Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Une fois encore : il est toujours temps de découvrir sur le tard de bonnes BD.
Jaime Martin (l’auteur - qui porte le prénom de son Grand-père) avec sa trilogie sur sa famille permet d’approcher des moments marquants de l’Espagne sur 3 générations : dans cet opus il s’agit de ses grands-parents aux caractères forts et aux parcours singuliers ; républicains engagés ils vont devoir fuir avec la victoire des franquistes, se cacher, accepter la défaite, et bâtir leur cellule familiale en devenant recycleurs de bouteilles dans une Espagne totalitaire, être constamment menacés, accepter d’être racketés pour continuer à vivre pour leur famille, …
Le chapitre 2 s’ouvre sur une citation d’Albert Camus : « C’est en Espagne que ma génération a appris qu’on peut avoir raison et être vaincu, que la force peut détruire l’âme et que, parfois, le courage n’obtient pas de récompense ».
Mais Isabelle (sa grand-mère) et Jaime (son grand-père), même si ils resteront marqués par ce qu’ils ont vécu vont réussir à construire une vie préservant leurs enfants et en continuant à être attentionnés pour les autres, notamment les jeunes du quartier.
Deux anecdotes concernant Jaime (le grand père) qui illustrent que la vraie vie dépasse souvent l’imaginaire :
• Jaime a été dénoncé et embarqué avec d’autres hommes pour être abattus. Il va être libéré sur d’un des responsables de la rafle qui a reconnu en Jaime le « champion du quartier » qui faisait de la boxe …
• Que celui qui l’avait dénoncé était le boulanger et qu’il n’avouera à sa famille, que tardivement, savoir qui l’avait dénoncé pour laisser sa famille manger du pain, alors que lui ne pouvait pas …
Finir la lecture par celui de la première génération n’est absolument pas gênant ; d’autant qu’il est d’une qualité rare tant sur le fond que sur la forme.
PS : Jaime Martin a obtenu en 2017 le Prix de la meilleure œuvre du Salon international de la bande dessinée de Barcelone pour cet opus (Prix qu’il obtient de nouveau 4 ans plus tard pour le 3 ème opus)
Il est toujours temps de découvrir sur le tard de bonnes BD.
Ces « guerres silencieuses » (publication en 2013) s’inscrivent dans une trilogie et le hasard fait que ma lecture est une remontée dans le temps en ayant commencé par le 3 ème tome (celui de la génération de Jaime – l’auteur, dans les années 80 et après).
Ce deuxième opus, apporte des éclairages sur l’Espagne traditionnaliste et franquiste (des années du milieu du XX ème siècle) au travers de l’histoire des parents de Jaime : notamment sur les relations amoureuses, mais aussi sur un épisode méconnu d’une guerre contre le Maroc (de ces guerres « qui n’existent » mais qui font des morts, des blessés, des traumatisés, …).
La mobilisation comme réserviste du père de Jaime permet aussi de montrer la difficulté de ne pas être broyé, de résister à des ordres absurdes, la méchanceté de « cheffayons », la débrouille, etc… Avec le carnet que son père lui a confié, Jaime va tout d’abord mieux comprendre son père, mais aussi pouvoir développer cette BD en nous permettant de percevoir des spécificités historiques, mais aussi des thématiques universelles tant sur les sentiments que sur les guerres et les relations humaines.
C’est un ouvrage de qualité y compris avec des dessins et des colorations qui contribuent à emporter le lecteur dans cette remontée du temps.
A lire donc …
Une tranche de vie autobiographique de Jaime Martin ; ou comment avoir 20 ans dans les années 80 dans l'Espagne post franquiste.
Martin a eu des parents militants ; et notamment une mère qui a laissé le jeune Jaime développer sa passion pour le dessin et le laisser vivre sa jeunesse (musique métal ; Les comics américains, les revues dont Métal Hurlant, Wampus, ..., quelques consommations de substances hallucinogènes, ...).
Cet album clôture une trilogie autobiographique ... mais avoir commencé par la fin n'est pas un problème !
Ce que donne à lire Jaime Martin dépasse sa seule biographie; outre cette période post franquiste, c'est un peu notre propre miroir. Nous sommes nombreux à avoir eu 20 ans, pas tous dans les années 80, pas tous avec les mêmes attirances musicales, mais tous avec les copains, les copines, la découvertes de la vie, y compris amoureuse, la difficulté à trouver sa place dans la société, .... Une certaine permanence donc (au moins dans notre Europe de l'Ouest).
PS 1 (pour les plus de 50 ans) : la petite chronologie en annexe fait remonter ces objets (non connectés !) mais chargés d'histoire : le Polaroïd, le Walkman de Sony, le Rubik Cube, la K7 (combien avons nous enregistré de disque avec ....), l'ordinateur Apple Mac Intoch, ....!
PS 2 Jaime Martin a eu pour ce livre le prix de la meilleure œuvre au salon international de la bande dessinée de Barcelone en 2021 ... après avoir reçu ce même prix en 2017 pour "Jamais je n'aurai 20 ans".
Une histoire sombre dans la Russie profonde du début du XXème siècle, avec des villageois, loin de tout, aux conditions de vie difficiles, confits dans leurs croyances traditionnelles et cette peur, notamment des sorcières, dont ils ne se libèrent que par des violences extrêmes. Violences qui traversent l'histoire Russe.
On peut retrouver quelques traces d'écrits de Mikhaïl Boulgakov dans cette histoire développée par Jaime Martin qui maitrise son déroulé narratif avec un dessin en cohérence avec cette Russie noire.
Une fois encore il ne faut pas divulgâcher l'histoire d'Alexandre, ce très jeune médecin, révolutionnaire, qui, exilé, se retrouve dans cette confrontation impossible avec l'obscurantisme des uns et des autres ; avec des morts étranges qui s'accumulent.
Une belle découverte ; certes tardive (parution en 2007 ; merci à Gilles et Isabelle) ; mais c'est l'intérêt des livres qui ne demandent qu'à être ouverts pour reprendre vie.
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