Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Dans la Drôme provençale de 1910, la famille Bouscaret dirige une filature et un pensionnat pour orphelines et filles abandonnées. Parmi elles, Henriette rêve de liberté et de devenir créatrice de mode. Quand elle croise Hyppolite, un membre de la famille au passé trouble, naît une romance défiant les conventions.
Entre les longues journées de travail, la tyrannie de la sœur Agnès et les secrets familiaux, les jeunes femmes s'unissent pour lutter contre l'oppression et poursuivre leur quête d'émancipation.
Malgré les épreuves, la misère, la violence et les abus, les jeunes filles trouvent dans leur amitié la force de se révolter contre les poids qui les oppriment.
Cette bande dessinée dresse quatre portraits de jeunes filles qui luttent pour ne pas être soumises aux normes imposées par la société de leur époque.
J'ai apprécié cette BD qui aborde un sujet peu exploré et intéressant, ce qui la rend prenante.
Le sort des femmes présenté est poignant, montrant à quel point elles ont été maltraitées à travers les époques.
Même si l'histoire est parfois un peu romancée, cela ne m'a pas du tout dérangé.
Les illustrations sont également réussies, ce qui rend la lecture encore plus agréable.
Une BD à découvrir.
Juin 1910 dans la Drôme provençale. Nous nous trouvons dans une usine-couvent où de jeunes, parfois de très jeunes filles de moins de 13 ans, sont exploitées comme fileuses de soie sous la surveillance de bonnes sœurs qui incarnent tout, sauf la charité chrétienne. Nous allons faire successivement connaissance de Suzanne, la fille des métayers qui gèrent la magnanerie qui fournit les cocons, Henriette, défigurée par de l'acide, Rose, 13 ans, orpheline dont la mère est morte devant ses yeux et Apolline, qui a échappé à un mariage arrangé. Elles travaillent toutes les quatre pour la famille Bouscaret dont le fils cadet vient de rentrer du bagne. Face à la violence, aux abus, à la misère, les quatre jeunes filles vont trouver dans leur amitié, la force de se rebeller contre ce qui les écrase.
Cette BD nous offre quatre beaux portraits de jeunes filles, qui se battent pour ne pas subir ce que la société de l'époque leur impose. A travers leur destin, se dessine le statut peu enviable des femmes du début du XXème siècle : les filles qu'on marie avec ou plus souvent sans leur consentement pour des raisons économiques , dans une espèce de troc argent et pouvoir contre ventre, les orphelines qu'on exploite dès leur plus jeune âge, les femmes considérées comme des objets qu'on pouvait s'approprier par le viol.
En arrière-plan, la réalité sociale des usines-couvents où, sous couvert de charité, les orphelines et les filles de la rue étaient exploitées au vu et au su de tous. C'est aussi la description de la fin d'une époque, celle d'une industrie locale, artisanale au profit d'une mécanisation qui fait baisser les prix et produit en grande quantité, face à la concurrence italienne et asiatique. Cette BD m'a rappelé le roman d'Adrien Borne "Mémoire de soie", paru en 2020, qui complète bien cet ouvrage.
J'ai aimé retrouver le vocabulaire imagé de ma région d'origine, qui m'a ramenée quelques instants à mon enfance près de mon grand-père : pitchoune, se faire empêguer, Ho, fada, va fangoule, counas.....
J'ai également aimé les dessins simples mais évocateurs de Jean-Côme Garcette et ses bruitages m'ont fait sourire : cric-cric-cric pour les vers à soie qui se régalent de feuilles, gglp-ggg-glg pour une crise d'épilepsie, mf-oh-mmf-oh pour l'extase sexuelle!!!
Une lecture instructive et agréable.
#Fileusesdesoie #NetGalleyFrance
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