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Dans cet ouvrage sont regroupés quatre recueils poétiques du grand poète Charles Juliet.
Chacun de ces recueils a sa spécificité, même si l’introspection chère au poète se retrouve dans chacun. Au lyrisme, Charles Juliet préfère le dépouillement et la sobriété de l’écriture.
La concision est sa marque de fabrique
« L’être
m’élude
se refuse
je suis
l’infirme »
Au-delà de la pureté des vers, il y a une esthétique dans cette brièveté. Il faut savoir que le poète était un grand admirateur des artistes comme Giacometti ou Cézanne auxquels il a consacré des essais.
Les poèmes de « Fouilles », les plus anciens puisqu’ils ont été écrits entre 1960 et 1965, sont pesants et d’une sombre amertume.
« pensée boueuse
mots englués
un morne
déluge
me ravage »
Il poursuivra l’épure de son style dans « L’œil se scrute », c’est aussi un travail d’observation et d’introspection.
« ouvrir des chemins
inutiles
sans soupçonner
que l’issue
est dans l’œil »
« Approches » c’est le combat qu’il faut mener pour vivre, cette vie qui est aussi un cheminement vers la mort
« mon combat
de chaque jour
pour tenter
de reprendre pied
me réinventer
un chemin »
Dans « une lointaine lueur » est la quête de soi, cette recherche de la lumière qui s’exprime à travers le » moi-je » puis le « tu » et enfin le » il » et clôt le recueil sur une note d’espoir :
« monte en lui une lointaine lueur »
Charles Juliet est un poète vers lequel je reviens sans cesse car j’aime ses mots qui prennent tout leur sens, j’aime la concision rythmée de ses vers et leur dépouillement qui les rend si émouvants.
.
Après “La promesse de l’aube” et “Les noces barbares“, voici une troisième variante sur le thème des relations mère-fils. Dans ce récit autobiographique, Charles Juliet, le fils, a voulu rendre hommage non pas à sa, mais à ses mères, puisqu’il y évoque celle qui l’a mis au monde et celle qui l’a élevé.
Dans la première partie, il s’adresse à Hortense, sa mère biologique, et retrace, à la 2ème personne du singulier, sa vie à elle, l’enfant douée qui adorait l’école mais qu’on a empêchée de continuer au-delà des primaires. Parce que quand on naît fille dans une famille paysanne au début du siècle passé, on apprend très tôt à se sacrifier à sa famille pour s’occuper des plus petits et du ménage du matin au soir. Perdre son temps à l’école n’a aucun sens dans ces vies-là. Le dernier jour de classe d’Hortense est le premier d’une longue descente dans les abîmes du désespoir. Entre frustration et mélancolie contenues, le vide existentiel (qu’elle tente en vain de combler par l’écriture) est encore exacerbé par un amour brisé, un mariage décevant et quatre grossesses trop rapprochées. Après la naissance de l’auteur, son dernier-né, elle est internée en hôpital psychiatrique et y mourra huit ans plus tard dans des conditions ignobles.
Dans la deuxième partie, l’auteur continue à la 2ème personne mais il s’adresse cette fois à lui-même, évoquant sa propre vie, de son placement, bébé, en famille d’accueil, à sa vie d’adulte. Il raconte le dévouement de sa mère adoptive, paysanne et mère de famille nombreuse elle aussi, sa terreur d’enfant à l’idée qu’elle disparaisse, ses années d’enfant de troupe (lycée militaire), son besoin d’écrire, sa peur de ne pas y parvenir : “Ton trop grand désir de bien faire. Comparée à tes moyens, une exigence beaucoup trop haute. Tous ces textes mort-nés, parce que, avant même d’en consigner le premier mot, tu étais convaincu qu’ils seraient par trop inférieurs à ce que tu aurais voulu réaliser. […] Tu ne peux ni écrire ni renoncer à l’écriture. Une situation proprement infernale“. Lui aussi s’enfonce dans la mélancolie, les tourments, le vide, mais contrairement à Hortense, il trouvera la sortie de son labyrinthe intérieur.
“Lambeaux” est un texte sur la construction d’un être, sur l’estime de soi, sur la résilience, sur la lutte contre un manque qui obsède et accable sans qu’on n’arrive à le cerner, encore moins à l’expliquer, sauf à en dire qu’il nous dévore. Oui, “nous”, ce n’est pas un lapsus, parce que même si ce récit est très personnel, intimiste, introspectif, ce tourment touche à l’universel. Enfin, il me semble. En tout cas je m’y suis retrouvée, par bribes, par … lambeaux. Mais ce n’est pas le sujet.
Dans cet hommage à deux femmes réduites par le contexte et l’époque aux rôles de mères et de servantes, Charles Juliet rend compte de ce qu’il doit à chacune d’elle : la vie, et ce qu’il a réussi à en faire. Notamment ce texte magnifique, bouleversant, juste, simple, sans artifice et sans un mot de trop, qui transcrit une parole enfin libérée, et que je n’oublierai pas de sitôt.
Toute sa vie, Charles Juliet a tenu un journal qu'il publiera. Ce premier tome prend place durant la jeunesse de l'auteur. Il vient de quitter les enfants de troupe et d'abandonner ses études de médecine pour se consacrer à l'écriture avec ferveur.
J'aime énormément Charles Juliet. Pénétrer dans ses pensées de jeune homme, sa démarche d'écrivain, son rapport à la vie et à l'art est un privilège.
J'ai savouré ce journal et lirai les tomes suivants sans aucun doute.
A lire à son bureau.
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