Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Vous laisserez-vous « mythographier » et emporter par cette épopée bien peu catholique ? Vous connaissez Jeanne d’Arc ? Mais pas Jehanne la 12e, future guérillère de choc, dodue, saphique et un tantinet cannibale ! Vous connaissez Yolande d’Aragon ? Mais pas « Yo », autrice d’un petit Traité des femmes puissantes et affligée d’appartenir au « camp des big loosers ». C’est d’ailleurs ce qui la conduira à se dévouer corps et âme « au façonnement d’une jeune Guérillère » apte à « bouter sans faillir les Englishes et leurs sales faces pustuleuses hors du royaume » conformément à la « Grande Prophétie (qui) annonce que le royaume sera sauvé par une bielle et vaillante et vierge Guérillère ». Pour cela, « Yo » recrute quinze jeunes filles, toutes rebaptisées Jehanne (de 1 à 15) et leur prépare un programme d’études aux petits oignons pour sauver le royaume en péril. Vous l’avez compris, Guillaume Lebrun revisite, dans son premier roman, l’histoire de France du début du XVe siècle dans une « langue… parfaitement accessible à la comprenette si on prend la peine de tendre l’oreille. » L’auteur s’amuse avec l’Histoire de France et avec la langue et il crée par là-même une uchronie singulière en son genre. Il fait alterner les voix de Yolande et Jehanne qui usent toutes deux d’une langue assez similaire truffée de mots d’argot, de vieux français, d’expressions anglaises plus modernes et de néologismes souvent pittoresques. L’excentricité et l’insolence ne m’ont pas gênée. Je me suis vite laissée emporter par le côté décalé. En revanche, mon intérêt s’est quelque peu émoussé vers la fin. Certains passages m’ont paru longuets, notamment le combat épique final, trop sanguinolent et visqueux à mon goût. Ma lecture a perdu de son intérêt en basculant de l’Histoire vers la SF. Je comprends que les spécialistes de Tolkien, Lovecraft & Cie aient apprécié mais n’étant pas adepte du genre, le récit a fini pas perdre, pour moi, de sa saveur. Les chansons de Marie-Claudette Charlemagne dans lesquelles on reconnaît évidemment la voix de Céline Dion (dont je ne suis pas vraiment fan non plus) ne m’ont pas davantage convaincue. Mon impression générale est donc quelque peu mitigée. Je reconnais la plume inventive et talentueuse mais je suis plus réservée sur le côté un peu fourre-tout du contenu.
J’ai ri à chaque page de cette histoire de Jeanne d’Arc revisitée dans un esprit très Kamelott, mâtiné de Monty Python pour la loufoquerie, du Seigneur des anneaux et de Games of Thrones pour le grand spectacle et les intrigues familiales (il ne manque que les dragons...).
Cette fable médiévalo-féministe à la sauce héroïc fantasy offre des pages puissamment jouissives, écrites dans une langue mêlant merveilleusement l’ancien français fantaisiste (très fantaisiste !), l’argot éternel, des anglicismes en veux-tu en voilà et des expression très contemporaines (du genre hard-core coco, vous voyez l’idée ?). Sans compter les chansons de Céline Dion en mode XVe siècle qui arracheraient des larmes de rire aux pires pisse-vinaigres.
Tout cela sur un fond historique solide et documenté auquel il ne manque pas un heaume, pas une arbalète, avec un hommage rendu, mine de rien, à Monique Wittig et les furies qui entravent la liberté des femmes. La Jeanne de ce texte est définitivement une héroïne rusée, insolente, lesbienne et féministe, quelque peu éloignée (euphémisme) de l'idole communément encensée par l’extrême droite et les nationalistes en tous genres.
Chapeau bas à Guillaume Lebrun qui m’a donné un grand bonheur de lecture ; en même temps, la 4e couverture apprend que l’auteur "élève des insectes dans le sud de la France”, what did you expect ?
Merci aux 68 1ères fois pour cette aventure de livres voyageurs et les découvertes enthousiasmantes qui en découlent (celle-ci par exemple).
Si au depart je me suis embarquée dans cette revisite de l’Histoire de France avec une certaine jouissance, helas j’ai très vite pris mes distances.
Une lecture fatigante, et je me suis lassée.
Désolée cette lecture n’est pas pour moi
Mais quel est donc ce Jehanne project porté par Yolande d'Aragon en ce début du XVe siècle au royaume de France ? Cent ans déjà que les Englishes se sont installés dans le pays, et pour ne rien arranger les Bourguignons et les Armagnac se disputent sans cesse.
Trop c'est trop, la prophétie tant attendue tarde tant à venir qu'il est impératif de l'aider à se réaliser. Une jeune bergère, guérillère, vierge, ça peut aussi se former dans une école secrète au service de Dieu et du Roi.
Après avoir envoyé ses chevaliers négocier quelques children auprès de parents prêts à les échanger pour quelques pièces d'or sonnantes et trébuchantes, il est temps de mettre en place l'élevage des Jehanne.
Un roman pour le moins singulier porté par une langue mélange de parlé populaire, vieux français et légèrement matinée d'Englishes, le tout avec ça et là de belles expressions empruntées à quelques vedettes, régions, pays.
C'est à la fois cocasse et humoristique, mais parfois difficilement compréhensible, surtout dans les premières pages. Il faut vraiment se laisser embarquer sinon ça ne passe pas facilement. J'ai peiné à m'accrocher mais la troisième tentative aura été la bonne. Pourtant j'ai trouvé la lecture plus fastidieuse que réjouissante.
Quelle drôle d'interprétation d'un épisode pour le moins connu de notre histoire de France. Totalement iconoclaste, pastiche burlesque qui réinvente notre patrimoine en mettant les femmes un peu plus en valeur, enfin, si on veut. Ce décalage teinté de féminisme ne les présente pas toujours à leur avantage. Yo a vraiment un sacré caractère et ne se laisse pas embêter par quiconque, pas même par son loulou.
Enfin, les derniers chapitres et cette bataille totalement décalée m'ont laissé perplexe.
https://domiclire.wordpress.com/2023/05/23/fantaisies-guerilleres-guillaume-lebrun/
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