Luc a réussi professionnellement et socialement à force d'acharnement et de travail, cet homme issu d'un milieu modeste est à présent à la tête d'une entreprise du bâtiment en région lyonnaise. Marié à Carole, issue de la grande bourgeoisie, il laisse s'échouer celle-ci à une solitude oisive que seul un pantin de bois semble pouvoir détourner...
Il y a quelque chose d'insidieux et de malsain, avec une présence inopportune, ce pantin qui observe et qui parle. Les personnages sont décrits avec leurs fragilités, leurs failles. Une épouse déprimée, une mère accro au jeu, un mari faible et influençable, un ami manipulateur : Et on déroule le fil d'une histoire fourbe et aliénante, investie par un récit dominé par de nombreux dialogues.
On est troublé par un mécanisme volontaire de confusion mentale. Les émotions sont exacerbées et à fleur de peau. Nos personnages mènent des combats inutiles et déloyaux avec eux-mêmes. Les vérités ne sont pas belles à voir, et on se les balance ici au visage avec un certain cynisme. Le tourbillon dans lequel nous plonge l'auteur est hypnotique et perturbant. On devient les spectateurs abrutis par la débâcle d'un couple que tout sépare.
L'écriture est habile, mêlant avec ingéniosité, suspens et doute. On a parfois bien du mal à savoir où l'auteur va nous embarquer. On est surpris, choqué, circonspect quant à certaines situations.
Les drames s'enchaînent, le scénario est surréaliste et quand les masquent tombent, plus rien n'est à démontrer.
J'ai trouvé les premières nouvelles intéressantes par leur construction : l'auteur nous fait découvrir des paysages français, puis nous guide vers des personnages qui veulent se suicider, mourir, mais qui trouvent leurs plans déjoués, ou adaptés. Un brin d'humour noir, de réflexion sur la vie... Ça m'a bien plu. Il y avait une cohérence entre elles : sujet, construction, longueur...
Ça m'a donc un peu déstabilisée de lire la dernière nouvelle, bien plus longue, et au sujet fort différent. Pas vraiment d'humour noir, mais plutôt de l'absurde. Elle m'a moins plu, même si, en effet, elle peut amener à réfléchir au communautarisme, aux peurs infondées, à la vie que l'on souhaite...
Globalement, ça se lit bien, mais je n'ai pas réellement accroché.
(Et il m'a semblé voir quelques inversions de prénoms, qui m'ont fait revenir sur ma lecture, ce qui n'est pas dramatique, mais c'est un peu dommage pour la cohérence du récit.)
Un bonheur perpétuel
Souvenirs de cendre
Une vie de pantin
Le grand saut
En première ligne
Parenthèses
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