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Réflexions sur Toscanini ; musique et politique

Couverture du livre « Réflexions sur Toscanini ; musique et politique » de Harvey Sachs aux éditions Notes De Nuit
Résumé:

« En février 1946, lorsque le gouvernement italien annonça la tenue en juin d'un référendum sur l'abolition de la monarchie, Toscanini se décida à rentrer en Italie pour y diriger un concert à l'occasion de la réouverture de La Scala. Les trois quarts du centre historique de Milan avaient été... Voir plus

« En février 1946, lorsque le gouvernement italien annonça la tenue en juin d'un référendum sur l'abolition de la monarchie, Toscanini se décida à rentrer en Italie pour y diriger un concert à l'occasion de la réouverture de La Scala. Les trois quarts du centre historique de Milan avaient été détruits ou endommagés lors des vingt derniers mois du conflit, mais [.] avec l'autorisation des forces d'occupation alliées, des subventions venues de toute l'Italie et l'énergie déployée dans la douleur par l'ingénieur en chef Luigi Lorenzo Secchi et son équipe, la vénérable maison était, le 25 avril 1946, pratiquement en mesure d'accueillir ses premiers concerts d'après-guerre.
Toscanini, arrivé en Italie deux jours plus tôt, n'avait pas tardé à imposer ses règles. La Scala devait réintégrer les musiciens juifs qui, renvoyés en 1938, avaient néanmoins pu survivre à l'occupation allemande : cela concernait en premier lieu Vittore Veneziani, le chef des choeurs. D'autres employés, exclus pour leur opposition au fascisme, retrouvèrent de même leur poste.
Le 11 mai, la Scala, qui sentait encore la peinture fraîche, se remplit au double de sa capacité : membres du gouvernement et responsables des principaux partis figuraient parmi les spectateurs. On pouvait même voir Ferrucio Parri, chef légendaire de la Résistance et Premier ministre du gouvernement d'union nationale. [.] À vingt et une heures précises, Toscanini, presque octogénaire, apparut sur « sa » scène, pour la première fois depuis seize ans. Les spectateurs se levèrent d'un bond, comme un seul homme, applaudissant frénétiquement, hurlant des «Toscanini ! Toscanini !» et pleurant à chaudes larmes. La dictature, la guerre, les interminables souffrances du peuple : tout cela était désormais du passé. Le concert s'acheva sur trente-sept minutes de cris de joie et de vivats. En coulisse, l'orchestre offrit à son chef un médaillon en or portant l'inscription : «Au Maestro qui ne fut jamais absent - son orchestre''. » Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel avec l'aide de Laura Brignon pour les segments en italien et Elisabeth Willenz pour l'allemand.

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