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Laurent Maindon

Laurent Maindon
Né à Nantes, Laurent Maindon est metteur en scène et cofondateur du Théâtre du Rictus qu'il dirige depuis 1996. Il se consacre à l'exploration des écritures contemporaines à travers ses mises en scène. Germaniste de formation, Il rédige son mémoire de maitrise sur les graffitis du mur de Berlin q... Voir plus
Né à Nantes, Laurent Maindon est metteur en scène et cofondateur du Théâtre du Rictus qu'il dirige depuis 1996. Il se consacre à l'exploration des écritures contemporaines à travers ses mises en scène. Germaniste de formation, Il rédige son mémoire de maitrise sur les graffitis du mur de Berlin qu'il soutient en octobre 1989, trois semaines avant sa chute. Poète, il a publié une dizaine de recueils chez différents éditeurs indépendants. Il explore l'écriture du roman depuis peu. Les rapports qu'entretient l'intime avec le cours de l'Histoire est au cœur de ses questionnements, tout comme l'observation des soubresauts du réel entre plausible et improbable. Terre Ciel Enfer est le premier volume d'une saga romanesque, La Famille Müller, dont l'action principale débute à Berlin au premier jour de la construction du Mur, et dont les différents volumes paraîtront progressivement dans la collection Les Germanophonies du Ver à soie.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « La Famille Müller t.1 : Terre Ciel Enfer » de Laurent Maindon aux éditions Le Ver A Soie

    Evlyne Léraut sur La Famille Müller t.1 : Terre Ciel Enfer de Laurent Maindon

    Une marelle entre « Terre, Ciel, Enfer ». Sauter les cases à pas de ténacité, s’arrêter. Attendre la venue de l’écriture savante de Laurent Maindon, comprise, éperdument lucide et travailleuse.
    Un corps à corps avec une trame qui ne cède rien face à l’adversité.
    Retenez bien ce volume 1, le...
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    Une marelle entre « Terre, Ciel, Enfer ». Sauter les cases à pas de ténacité, s’arrêter. Attendre la venue de l’écriture savante de Laurent Maindon, comprise, éperdument lucide et travailleuse.
    Un corps à corps avec une trame qui ne cède rien face à l’adversité.
    Retenez bien ce volume 1, le premier d’une saga historique, apprenante, enivrée de sentiments.
    La famille Müller en apogée. Dans cette dernière je demande la mère, Christa, une femme énigmatique pour les siens. Le père, Manfred, un homme résistant et convaincu. La fille, Eva, petite mère pour son frère qui sera son bienfaiteur. Pas maintenant, pas tout de suite.
    Et le fils, Hans, le tout petit qui naît dans les prémices du Mur de Berlin.
    « Chers auditeurs, ce dimanche matin restera dans nos corps et nos âmes bien plus encore que ne durent les édifices de pierre ».
    Un bulletin météo, 7h02, la radio berlinoise, annonciatrice d’un séisme tragique pour toute la population allemande.
    Eva comprend. Dans l’estivale chaleur, des hommes, pierre après pierre façonnent un mur. L’infranchissable et les mains futures accrochées aux barbelés.
    « Vous déchirez nos familles ! Tu n’as donc pas de frères et sœurs chez nous ? Des cousins ou des cousines ? ».
    Côte Est, côté Ouest, les déchirures comme du papier froissé jeté en pâture. Les soldats veillent. L’ordre est à la soumission, aux diktats politiques. Qu’importe les sanglots, les familles séparées.
    Reste le diapason d’une foi pour son camp. L’Est, l’Ouest, certains devenus ennemis à la vie à la mort.
    L’Est et ses privations ou son idéal. Tout dépend des convictions qui sont les lois. La terre tremble, le ciel est zébré d’éclairs et l’enfer règne.
    « - Faites vos bagages et venez nous rejoindre ! hurlent certains.
    - Sautez tout de suite ! Scandent les autres .
    Cris et pleurs contrastent avec le silence des ouvriers qui ne s’arrêtent pas ».
    Manfred et Christa côté Ouest, et elle séparée des siens, communistes convaincus. Les repas de famille ancestraux, de rage, de colère et d’intolérance. La fureur des différences idéologiques. Elle ne reverra plus son père et sa mère vivants. Elle, dont son antre vacille malgré la puissance des fondations. Le délabrement, l’apocalypse. Il n’y a plus d’horizon. C’est un labyrinthe qui cache la vue. Celui des intériorités inachevées, tristes et frustrées.
    Comment ce jeune couple peut-il résister ? Hans, qui est né le jour fatal de la première pierre, qui fera monter l’édifice des larmes jusqu’en enfer. Eva, petite fille qui se fraie un chemin dans les sous-bois de son enfance. Christa qui se fissure. Le corps en bataille sous les non-dits.
    « Une chape de plomb s’abat lourdement. Close pour longtemps, la cave des origines ».
    « Hans a cinq ans et pour la première fois, ils quittent Berlin depuis la construction du Mur ». Le rideau de fer omniprésent, mais la navigation dans la prison à ciel ouvert est manichéenne. Elle a des allures de frénésie et de liberté et dans un même tempo c’est le rocher de Sisyphe. Coffres fouillés, l’impudeur, les journaux confisqués. Franchir la frontière, défier l’enfer et les autres. Mais la vie est un écueil. Les blessures incommensurables, Christa est fragile, trop. Rêveuse, mélancolique, assoiffée d’amitié particulière. Hans est un emblème. Il est le Mur de Berlin. Venu au monde dans ce funèbre chaos. Son corps comme un écho, la destinée d’un peuple qui signe son dernier voyage. L’immensité du monde, le mal dans son summum. Les barbelés ont des secrets, des convoitises, des espérances et des sanglots longs.
    L’enfance aux abois, la prose des souffrances.
    Ce premier volume est d’une sincérité radicale. Une épopée d’ombre plus que de lumière.
    L’Europe et l’Histoire qui dévore la famille Müller.
    1972, « les frontières s’entrouvrent le temps d’un week-end... ».
    Que reste-t-il des miettes dans le caniveau des endurances ? Ce livre immensément émouvant, sensible, d’une justesse sans faille est comme un rêve blessé dans sa chair. Viscéralement mémoriel, tant l’Histoire sonne encore le glas longtemps après le point final. La famille Müller entre terre, ciel et enfer. La mission même d’une littérature vertigineuse et profondément humaine. Un livre sur le sacrifice et l’infinie douleur des échecs du monde. Publié par les majeures Éditions Le Ver à Soie.

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