Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
C’est la vie de Missak Manouchian, depuis son enfance en Arménie, en 1915, le génocide, son exil et installation à Paris. Son engagement dans le communisme et la résistance.
Je connais déjà bien la vie de Manouchian, et j’espérais mieux découvrir ou mieux comprendre sa personnalité et son parcours. D’autant plus que Didier Daeninckx a écrit une biographie romancée : « Missak »
C’est une vie mouvementée, engagée, riche et pourtant le ton est plat. Comme s’il s’agissait d’une commande… C’est peut-être le cas, car le Ministère des Armées est partie prenante dans la parution de cette BD.
En moins de 75 pages, car il y a beaucoup d’affiches de l’époque (certaines justifiées, d’autres, pas du tout…) tout est dit.
La partie historique qui suit est beaucoup plus intéressante, avec la reproduction de photos, de lettres et de documents.
Mention spéciale néanmoins, pour le dessin et la colorisation. La précision des détails reconstitue parfaitement l’époque. Voir la planche de la page 18 – Paris en 1925 – L’usine Citroën – en arrière-plan, la Tour Eiffel.
Les couleurs sont travaillées et superbes.
Par la grâce du dessin, le lecteur revient au début du XXème siècle.
A ma connaissance, c’est la seule BD scénarisée par Didier Daeninckx. C’est plutôt un romancier. Or, le roman graphique est exigeant...
https://commelaplume.blogspot.com/
Dans la première nouvelle, un homme, en souvenir de son amie défunte, repart en Bretagne, où il l'avait rencontré. Par hasard, il se retrouve dans un bar où on chante. Un vieil homme ivre s'accapare du micro pour chanter un chant breton. Il est sauvagement mis dehors. le lendemain, il est retrouvé mort et on conclue à l'accident. Seul notre héros n'y croit pas. Il se met alors à enquêter et il s'avère que ses soupçons sont raisonnés. Les soucis ne tardent pas : il gêne. Les paroles du breton décédé font référence au passé : un passé de contrebande auquel le nazisme vient s'ajouter... Passionnant. Des paysages et des personnages bien décrits.
En ce qui concerne la deuxième nouvelle : un narrateur tue deux policiers. Il est condamné à 30 ans d'emprisonnement. Après 10 ans de peine, l'occasion se présente, il réussit à s'enfuir. Il retourne sur les pas de Fiona et là nous raconte sa descente aux enfers. Les manifestations étudiantes, sa rencontre avec Fiona dont il tombe amoureux, et le braquage à la banque qu'il fait pour elle et pour maintenir son mouvement. Mais le braquage tourne mal... Quant à la fin de l'histoire, elle est assez surprenante alors je ne vous dis rien. Lisez-la.
Avec son Cannibale, Didier Daeninckx entreprend de dénoncer le traitement réservé aux ressortissants autochtones du "Grand empire colonial français". Louable intention, plutôt réussie même si l'auteur n'évite pas un ou deux anachronismes.
Daeninckx n'a pas utilisé le moyen le plus simple pour y parvenir : son personnage, Gocéné, un vieux kanak, raconte à de jeunes indépendantistes son passé. Et là, ça se gâte. L'auteur n'a pas évité les pièges de l'exercice : la narration de Gocéné, trop détaillée est impossible à comprendre pour les deux jeunes (ex : nom des stations de métro et des rues de Paris...) et quand ce même Gocéné discute avec son compagnon d'infortune à Paris, le trop de détails n'est pas compréhensible. L'un connaît forcément ce que l'autre lui explique pourtant comme s'il ne le savait pas.
L''ensemble reste cependant une bonne lecture agréable et instructive.
Cet album retrace l'histoire de Missak Manouchian, survivant du génocide arménien, orphelin, apatride, poète, communiste, militant, utopiste et héros de la résistance.
Né en 1906 dans l'Empire ottoman, Missak arrive en France à l'âge de 18 ans en 1924 après avoir survécu au génocide arménien où il a perdu ses parents à l'âge de 9 ans. Ouvrier chez Citroën, passionné de littérature, il suit des cours à la Sorbonne et veut devenir poète. Impliqué dans la lutte contre le fascisme, il rejoint le groupe de résistance des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée). Après de nombreuses actions et attentats, il est arrêté et exécuté avec ses camarades en février 1944 au Mont-Valérien.
L'album présente un récit poignant et intéressant, qui offre un portrait vibrant de cet homme courageux et engagé. La narration est parfaitement rythmée et fluide. Les dessins sont expressifs avec des couleurs sombres, offrant de très belles illustrations d'affiches en pleine page.
L'ouvrage comprend un dossier final de 43 pages contenant des documents d'époques, photographies, courriers, portraits et la dernière lettre adressé à sa femme, Mélinée.
Cet album captivant permet de découvrir ou redécouvrir la vie de cet homme, symbole de la résistance étrangère contre l'occupation allemande.
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