Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Bologne dans les années 1970, c’est l’époque des manifestations des mouvements gauchistes dans cette vieille ville universitaire. Pendant une manifestation un meurtre est commis et l’enquête est confiée au sergent Sarti Antonio ; voilà un flic un peu à part dans l’institution policière, mal dans sa peau, grognon, malade et qui a plus tendance à faire confiance à ses indicateurs et à son intuition qu’à sa hiérarchie qui aimerait bien faire porter le chapeau du meurtre aux étudiants de l’extrême gauche.
On comprend à la lecture de "Bologne ville à vendre" que Loriano Machiavelli (invité au prochain festival du Polar de Drap) est un de ces écrivains qui ont compté en Italie pour relancer le gendre polar. L’histoire de ce flic malade dans une Bologne pluvieuse est intéréssante pour le portrait qu’il en fait mais en même temps pour la description de la corruption qui existe. Il a un style très agréable (on voit de temps à autre l’auteur se pencher sur son héros et faire quelques commentaires sur les situations) et on prend beaucoup de plaisir à le lire. La fin du roman est étonnante pour son épilogue mais aussi lorsque le sergent Sarti Antonio baisse les bras et se réfugie dans un village de montagne : il y a là une magnifique description d’un retour au calme, à la nature, à une vie simple rythmée par la neige qui tombe, à la fraternité entre les hommes. Loriano Machiavelli nous dit en quelque sorte : arrêtez de vous battre, prenez la fuite de temps à autre, sortez vous d’un quotidien si difficile à changer, fuyez un temps les hommes !
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