L'analyse de la pratique a une histoire liée à celle de la psychanalyse. Elle a évolué en intégrant d'autres sources d'inspiration et présente maintenant de multiples déclinaisons. L'auteure donc fait un certain nombre de choix qui correspondent à l'expérience de l'analyse de la pratique dans la petite enfance, que j'exerce depuis de très nombreuses années.
La méthodologie reprend celle de J. Lévine, adaptée à la spécificité de la petite enfance. Celle-ci propose un déroulement de la séance qui laisse une large place aux échanges au sein du groupe.
Un modèle théorique qui s'écarte de la théorie psychanalytique et intègre pleinement le questionnement et la recherche de compréhension à partir des situations apportées par les participants.
Contrairement aux idées reçues, l'activité des professionnels ne comporte pas seulement des changes, les repas et les jeux. Au contraire, elle demande de prendre en compte plusieurs dimensions : affective, relationnelle avec les enfants, leurs parents et les collègues, sociétale avec l'évolution du monde du travail, des modèles de famille, intellectuelle avec les connaissances à maîtriser sur l'enfant et qui ne cessent de s'enrichir avec les neurosciences. Elle mobilise aussi de nombreuses incertitudes. Les journées même si elles paraissent très ritualisées, ne se passent jamais comme prévu et il y a sans cesse des adaptations à penser, des décisions à prendre. Un enfant qui arrive non inscrit, les repas non livrés, une nouvelle stagiaire, un enfant qui fait une « crise », etc. et les professionnels sont confrontés à une intranquillité quasi permanente et donc ont besoin de faire appel à leur capacité de réflexivité.
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