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Le coeur de pierre

Couverture du livre « Le coeur de pierre » de Arno Schmidt aux éditions Tristram
  • Date de parution :
  • Editeur : Tristram
  • EAN : 9782907681360
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Né en 1914 à Hambourg, mort en 1979 à Bargfeld dans la lande de Lunebourg, Arno Schmidt est l'auteur d'une oeuvre dont l'originalité transcende les catégories habituelles. Homme aux passions multiples - de l'arpentage à l'astronomie en passant par la traduction d'Edgar Poe -, il puise aussi dans... Voir plus

Né en 1914 à Hambourg, mort en 1979 à Bargfeld dans la lande de Lunebourg, Arno Schmidt est l'auteur d'une oeuvre dont l'originalité transcende les catégories habituelles. Homme aux passions multiples - de l'arpentage à l'astronomie en passant par la traduction d'Edgar Poe -, il puise aussi dans la culture la plus populaire et sa propre expérience pour construire des récits débordants d'humour burlesque et d'audaces techniques, dont Jean-Patrick Manchette louait " passées les quatre ou cinq premières minutes de surprise, la formidable limpidité ". Par la précision de sa riposte à l'obscurantisme nazi, par l'impact poétique de la langue qu'il s'est forgée, par ses jeux de pensées incessants et inépuisables, Arno Schmidt a révolutionné la littérature allemande de la seconde moitié du 20e siècle. Il est aujourd'hui traduit dans une dizaine de pays. Walter Eggers, un collectionneur fou (désigné quelque part par euphonie comme " l'alter ego "), se fait passer pour un marchand de biens pour s'introduire dans la maison des Thumann et y louer une chambre. Il est en fait à la recherche des anciens Almanachs d'État du Royaume de Hanovre, dont l'auteur fut le statisticien Jansen, l'aïeul de Frieda Thumann. Comme Karl Thumann, chauffeur-routier, est toujours sur les routes, Eggers n'a aucun mal pour devenir l'amant de la plantureuse Frieda (et recueillir ainsi les confidences sur l'oreiller). Ce qui n'empêche pas les deux hommes de devenir copains comme cochons et de partir ensemble en camion pour Berlin-Est où Walter Eggers va subtiliser à la Bibliothèque du Présent Radieux du Socialisme Réel un exemplaire d'un Almanach qui manque à sa collection en le remplaçant par un doublon maquillé. Ils logent à Berlin chez la maîtresse de Karl, Line Hübner, dans un petit cabanon de jardin ouvrier. Line, une réfugiée de Silésie, manque de tout et ne pourrait guère survivre sans les petits cadeaux de Karl. Après l'opération de faussaire menée à bien par Walter à la bibliothèque, il est décidé de " transférer " Line à l'Ouest. L'opération réussit et à Ahlden (dans l'Allemagne d'Adenauer !), les deux couples se retrouvent dans une sorte de ménage à quatre. Pour couronner le tout, on découvre dans un faux plafond de la maison les livres rares tant recherchés ainsi qu'un trésor constitué de pièces d'or et de médailles exceptionnelles qui financera la vie insoucieuse de cette association scandaleuse. Le Coeur de pierre est le livre d'Arno Schmidt le plus fameux - et le plus lu - en Allemagne. C'est aussi le seul roman de cette ampleur jamais écrit sur la division de l'Allemagne. Le centre du récit consiste en une description au scalpel du Berlin " socialiste ", qui fait date aujourd'hui dans la littérature allemande. Après des analyses burlesques et nombre de provocations, Schmidt renvoie dos à dos les deux systèmes politiques. Le texte est féroce d'un bout à l'autre sur la sexualité, la littérature (des deux systèmes) et fait preuve d'une impertinence et d'une liberté d'esprit encore stupéfiantes de nos jours. Objet de nombreuses études savantissimes, son texte paraît inépuisable de références, de renvois, de jokes de toutes sortes. Mais surtout, Schmidt y est remonté à bloc, sa verve devient un très dangereux rouleau compresseur qui écrase bêtise et hypocrisie sur son passage...

Après avoir seulement lu le premier tiers du coeur de pierre, l'éditeur Alfred Andersch écrira à Schmidt : " Comme les clichés tels "un chef-d'oeuvre" ou "atteint à la perfection" ne sont pas mon genre - je vous prie simplement de croire que mon admiration pour vous est sans limites. Ce que vous faites ici avec la langue est unique en Allemagne, et le restera. Il faudra des décennies pour évaluer les répercussions que cela aura sur l'état général de notre langue et de notre littérature. "

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