Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Robert Merle a été très marqué par sa captivité en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce livre, écrit en 1967, est, comme une grande partie de son oeuvre, empreint de ce souvenir douloureux et de sa volonté de dénoncer les dérives, les silences, les non-dits liés au contexte de guerre.
Dans ce roman d'anticipation ou de "politique-fiction" comme il le qualifiait lui-même, dont il situe l'intrigue aux États-Unis en pleine Guerre froide, il évoque les capacités hors normes des dauphins, notamment en matière de communication, dont le dressage est détourné pour en faire des armes de guerre potentielles.
Cette histoire s'appuie sur des faits scientifiques d'actualité à l'époque dans un contexte de guerre du Vietnam. Robert Merle s'est aussi entouré de spécialistes du dauphin pour rester au plus près de la réalité.
"C’est une erreur que de considérer l’homme comme un être différent, par essence, du mammifère supérieur. C’est l’orgueil de parvenu de l’homme qui l’amène à penser cela."
Outre ce thème qui m'intéresse, c'est aussi l'écriture de Robert Merle qui est à souligner, selon moi. Qu'il nous parle en vieux français, qu'il fasse parler un soldat français, un commandant de camp de concentration d'Auschwitz ou encore des dauphins, il nous emmène toujours avec lui dans une histoire qu'on ne lâche plus. Certains ont trouvé ce livre trop dense... Certes, il l'est, mais, à aucun moment, je ne me suis ennuyée en le lisant !
Son premier roman, Week-end à Zuydcoote, avait déjà retenu l'attention de tous puisqu'il avait obtenu le Prix Goncourt et nombre de ses romans ont été portés à l'écran, tant le récit inspire une mise en images...Week-end à Zuydcoote bien sûr, mais aussi "Malevil" ou "La mort est mon métier".
Vingt ans après la sotie d""Un animal doué de raison", Robert Merle renouera avec le même thème dans un autre roman, "Le Propre de l'Homme" dans lequel l'humain s'intéresse cette fois aux primates en non plus aux dauphins.
Le premier tome de cette chronique familiale nous plonge au coeur de la Renaissance et nous entraîne à un rythme endiablé à la suite de Pierre de Siorac, jeune héros plein de fougue. Pas question de le quitter d'une semelle, on est pris dans l'histoire, dans l'Histoire aussi et on avale les tomes suivants avec un plaisir qui ne faiblit pas, tant on a hâte de connaître la suite de la vie de cette famille du Sud-Ouest, rythmée par le contexte politique, reliegieux et sociétal de cette époque.
Ce choix délibéré de Robert Merle d'écrire dans la langue du XVIe siècle donne en outre une saveur particulière au récit. Cette saga qui s'étend au fil des ans m'a certes permis de passer d'excellents moments de lecture, mais elle m'a également aidée à graver à jamais dans ma mémoire les faits essentiels de toute cette période houleuse et si riche de l'Histoire de France, et notamment les conflits religieux qui l'ont marquée, mais aussi la vie quotidienne et les préoccupations de diverses classes sociales. Un régal en somme !
Je sors mitigée de ma lecture. Le thème ici est la phallocratie, cette société tout entière faite pour et par l'homme où la femme n'est qu'un second rôle souvent réduite à son physique, son rôle de mère ou d'épouse. En voulant dénoncer ce travers, l'auteur part dans l'extrême opposé où les femmes ont, grâce à l'épidémie, pris le pouvoir, notamment la présidente Bedford qui est farouchement "anti-mâle", à tel point qu'elle en vient à faire interdire les sex-toys, à bâtir des camps de rééducation pour les femmes qui osent encore désirer les hommes et poussent les hommes encore non atteints par l'encéphalite à se faire castrer chimiquement. Si je comprends la démarche de l'auteur, j'ai été souvent agacée par tous ces excès, ces femmes qui trouvent une connotation sexuelle à chaque parole, silence, regard, sourire, geste lorsqu'elles interagissent avec un homme donnent lieu à des dialogues surréalistes et plutôt contre-productifs. Et ces hommes, enfin surtout Martinelli, axés sur eux-mêmes, toujours à fantasmer, à essayer de changer les formes à défaut du fond... c'est d'un lourd! Ça m'a gâché mon plaisir de lecture alors que le thème était remarquable.
Un roman intéressant mais qui par ses excès est par moment fort agaçant.
USA. Une épidémie mortelle d’encéphalite 16 frappe les hommes. Les femmes vont alors prendre le pouvoir. A leur tête, une féministe radicale…
Les hommes encore en vie n’ont que 3 choix :
- Mourir de l’encéphalite.
- Se faire castrer chimiquement
- Rejoindre des zones isolées et se faire traquer.
Ou comme Ralph Martinelli , chercheur de grand renom, rejoindre une unité scientifique dans un site protégé pour découvrir le vaccin contre l’encéphalite. Les femmes dirigent le centre avec beaucoup d’autorité et de mépris pour les hommes castrés et les hommes entiers. Bien sûr, toute manifestation de sensualité, de sexualité est bannie et punie.
Les chercheurs « entiers » sont-ils des « Homme protégés » ou des « Hommes emprisonnés, aux fonctions subalternes ?……
Petit à petit, Ralph comprend le sort final réservé à la gente masculine et tente de réagir. Car Ralph est un « gentil », favorable à l’égalité des sexes, qui ne perçoit pas la menace. C’est aussi un bel homme d’origine italienne, qui aime les femmes et ne peut s’empêcher de les envelopper de son œil charmeur.
« Tandis que je m’asexualise de mon mieux, je respire, les narines palpitantes, sa délicieuse odeur. Quand elle me quitte, je me redresse et j’ai envie d’hennir. »
Un des personnages, l’épouse de Ralph, féministe modérée va établir la différence avec la radicalité de la majorité des femmes et sans doute révéler l’objectif de ce roman de science-fiction :
« La libération de la femme est une chose. Et la haine de l’homme en est une autre. La haine de l’homme est de la psychopathie pure et simple. »
Un récit plaisir qui se lit facilement. Humour, gravité, action, suspens en sont les ingrédients essentiels
Mais le personnage de Ralph est un peu simpliste, l’action quelquefois délayée…
Bref, ce n’est pas le meilleur de Robert Merle, écrivain que j’adore.
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