récit et eu l’impression que l’actrice et la narratrice ne faisaient plus qu’une. C’est un peu comme si la lectrice incarnait en lieu et place cette héroïne, Jeanne et qu’elle nous narrait sa propre histoire personnelle. J’ai vraiment été totalement envoûtée par son brin de voix unique.
Au vu des qualités entourant ce livre, il n’est pas étonnant qu’il ait été primé au Prix du Roman Fnac 2022 et du Choix Goncourt de la Suisse 2022.
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