Que lire en ce moment ? Voici ce que des lecteurs et lectrices passionnés vous conseillent !
Ouvrir un premier roman est toujours un saut vers l’inconnu, la découverte de l’univers, la confrontation à une nouvelle voix, une nouvelle plume. C’est une attente, une envie de nouveautés, un espoir de surprises. C’est un risque aussi avec en sourdine la crainte de n’être pas séduit . Mais quand la rencontre se fait, c’est tout simplement magique, et le plaisir de lecture en est décuplé.
Dans ce roman, j’ai tout aimé. L’ambiance, gothique, un brin mystérieuse, les personnages, d’une complexité et d’une densité remarquable, l’histoire très audacieuse, j’y reviendrai, et surtout l’écriture, sensuelle et éblouissante. Une écriture si belle que je me suis forcée à ralentir ma lecture, et même à relire certains passages.
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Nous sommes dans les années 50, dans une maison de haute couture. Ida, la première d’atelier, y fait régner l’ordre avec mépris et sévérité. Revêche, elle est à la fois crainte et respectée mais à la cinquantaine sa vie est terne et solitaire. Jusqu’à l’arrivée de Jean, le jeune et beau mannequin cabine, qui viendra, par sa présence, éveiller les sens de cette femme sèche et retorse. Un jeune homme un peu naïf, au cœur lourd de secrets, enserré dans « un bouclier forgé au feu de la souffrance ». Quand jeu te séduction et jeux de pouvoirs s’entremêlent dans une tension croissante.
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Ce roman est audacieux et élégant. Audacieux par son propos, qui ose inverser les rapports de force, les liens de domination, qu’ils soient professionnels ou amoureux. Audacieux dans les scènes qu’il suggère, sans pour autant jamais tomber dans le licencieux ou le déplacé. Audacieux, enfin, dans le parti pris de ne pas rendre ces personnages sympathiques. Ils sont troubles et énigmatiques et ils n’en sont que plus intrigants.L’élégance, elle, se niche dans l’écriture. Précise, ciselée, chaque mot est à sa place, choisi avec soin, et pourtant elle est fluide, jamais pesante, et elle sied à merveille à la description de cet univers du luxe corsetée dans les convenances. Un écrin de velours et de soie qui s’oppose à merveille à la noirceur des âmes.
Gros coup de cœur pour ce roman noir aux accents baudelairiens. À découvrir sans tarder
da a 50 ans elle est première d’atelier dans chez « Jacques Prigent » maison de haute couture parisienne, seule personne qu’elle adore.
La couture est sa passion, elle y consacre sa vie rien d’autre ne l’intéresse.
Jean est mannequin cabine.
Ils ont tous les deux trouvés refuge à Paris où leur secret sera bien gardé.
Mais l’attirance et les nouveaux sentiments qu’Ida ressent pour ce jeune homme au regard gris, timide, rêveur et pour qui l’immobilité est une force va créer une tension dans l’atelier.
Il faut se méfier de l’immobilité…
Les personnages sont déroutants tellement ont ne peut pas les aimer, le cadre est magnifique : la mode, Paris la nuit, les années 50, l’architecture.
Les mots de Jennifer Kerner sont subtils, l’écriture est sensorielle.
Le « patron » de ce roman est très réussi !
« Qu’est ce que l’efficacité sans élégance ? » le roman de Jennifer Kerner est efficace et élégant !
« Le beau se devrait d’être une exception, une bulle dans laquelle on se réfugie lorsque la crasse des journées de labeur a saturé les pores de la peau au point de s’infiltrer dans l’âme. Le beau devrait demeurer un puissant purgateur de banalité » p11
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