Mathieu Bablet nous fait voyager dans un univers SF et dystopique, avec un graphisme époustouflant.
On ne peut s'empêcher de faire le lien avec notre société actuelle : consumérisme, racisme, profit d'une minorité, violence,... et c'est percutant !!!
Bien loin du mythique Shangri-La de James Hilton où règne paix et tranquillité.
Une vision glaciale du futur...
Dans un graphisme très rectiligne, tout de suite identifiable de Mathieu Bablet et sous des couleurs très marquées de jaune ou de bleu spatial.
Le traitement des animoïdes (chiens / chats humanoïdes), souffre douleurs des hommes pour leur faire oublier leurs conditions de vie, est une version moderne crédible du racisme décomplexé.
Par moment, et même si ça n'a pas grand chose à voir dans le traitement, j'ai pensé au dessin animé Wall-e.
Par contre, je n'ai pas trouvé de sens à cette grande mascarade mondiale. Hormis le profit flagrant de la société Tianzhu, je ne saisis pas à qui profite le crime. D'autant que derrière cette structure, on trouve un Comité suprême, qui n'a semble t il (petit spoil) pas trop loisir d'en profiter ?!
J'ai pu profiter de la sortie de cette nouvelle édition 15 ans des éditions Ankama , avec sa nouvelle couverture et son cahier graphique, un très bel objet, ne restait alors qu’à infiltrer cet univers.
Dans le futur, la Terre n’est plus habitée par les hommes. Après la grande catastrophe du 21e siècle, ils se sont installés dans une gigantesque station spatiale, l’ISS Tianzhu du nom de la compagnie qui la dirige. Plus de politique, plus de religion, le régime au pouvoir est économique, l’entreprise Tianzhu donne ordres et directives à suivre. Les hommes et les animoïdes qui vivent là, au sein de cette colonie de travail autoalimentée, sont rémunérés en crédits Tianzhu et consomment uniquement des produits Tianzhu, la pénurie d’eau a été palliée par la consommation de cola Tianzhu. La paix sociale règne donc, grâce à cette hyper consommation et à la satisfaction des besoins primaires des hommes.
Mais un groupe d’individus commence à se poser des questions. En effet, les activistes du mouvement Mr Sunshine dénoncent ce système donnant plus d’importance aux choses qu’aux personnes. L’occasion d’une sortie dans l’espace, leur permet de faire une découverte qui va remettre en question cet équilibre et d’organiser une rébellion contre l’ordre établi…
Que d’heures passées pour cette lecture, quel foisonnement de détails dans le scenario, qui implique moult retours en arrière, tellement il est dense et appelle à penser. Même le titre n'est pas anodin, puisque référence à Lost Horizon de James Hilton 1933, avec son refuge nommé Shangri-La, que cherchent à rejoindre des rescapés.
Les planches que ce soient celles des intérieurs de la station, des sorties extravéhiculaires, des paysages naturels sont à couper le souffle et font s’y plonger avec délice.
Une lecture qui laisse sans voix, ou plutôt qui engage vers la voie de la réflexion sur notre société et ses travers.
Un graphisme somptueux et une très belle utilisation de la couleur ! Un scénario qui pose plusieurs questions, la consommation à outrance, l'absence de libre arbitre, le racisme, les biotechnologies.... Le scénario aurait pû être plus bétonné mais une belle œuvre néanmoins !
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