Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
"Endogirls" propose une enquête riche, documentée, et agrémentée de nombreux témoignages sur l'endométriose. J'ai appris énormément lors de la lecture, l'album remplit très bien sa mission de vulgarisation et je n'ai aucun reproche à lui faire sur le fond. J'ai plus de doutes sur la forme : d'une part, face à cette masse d'informations, il aurait été judicieux d'avoir une table des matières pour s'y retrouver. D'autre part, je ne comprends pas le choix entre ce qui est représenté en BD et ce qui reste sous forme de textes. L'ensemble du contenu aurait pu être adapté mais seuls les témoignages l'ont été, et pour moi qui suis convaincu de l'intérêt de la BD comme outil didactique, j'ai trouvé que le traitement choisi ici n'apportait pas grand chose… Le sujet est fort, le contenu est bon, mais je pense que ça aurait mérité d'être retravaillé pour en faire une meilleure BD.
Comme sur les précédents avis, je suis convaincu que cet ouvrage de vulgarisation à un sujet trop peu connu est nécessaire. Sa médiatisation décolle, des jeunes femmes connues (Enora Malagré, l'actrice de Plus belle la vie - Laetitia Milot, la chanteuse Imany) touchées par la problématique s'en font les porte parole, et alors que je n'en avais jamais entendu parler encore cinq ans en amont, j'ai l'impression d'avoir été sensibilisé à 3 ou 4 reprises (dans des contextes différents) avant la lecture de cet ouvrage.
C'est une bonne chose, j'imagine que les professionnels de la santé sont également plus informés que par le passé, même les cours de médecine abordent maintenant l'endométriose. On peut espérer que les moyennes de durée de détection s'amenuisent et que la souffrance des femmes concernées soit mieux traitée.
Bravo donc pour l'ouvrage que je décrirais plus comme une enquête journalistique poussée, ou un mémoire de fin d'études que comme un roman graphique.
Et c'est là que le bât blesse !!
Seule la moitié de l'album est dessinée, sous la forme de témoignages de femmes, en version très "condensé sucré" car chaque témoignage n'a droit qu'à 7/8 pages max.
Les dessins sont ultra basiques, pas de recherche de décor, il ne faut pas polluer les messages.
Tout est forcément tourné autour de ces témoignages, l'efficacité semble le maître mot. Les discussions ne sonnent pas naturelles, elles ont l'air téléguidées / retravaillées, comme pour une leçon de morale donnée par sur-adressage, pour bien asseoir l'information. De fait peu de place laissée aux émotions et c'est bien dommage car ça manque vraiment d'empathie.
L'autre moitié de l'album est plus convaincante, mais il s'agit d'interviews de spécialistes de santé, que du texte, dense et un peu lourdingue à lire en continu. J'aurais bien vu un format blog, à picorer a volonté sur le net. Pour l'avoir lu d'une traite, j'étais pressé de terminer et de passer à autre chose (j'ai un peu honte, mais c'est le cas, j'assume).
L'album nous est proposé pour la pré-sélection du Prix Orange-Lecteurs.com 2024.
Je lui reconnais bien des qualités, mais je ne le retiendrai pas dans le cadre d'un prix BD (même s'il en adopte les codes), il est vraiment loin loin dans ma "shortlist"....
Quoiqu'il en soit, je remercie lecteurs.com, les auteurs Natalie André et Violette Suquet, ainsi que les Éditions "Le courrier du Livre Graphic" de m'avoir partagé cet album.
Je le partagerai probablement avec mes filles (ados de 12 et 13 ans), mais pas de suite, plus dans 1 an ou 2. Sûrement plus probable pour elles de s'y intéresser si certaines de leurs amies developpent des règles douloureuses (ce qui n'est pas à souhaiter).
Pour le moment, elles n'ont pas manifesté une attention soutenue pour la question...
Un ouvrage nécessaire pour informer sur l'endométriose. Même si cette maladie est désormais bien médiatisée grâce à des célébrités qui ont révélé en être atteintes et à tout le travail accompli par plusieurs associations, le traitement du sujet par la BD permettra une diffusion encore plus large. Cela est vraiment un sujet de santé publique. Le livre se présente comme autant d'études de cas : un portrait de femme confrontée à la maladie permet d'aborder un sujet (la douleur, le désir d'enfant, la chirurgie, le quotidien au travail), puis, à l'issue du chapitre, un professionnel est interviewé (sexologue, nutritionniste, ministre de la santé, gynécologue). On mesure le chemin parcouru ces dernières années dans le domaine médical et chez les médecins : il n'est plus question de se faire entendre dire "c'est normal d'avoir mal pendant les règles", "prenez sur vous", quand c'est tout le quotidien qui est impacté. Un livre à mettre entre toutes les mains, pour donner espoir aux malades et informer ceux /celles qui les côtoient et ne mesurent pas toujours le degré de souffrance des "endogirls".
Ouvrage lu dans le cadre du prix Orange de la bande dessinée : merci à lecteur.com et aux éditions courrier du livre graphic pour cet envoi !
Ziggy a bien résumé le contenu, les qualités et les intérêts de cet ouvrage qui a recours à la BD en complément d’entretiens permettant notamment de détailler cette maladie de l’endométriose qui touche 10 % des femmes et plus précisément 15 % à 20 % des femmes en âge de procréer soit 1,5 à 2,5 millions de femmes (en France).
L’insuffisance de sensibilisations et de formations participent à expliquer qu’il faut 7 ans ( !) avant de diagnostiquer cette maladie hyper-douloureuse aux traitements encore très limités. Mais le diagnostic contribue déjà à pouvoir mieux « vivre avec », y compris avec les « trucs » possibles et une meilleure prise en compte par la société.
Cet ouvrage prend donc une importance évidente pour contribuer à la sensibilisation du monde médical mais aussi de la population en général, des décideurs (employeurs, administrations, …) et des couples et familles.
Cette maladie féminine aux conséquences multiples (au premier rang desquelles la difficulté de « vivre avec », mais aussi des répercussions sur la vie professionnelle, sexuelle, … ) doit être intégrée et comprise par les hommes et demande une attention, ne serait-ce déjà qu’affective pour éviter un replis sur soi compliquant encore plus la capacité à « vivre avec ».
Un ouvrage essentiel. Pas forcément une « BD Documentaire » au sens classique ; mais de la BD mise au service d’une cause (c’est encore plus fort).
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions « Courrier du Livre Graphic » et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
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