Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Dans l'imaginaire des Français, la Belle Époque n'est pas immédiatement reliée à la bande dessinée, mais plutôt à d'autres formes d'images et de loisirs, comme la lanterne magique, le café-concert, le théâtre d'ombres, les Expositions universelles, ou le cinéma naissant.
Les historiens de la bande dessinée française eux-mêmes ont davantage étudié la génération des pionniers actifs avant 1860 et les créations de l'entre-deux-guerres. De la période 1880-1914, on connaît surtout quelques noms d'artistes, comme Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier, quelques personnages, comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili.
Ces repères ne suffisent pas à rendre compte du foisonnement de la création à un moment où la bande dessinée invente et réinvente ses codes et ses usages et participe à une intense circulation des images. À cette époque, près de deux cents artistes s'adonnent avec une certaine constance à ce que nous appelons bande dessinée.
L'abondance et la diversité de cette production, les pépites qui s'y dissimulent, la perfection graphique à laquelle atteignent certains dessinateurs, le témoignage que des images apportent sur leur temps, tout cela confère le plus haut intérêt au corpus que ce livre rassemble et ressuscite.
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