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Die a Little renvoie à une célèbre chanson de Gerswhin : « chaque fois que je te quitte, je meurs un peu ».
Dans la banlieue de Los Angeles, Lora, jeune enseignante, et son frère Bill vivent en harmonie dans la maison héritée de leurs parents. Un soir, une jolie inconnue a un accident de voiture. Bill, qui est flic, l'emmène à l'hôpital, en tombe amoureux et l'épouse vite fait. Maîtresse de maison irréprochable, la belle Alice cartonne dans la communauté avec ses barbecues du dimanche et tourne la tête de tous les hommes. Lora, contrainte de quitter la maison familiale au bénéfice du jeune couple, pressent chez elle une tension inexplicable et s'interroge : pourquoi son énigmatique belle-soeur est-elle si discrète lorsqu'on lui parle de sa vie passée ? Il y a forcément une face cachée de l'iceberg, encore que « iceberg » soit tout sauf le mot juste...
Dans le registre de la relation entre femelles rivales, Megan Abbott jongle avec toutes les facettes du stupre, de la jalousie et de la vengeance, opposant la petite vie tranquille des banlieues résidentielles aux turpitudes du milieu des truands. Et des deux femmes, la plus fatale n'est pas celle que l'on croit.
Traduit de l'américain par Jean Esch
Petit plaisir personnel : retrouver Megan Abbott, une auteure qui n'est pas très connue par ici, me semble-t-il...
Pour ma part, je dévore tous ses romans mais celui-ci, son premier apparemment, m'avait échappé jusqu'à présent.
Quand votre frère avec qui vous avez une relation fusionnelle se marie au bout de quelques semaines avec une femme rencontrée par le plus grand des hasards, qu'êtes-vous censée faire ? Accueillir le nouveau membre de la famille à bras ouverts ou rester méfiante ?
C'est la question que se pose Lora quand Alice entre dans la vie de Bill. La relation entre les deux femmes, sous couvert d'être chaleureuse, va se révéler vénéneuse.
Ce furent des retrouvailles très agréables, malgré une petite baisse de rythme au milieu du roman, qui n'est pourtant pas très long.
La promesse de roman noir bascule parfois vers une intrigue de série B, mais on sent déjà la future patte de Megan Abbott, une noirceur insidieuse qui entoure ses personnages, une atmosphère légèrement trouble, un peu inquiétante, dans un contexte d'une normalité des plus banales.
Si vous ne l'avez pas encore lue, je vous conseillerai plutôt de faire un tour du côté de Les ombres de Canyon Arms, un très court roman, mais efficace, ou Avant que tout se brise, si vous aimez la magnésie.
Voici un court et agréable roman noir situé dans les coulisses de l’usine à rêves d’Hollywood dans les années cinquante (bande son jazzy, ambiance enfumée garanties).
On sort du cadre classique du triangle amoureux constitué habituellement autour d’une femme fatale, pour une confrontation féminine entre belles-soeurs, d’abord amicale puis tendue et finalement fatale, qui ne manque ni piment ni d’originalité.
La lecture est agréable et se révèle déroutante, puis captivante. La tension monte, on ne voit pas où on va arriver mais on se doute que ça va mal finir. Le personnage principal, la narratrice, qu’on prendrait facilement pour une oie blanche, dont les yeux s’ouvrent au fil de l’enquête qu’elle mène sur le passé de sa belle-sœur, nous conduit dans les arrière-cuisines de la cité des anges où la cuisine est toujours aussi peu ragoutante. Les stars et les starlettes passent, les pratiques perdurent.
On pourrait regretter quelques invraisemblances, et certains personnages un peu faibles ; ainsi l’inspecteur Cudahy, s’il semble plus athlétique que son collègue Columbo, s’il dispose, contrairement à l’homme à l’imperméable fripé, d’un carnet de notes, d’un stylo et d’un véhicule en état de fonctionner, ne semble pas doté de la même capacité à résoudre les affaires qui lui sont confiées. Bill, le frère et mari paraît bien effacé, totalement sous l’emprise de sa si charmante épouse, alors même que sa profession d’enquêteur et la réflexion d’un de ses collègues pourraient tout de même lui mettre la puce à l’oreille…
« Charlie Beauvais l'a dit un jour. Il l'a dit à Bill alors que j'étais à proximité. Il a dit : "Ne t'en fais pas, mon pote, ne t'en fais pas. Ce n'est pas qu'ils la désirent (ta femme). C'est juste qu'ils ont l'impression, mais ils se gourent, ils se gourent complètement, Bill, ils ont l'impression que, d'une certaine façon, derrière son visage à tomber par terre, elle ressemble plus aux femmes qu'ils croisent dans leur boulot, en patrouille, sur une affaire ou au poste. Des femmes avec un passé aussi long que leur casier judiciaire et leurs jambes qui se balancent..."
La chute, tortueuse à souhait, est suffisamment surprenante pour faire de ce premier roman une réussite, en dépit des quelques petites faiblesses évoquées qu’on mettra sur le compte d’un premier roman.
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